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Le Chevalier De Maison-Rouge

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Le Chevalier De Maison-Rouge
Название: Le Chevalier De Maison-Rouge
Автор: Dumas Alexandre
Дата добавления: 16 январь 2020
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Le Chevalier De Maison-Rouge - читать бесплатно онлайн , автор Dumas Alexandre

Un des livres consacr?s par Dumas ? la R?volution Fran?aise. L'action se passe en 1793. Le jacobin Maurice Lindey, officier dans la garde civique, sauve des investigations d'une patrouille une jeune et belle inconnue, qui garde l'anonymat. Prisonni?re au Temple, o? r?gne le cordonnier Simon, ge?lier du dauphin, Marie-Antoinette re?oit un billet lui annon?ant que le chevalier de Maison-Rouge pr?pare son enl?vement…

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Les jurés rentrèrent en séance, et, comme on s’y attendait, le président prononça la condamnation des deux prévenus.

On les emmena, ils sortirent d’un pas ferme; tout le monde mourait bien à cette époque.

La voix de l’huissier retentit lugubre et sinistre.

– Le citoyen accusateur public contre la citoyenne Geneviève Dixmer.

Maurice frissonna de tout son corps, et une sueur moite perla par tout son visage.

La petite porte par laquelle entraient les accusés s’ouvrit, et Geneviève parut.

Elle était vêtue de blanc; ses cheveux étaient arrangés avec une charmante coquetterie, car elle les avait étagés et bouclés avec art, au lieu de les couper, ainsi que faisaient beaucoup de femmes.

Sans doute, jusqu’au dernier moment la pauvre Geneviève voulait paraître belle à celui qui pouvait la voir.

Maurice vit Geneviève, et il sentit que toutes les forces qu’il avait rassemblées pour cette occasion lui manquaient à la fois; cependant il s’attendait à ce coup, puisque, depuis douze jours, il n’avait manqué aucune séance, et que trois fois déjà le nom de Geneviève sortant de la bouche de l’accusateur public avait frappé son oreille; mais certains désespoirs sont si vastes et si profonds, que nul n’en peut sonder l’abîme.

Tous ceux qui virent apparaître cette femme, si belle, si naïve, si pâle, poussèrent un cri: les uns de fureur, – il y avait, à cette époque, des gens qui haïssaient toute supériorité, supériorité de beauté comme supériorité d’argent, de génie ou de naissance, – les autres d’admiration, quelques-uns de pitié.

Geneviève reconnut sans doute un cri dans tous ces cris, une voix parmi toutes ces voix; car elle se retourna du côté de Maurice, tandis que le président feuilletait le dossier de l’accusée, tout en la regardant de temps en temps, en dessous.

Du premier coup d’œil, elle vit Maurice, tout enseveli qu’il était sous les bords de son large chapeau; alors elle se retourna entièrement avec un doux sourire et avec un geste plus doux encore; elle appuya ses deux mains roses et tremblantes sur ses lèvres, et, y déposant toute son âme avec son souffle, elle donna des ailes à ce baiser perdu, qu’un seul dans cette foule avait le droit de prendre pour lui.

Un murmure d’intérêt parcourut toute la salle. Geneviève, interpellée, se retourna vers ses juges; mais elle s’arrêta au milieu de ce mouvement, et ses yeux dilatés se fixèrent avec une indicible expression de terreur vers un point de la salle.

Maurice se haussa vainement sur la pointe des pieds: il ne vit rien, ou plutôt quelque chose de plus important rappela son attention sur la scène, c’est-à-dire sur le tribunal.

Fouquier-Tinville avait commencé la lecture de l’acte d’accusation.

Cet acte portait que Geneviève Dixmer était femme d’un conspirateur acharné, que l’on suspectait d’avoir aidé l’ex-chevalier de Maison-Rouge dans les tentatives successives qu’il avait faites pour sauver la reine.

D’ailleurs, elle avait été surprise aux genoux de la reine, la suppliant de changer d’habits avec elle, et s’offrant de mourir à sa place. Ce fanatisme stupide, disait l’acte d’accusation, méritera sans doute les éloges des contre-révolutionnaires; mais aujourd’hui, ajoutait-il, tout citoyen français ne doit sa vie qu’à la nation, et c’est trahir doublement que de la sacrifier aux ennemis de la France.

Geneviève, interrogée si elle reconnaissait avoir été, comme l’avaient dit les gendarmes Duchesne et Gilbert, surprise aux genoux de la reine, la suppliant de changer de vêtements avec elle, répondit simplement:

– Oui!

– Alors, dit le président, racontez-nous votre plan et vos espérances.

Geneviève sourit.

– Une femme peut concevoir des espérances, dit-elle; mais une femme ne peut faire un plan dans le genre de celui dont je suis victime.

– Comment vous trouviez-vous là, alors?

– Parce que je ne m’appartenais pas et qu’on me poussait.

– Qui vous poussait? demanda l’accusateur public.

– Des gens qui m’avaient menacée de mort si je n’obéissais pas.

Et le regard irrité de la jeune femme alla se fixer de nouveau sur ce point de la salle invisible à Maurice.

– Mais, pour échapper à cette mort dont on vous menaçait, vous affrontiez la mort qui devait résulter pour vous d’une condamnation.

– Lorsque j’ai cédé, le couteau était sur ma poitrine, tandis que le fer de la guillotine était encore loin de ma tête. Je me suis courbée sous la violence présente.

– Pourquoi n’appeliez-vous pas à l’aide? Tout bon citoyen vous eût défendue.

– Hélas! monsieur, répondit Geneviève avec un accent à la fois si triste et si tendre, que le cœur de Maurice se gonfla comme s’il allait éclater; hélas! je n’avais plus personne près de moi.

L’attendrissement succédait à l’intérêt, comme l’intérêt avait succédé à la curiosité. Beaucoup de têtes se baissèrent, les unes cachant leurs larmes, les autres les laissant couler librement.

Maurice, alors, aperçut vers sa gauche une tête restée ferme, un visage demeuré inflexible.

C’était Dixmer debout, sombre, implacable, et qui ne perdait de vue ni Geneviève ni le tribunal.

Le sang afflua aux tempes du jeune homme; la colère monta de son cœur à son front, emplissant tout son être de désirs immodérés de vengeance. Il lança à Dixmer un regard chargé d’une haine si électrique, si puissante, que celui-ci, comme attiré par le fluide brûlant, tourna la tête vers son ennemi.

Leurs deux regards se croisèrent comme deux flammes.

– Dites-nous les noms de vos instigateurs? demanda le président.

– Il n’y en a qu’un seul, monsieur.

– Lequel?

– Mon mari.

– Savez-vous où il est?

– Oui.

– Indiquez sa retraite.

– Il a pu être infâme, mais je ne serai pas lâche; ce n’est point à moi de dénoncer sa retraite, c’est à vous de la découvrir.

Maurice regarda Dixmer.

Dixmer ne fit pas un mouvement. Une idée traversa la tête du jeune homme: c’était de le dénoncer en se dénonçant soi-même; mais il la comprima.

– Non, dit-il, ce n’est pas ainsi qu’il doit mourir.

– Ainsi, vous refusez de guider nos recherches? dit le président.

– Je crois, monsieur, que je ne puis le faire, répondit Geneviève, sans me rendre aussi méprisable aux yeux des autres qu’il l’est aux miens.

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