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La Reine Margot Tome I

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La Reine Margot Tome I
Название: La Reine Margot Tome I
Автор: Dumas Alexandre
Дата добавления: 16 январь 2020
Количество просмотров: 260
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La Reine Margot Tome I читать книгу онлайн

La Reine Margot Tome I - читать бесплатно онлайн , автор Dumas Alexandre

Sur fond de guerres sanglantes, de Saint Barth?l?my ainsi que de la lutte entre Catherine de M?dicis et Henri de Navarre, la premi?re ?pouse de ce dernier, Marguerite de Valois, appel?e la reine Margot, entretient des intrigues amoureuses notoires et violentes… Roman historique qui reste avant tout un roman, ce livre nous fait sentir l'atmosph?re de cette ?poque et appr?hender l'histoire de notre pays!

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– Mais vous n’oserez résister!

– Mon Hyacinthe bien-aimé, dit Marguerite, tu ne connais pas Henri; Henri ne songe en ce moment qu’à une chose, c’est à être roi; et à ce désir il sacrifierait en ce moment tout ce qu’il possède, et à plus forte raison ce qu’il ne possède pas. Adieu.

– Madame, dit en souriant La Mole, vous me renvoyez?

– Il est tard, dit Marguerite.

– Sans doute; mais où voulez-vous que j’aille? M. de Mouy est dans ma chambre avec M. le duc d’Alençon.

– Ah! c’est juste, dit Marguerite avec un admirable sourire. D’ailleurs, j’ai encore beaucoup de choses à vous dire à propos de cette conspiration.

À dater de cette nuit, La Mole ne fut plus un favori vulgaire, et il put porter haut la tête à laquelle, vivante ou morte, était réservé un si doux avenir.

Cependant, parfois, son front pesant s’inclinait vers la terre, sa joue pâlissait, et l’austère méditation creusait son sillon entre les sourcils du jeune homme, si gai autrefois, si heureux maintenant!

XXVII La main de Dieu

Henri avait dit à madame de Sauve en la quittant:

– Mettez-vous au lit, Charlotte. Feignez d’être gravement malade, et sous aucun prétexte demain de toute la journée ne recevez personne.

Charlotte obéit sans se rendre compte du motif qu’avait le roi de lui faire cette recommandation. Mais elle commençait à s’habituer à ses excentricités, comme on dirait de nos jours, et à ses fantaisies, comme on disait alors.

D’ailleurs elle savait que Henri renfermait dans son cœur des secrets qu’il ne disait à personne, dans sa pensée des projets qu’il craignait de révéler même dans ses rêves; de sorte qu’elle se faisait obéissante à toutes ses volontés, certaine que ses idées les plus étranges avaient un but.

Le soir même elle se plaignit donc à Dariole d’une grande lourdeur de tête accompagnée d’éblouissements. C’étaient les symptômes que Henri lui avait recommandé d’accuser.

Le lendemain elle feignit de se vouloir lever, mais à peine eut-elle posé un pied sur le parquet qu’elle se plaignit d’une faiblesse générale et qu’elle se recoucha.

Cette indisposition, que Henri avait déjà annoncée au duc d’Alençon, fut la première nouvelle que l’on apprit à Catherine lorsqu’elle demanda d’un air tranquille pourquoi la Sauve ne paraissait pas comme d’habitude à son lever.

– Malade! répondit madame de Lorraine qui se trouvait là.

– Malade! répéta Catherine sans qu’un muscle de son visage dénonçât l’intérêt qu’elle prenait à sa réponse. Quelque fatigue de paresseuse.

– Non pas, madame, reprit la princesse. Elle se plaint d’un violent mal de tête et d’une faiblesse qui l’empêche de marcher.

Catherine ne répondit rien; mais pour cacher sa joie, sans doute, elle se retourna vers la fenêtre, et voyant Henri qui traversait la cour à la suite de son entretien avec de Mouy, elle se leva pour mieux le regarder, et, poussée par cette conscience qui bouillonne toujours, quoique invisiblement, au fond des cœurs les plus endurcis au crime:

– Ne semblerait-il pas, demanda-t-elle à son capitaine des gardes, que mon fils Henri est plus pâle ce matin que d’habitude?

