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Les Possedes

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Les Possedes
Название: Les Possedes
Дата добавления: 16 январь 2020
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Les Possedes - читать бесплатно онлайн , автор Dosto?evski Fedor Mikha?lovitch

«Est-il possible de croire? S?rieusement et effectivement? Tout est l?.» Stavroguine envo?te tous ceux qui l'approchent, hommes ou femmes. Il ne trouve de limite ? son immense orgueil que dans l'existence de Dieu. Il la nie et tombe dans l'absurdit? de la libert? pour un homme seul et sans raison d'?tre. Tous les personnages de ce grand roman sont poss?d?s par un d?mon, le socialisme ath?e, le nihilisme r?volutionnaire ou la superstition religieuse. Ignorant les limites de notre condition, ces id?ologies sont incapables de rendre compte de l'homme et de la soci?t? et appellent un terrorisme destructeur. Sombre trag?die d'amour et de mort, «Les Poss?d?s» sont l'incarnation g?niale des doutes et des angoisses de Dosto?evski sur l'avenir de l'homme et de la Russie. D?s 1870, il avait pressenti les dangers du totalitarisme au XXe si?cle.

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– Oui, observa avec hésitation Lipoutine, – mais après ce qui vient de se passer… une nouvelle aventure du même genre donnera l’éveil à l’opinion publique.

– Sans doute, reconnut Pierre Stépanovitch, – mais les mesures sont prises en conséquence. Il y a un moyen d’écarter tout soupçon.

Alors il raconta comme quoi Kiriloff décidé à se brûler la cervelle avait promis de remettre l’exécution de son dessein au moment qui lui serait fixé; avant de mourir, l’ingénieur devait écrire une lettre qu’on lui dicterait et où il s’avouerait coupable de tout.

– Sa ferme résolution de se donner la mort, – résolution philosophique, mais selon moi insensée, – est arrivée à leur connaissance, poursuivit Pierre Stépanovitch. – on ne laisse rien perdre, tout est utilisé pour l’œuvre commune. Prévoyant la possibilité de mettre à profit le suicide de Kiriloff, et convaincu que son projet est tout à fait sérieux, ils lui ont offert de l’argent pour revenir en Russie (il tenait absolument, je ne sais pourquoi, à mourir dans son pays), ils lui ont confié une mission qu’il s’est chargé de remplir (et il l’a remplie); enfin, comme je vous l’ai dit, ils lui ont fait promettre de ne se tuer que quand on le jugerait opportun. Il a pris tous les engagements qu’on lui a demandés. Notez qu’il appartient dans une certaine mesure à notre société et qu’il désire être utile; je ne puis être plus explicite. Demain, après Chatoff, je lui dicterai une lettre dans laquelle il se déclarera l’auteur du meurtre. Ce sera très vraisemblable: ils ont été amis et sont allés ensemble en Amérique, là ils se sont brouillés, tout cela sera expliqué dans la lettre… et… suivant la tournure que prendront les circonstances, on pourra encore dicter à Kiriloff quelque autre chose, par exemple au sujet des proclamations ou même de l’incendie. Du reste, j’y penserai. Soyez tranquilles, c’est un homme sans préjugés; il signera tout ce qu’on voudra.

Des marques d’incrédulité accueillirent ce récit qui paraissait fantastique. Du reste, tous avaient plus ou moins entendu parler de Kiriloff, et Lipoutine le connaissait un peu personnellement.

– Il changera d’idée tout d’un coup et il ne voudra plus, dit Chigaleff; – au bout du compte, c’est un fou; par conséquent il n’y a pas à faire fond sur ses résolutions.

– Ne vous inquiétez pas, messieurs, il voudra, répondit Pierre Stépanovitch. – D’après nos conventions, je dois le prévenir la veille, c'est-à-dire aujourd’hui même. J’invite Lipoutine à venir immédiatement chez lui avec moi, et, au retour, messieurs, il pourra vous certifier la vérité de mes paroles. Du reste, ajouta-t-il avec une irritation soudaine, comme s’il eût brusquement senti qu’il faisait à de pareilles gens beaucoup trop d’honneur en s’évertuant ainsi à les convaincre, – du reste, agissez comme il vous plaira. Si vous ne vous décidez pas, notre association est dissoute, – mais seulement par le fait de votre désobéissance et de votre trahison. Alors nous devons nous séparer à partir de ce moment. Sachez toutefois qu’en ce cas, sans parler des conséquences désagréables que peut avoir pour vous la dénonciation de Chatoff, vous vous attirerez un autre petit désagrément au sujet duquel on s’est nettement expliqué lors de la création du groupe. Quant à moi, messieurs, je ne vous crains guère… Ne croyez pas que ma cause soit tellement liée à la vôtre… Du reste, tout cela est indifférent.