Il n’en était rien; Henri était fort inquiet d’esprit, mais fort sain de corps.

Peu à peu les personnes qui assistaient d’habitude au lever de la reine se retirèrent; trois ou quatre restaient, plus familières que les autres; Catherine impatiente les congédia en disant qu’elle voulait rester seule.

Lorsque le dernier courtisan fut sorti, Catherine ferma la porte derrière lui, et allant à une armoire secrète cachée dans l’un des panneaux de sa chambre, elle en fit glisser la porte dans une rainure de la boiserie et en tira un livre dont les feuillets froissés annonçaient les fréquents services.

Elle posa le livre sur une table, l’ouvrit à l’aide d’un signet, appuya son coude sur la table et la tête sur sa main.

– C’est bien cela, murmura-t-elle tout en lisant; mal de tête, faiblesse générale, douleurs d’yeux, enflure du palais. On n’a encore parlé que des maux de tête et de la faiblesse… les autres symptômes ne se feront pas attendre.

Elle continua:

– Puis l’inflammation gagne la gorge, s’étend à l’estomac, enveloppe le cœur comme d’un cercle de feu et fait éclater le cerveau comme un coup de foudre.

Elle relut tout bas; puis elle continua encore, mais à demi-voix:

– Pour la fièvre six heures, pour l’inflammation générale douze heures, pour la gangrène douze heures, pour l’agonie six heures; en tout trente-six heures.

» Maintenant, supposons que l’absorption soit plus lente que l’inglutition, et au lieu de trente-six heures nous en aurons quarante, quarante-huit même; oui, quarante-huit heures doivent suffire. Mais lui, lui Henri, comment est-il encore debout? Parce qu’il est homme, parce qu’il est d’un tempérament robuste, parce que peut-être il aura bu après l’avoir embrassée, et se sera essuyé les lèvres après avoir bu.

Catherine attendit l’heure du dîner avec impatience. Henri dînait tous les jours à la table du roi. Il vint, il se plaignit à son tour d’élancements au cerveau, ne mangea point, et se retira aussitôt après le repas, en disant qu’ayant veillé une partie de la nuit passée, il éprouvait un pressant besoin de dormir.

Catherine écouta s’éloigner le pas chancelant de Henri et le fit suivre. On lui rapporta que le roi de Navarre avait pris le chemin de la chambre de madame de Sauve.

– Henri, se dit-elle, va achever auprès d’elle ce soir l’œuvre d’une mort qu’un hasard malheureux a peut-être laissée incomplète.

Le roi de Navarre était en effet allé chez madame de Sauve, mais c’était pour lui dire de continuer à jouer son rôle.

Le lendemain, Henri ne sortit point de sa chambre pendant toute la matinée, et il ne parut point au dîner du roi. Madame de Sauve, disait-on, allait de plus mal en plus mal, et le bruit de la maladie de Henri, répandu par Catherine elle-même, courait comme un de ces pressentiments dont personne n’explique la cause, mais qui passent dans l’air.

Catherine s’applaudissait: dès la veille au matin elle avait éloigné Ambroise Paré pour aller porter des secours à un de ses valets de chambre favoris, malade à Saint-Germain.

Il fallait alors que ce fût un homme à elle que l’on appelât chez madame de Sauve et chez Henri; et cet homme ne dirait que ce qu’elle voudrait qu’il dît. Si, contre toute attente, quelque autre docteur se trouvait mêlé là-dedans, et si quelque déclaration de poison venait épouvanter cette cour où avaient déjà retenti tant de déclarations pareilles, elle comptait fort sur le bruit que faisait la jalousie de Marguerite à l’endroit des amours de son mari. On se rappelle qu’à tout hasard elle avait fort parlé de cette jalousie qui avait éclaté en plusieurs circonstances, et entre autres à la promenade de l’aubépine, où elle avait dit à sa fille en présence de plusieurs personnes:

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