– Non, nous sommes décidés, déclara Liamchine.

– Il n’y a pas d’autre parti à prendre, murmura Tolkatchenko, – et si Lipoutine nous donne toutes les assurances désirables en ce qui concerne Kiriloff, alors…

– Je suis d’un avis contraire; je proteste de toutes les forces de mon âme contre une décision si sanguinaire! dit Virguinsky en se levant.

– Mais? questionna Pierre Stépanovitch.

– Comment, mais?

– Vous avez dit mais… et j’attends.

– Je ne croyais pas avoir prononcé ce mot… J’ai seulement voulu dire que si l’on était décidé, eh bien…

– Eh bien?

Virguinsky n’acheva pas sa phrase.

– On peut, je crois, négliger le soin de sa sécurité personnelle, observa soudain Erkel, – mais j’estime que cette négligence n’est plus permise, lorsqu’elle risque de compromettre l’œuvre commune…

Il se troubla et rougit. Nonobstant les réflexions qui occupaient l’esprit de chacun, tous regardèrent l’enseigne avec surprise, tant ils s’attendaient peu à le voir donner aussi son avis.

– Je suis pour l’œuvre commune, fit brusquement Virguinsky.

Tous les membres se levèrent. Pierre Stépanovitch fit connaître l’endroit où le matériel typographique était enfoui, il distribua les rôles entre ses affidés, et, accompagné de Lipoutine, se rendit chez Kiriloff.

II

Le projet de dénonciation prêté à Chatoff ne faisait doute pour aucun des nôtres, mais ils croyaient non moins fermement que Pierre Stépanovitch jouait avec eux comme avec des pions. De plus, ils savaient que le lendemain ils se trouveraient tous à l’endroit convenu et que le sort de Chatoff était décidé. Ils se sentaient pris comme des mouches dans la toile d’une énorme araignée, et leur irritation n’avait d’égale que leur frayeur.

Pierre Stépanovitch s’était incontestablement donné des torts envers eux. Si, du moins, par égard pour des scrupules délicats, il avait quelque peu gazé l’entreprise à laquelle il les conviait, s’il la leur avait représentée comme un acte de civisme à la Brutus! Mais non, il s’était tout bonnement adressé au grossier sentiment de la peur, il les avait fait trembler pour leur peau, ce qui était fort impoli. Sans doute, il n’y a pas d’autre principe que la lutte pour l’existence, tout le monde sait cela, cependant…

Mais il s’agissait bien pour Pierre Stépanovitch de dorer la pilule aux nôtres! Lui-même était déraillé. La fuite de Stavroguine lui avait porté un coup terrible. Il avait menti en disant qu’avant de quitter notre ville Nicolas Vsévolodovitch avait vu le vice-gouverneur; en réalité, le jeune homme était parti sans voir personne, pas même sa mère, et l’on pouvait à bon endroit s’étonner qu’il n’eût pas été inquiété. (Plus tard les autorités furent mises en demeure de s’expliquer sur ce point.) Pendant toute la journée, Pierre Stépanovitch était allé aux renseignements, mais sans succès, et jamais il n’avait été aussi alarmé. Pouvait-il ainsi tout d’un coup faire son deuil de Stavroguine? Voilà pourquoi il lui était impossible d’être fort aimable avec les nôtres. D’ailleurs, ils lui liaient les mains: son désir était de se mettre au plus tôt à la poursuite de Stavroguine, et Chatoff le retenait. Il fallait, à tout hasard, cimenter l’union des cinq de façon à la rendre indissoluble. «Ce serait absurde de les lâcher, ils peuvent être utiles.» Tel devait être, si je ne me trompe, son raisonnement.

Quant à Chatoff, il le tenait positivement pour un délateur. Ce qu’il avait dit aux nôtres de la dénonciation était un mensonge: jamais il ne l’avait vue, et jamais il n’en avait entendu parler, mais il croyait à son existence comme il croyait que deux et deux font quatre. Il lui semblait que les événements qui venaient de s’accomplir, – la mort de Lisa, la mort de Marie Timoféievna, – mettraient nécessairement fin aux dernières hésitations de l’ex-révolutionnaire. Qui sait? peut-être certaines donnés l’autorisaient à penser de la sorte. De plus, on n’ignore pas qu’il détestait personnellement Chatoff. Ils avaient eu autrefois ensemble une violente altercation, et Pierre Stépanovitch ne pardonnait jamais une injure. Je suis même persuadé que ce fut là son motif déterminant.

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