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Les Enfants Du Capitaine Grant

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Les Enfants Du Capitaine Grant
Название: Les Enfants Du Capitaine Grant
Автор: Verne Jules
Дата добавления: 16 январь 2020
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Les Enfants Du Capitaine Grant - читать бесплатно онлайн , автор Verne Jules

Lord et Lady Glenarvan, ainsi que le g?ographe Paganel, aident Mary et Robert Grant ? retrouver leur p?re qui a fait naufrage sur une ?le dont on ne connait que la latitude, ce qui les am?ne ? traverser l'Am?rique du sud, puis l'Australie o? un bagnard ?vad?, Ayrton, tente de s'emparer du yacht de Glenarvan, et enfin l'Oc?anie o?, apr?s avoir ?chapp? aux anthropophages, il retrouveront enfin la trace de leur p?re…

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– À deux cents milles au moins.

– Bon. Notre position étant ainsi déterminée, dit Glenarvan, que convient-il de faire?»

La réponse fut unanime: aller à la côte sans tarder.

Lady Helena et Mary Grant s’engageaient à faire cinq milles par jour. Les courageuses femmes ne s’effrayaient pas de franchir à pied, s’il le fallait, la distance qui séparait Snowy-river de Twofold-Bay.

«Vous êtes la vaillante compagne du voyageur, ma chère Helena, dit lord Glenarvan. Mais sommes-nous certains de trouver à la baie les ressources dont nous aurons besoin en y arrivant?

– Sans aucun doute, répondit Paganel. Eden est une municipalité qui a déjà bien des années d’existence.

Son port doit avoir des relations fréquentes avec Melbourne. Je suppose même qu’à trente-cinq milles d’ici, à la paroisse de Delegete, sur la frontière victorienne, nous pourrons ravitailler l’expédition et trouver des moyens de transport.

– Et le Duncan? demanda Ayrton, ne jugez-vous pas opportun, mylord, de le mander à la baie?

– Qu’en pensez-vous, John? demanda Glenarvan.

– Je ne crois pas que votre honneur doive se presser à ce sujet, répondit le jeune capitaine, après avoir réfléchi. Il sera toujours temps de donner vos ordres à Tom Austin et de l’appeler à la côte.

– C’est de toute évidence, ajouta Paganel.

– Remarquez, reprit John Mangles, que dans quatre ou cinq jours nous serons à Eden.

– Quatre ou cinq jours! reprit Ayrton en hochant la tête, mettez-en quinze ou vingt, capitaine, si vous ne voulez pas plus tard regretter votre erreur!

– Quinze ou vingt jours pour faire soixante-quinze milles! s’écria Glenarvan.

– Au moins, mylord. Vous allez traverser la portion la plus difficile de Victoria, un désert où tout manque, disent les squatters, des plaines de broussailles sans chemin frayé, dans lesquelles les stations n’ont pu s’établir. Il y faudra marcher la hache ou la torche à la main, et, croyez-moi, vous n’irez pas vite.»

Ayrton avait parlé d’un ton ferme. Paganel, sur qui se portèrent des regards interrogateurs, approuva d’un signe de tête les paroles du quartier-maître.

«J’admets ces difficultés, reprit alors John Mangles. Eh bien! dans quinze jours, votre honneur expédiera ses ordres au Duncan.

– J’ajouterai, reprit alors Ayrton, que les principaux obstacles ne viendront pas des embarras de la route. Mais il faudra traverser la Snowy, et très probablement attendre la baisse des eaux.

– Attendre! s’écria le jeune capitaine. Ne peut-on trouver un gué?

– Je ne le pense pas, répondit Ayrton. Ce matin, j’ai cherché un passage praticable, mais en vain. Il est rare de rencontrer une rivière aussi torrentueuse à cette époque, et c’est une fatalité contre laquelle je ne puis rien.

– Elle est donc large, cette Snowy? demanda lady Glenarvan.

– Large et profonde, madame, répondit Ayrton, large d’un mille avec un courant impétueux. Un bon nageur ne la traverserait pas sans danger.

– Eh bien! construisons un canot, s’écria Robert, qui ne doutait de rien. On abat un arbre, on le creuse, on s’y embarque; et tout est dit.

– Qu’en pensez-vous, Ayrton? demanda Glenarvan.

– Je pense, mylord, que, dans un mois, s’il n’arrive quelque secours, nous serons encore retenus sur les bords de la Snowy!

– Enfin, avez-vous un plan meilleur? demanda John Mangles avec une certaine impatience.

– Oui, si le Duncan quitte Melbourne et rallie la côte est!

– Ah! toujours le Duncan! et en quoi sa présence à la baie nous facilitera-t-elle les moyens d’y arriver?»

Ayrton réfléchit pendant quelques instants avant de répondre, et dit d’une façon assez évasive:

«Je ne veux point imposer mes opinions. Ce que j’en fais est dans l’intérêt de tous, et je suis disposé à partir dès que son honneur donnera le signal du départ.»

Puis, il croisa les bras.

«Ceci n’est pas répondre, Ayrton, reprit Glenarvan.

Faites-nous connaître votre plan, et nous le discuterons. Que proposez-vous?»

Ayrton, d’une voix calme et assurée, s’exprima en ces termes:

«Je propose de ne pas nous aventurer au delà de la Snowy dans l’état de dénûment où nous sommes. C’est ici même qu’il faut attendre des secours, et ces secours ne peuvent venir que du Duncan. Campons en cet endroit, où les vivres ne manquent pas, et que l’un de nous porte à Tom Austin l’ordre de rallier la baie Twofold.»

Un certain étonnement accueillit cette proposition inattendue, et contre laquelle John Mangles ne dissimula pas son antipathie.

«Pendant ce temps, reprit Ayrton, ou les eaux de la Snowy baisseront, ce qui permettra de trouver un gué praticable, ou il faudra recourir au canot, et nous aurons le temps de le construire. Voilà, mylord, le plan que je soumets à votre approbation.

– Bien, Ayrton, répondit Glenarvan. Votre idée mérite d’être prise en sérieuse considération. Son plus grand tort est de causer un retard, mais elle épargne de sérieuses fatigues et peut-être des dangers réels. Qu’en pensez-vous, mes amis?

– Parlez, mon cher Mac Nabbs, dit alors lady Helena. Depuis le commencement de la discussion, vous vous contentez d’écouter, et vous êtes très avare de vos paroles.

– Puisque vous me demandez mon avis, répondit le major, je vous le donnerai très franchement. Ayrton me paraît avoir parlé en homme sage, prudent, et je me range à sa proposition.»

On ne s’attendait guère à cette réponse, car jusqu’alors Mac Nabbs avait toujours combattu les idées d’Ayrton à ce sujet. Aussi Ayrton, surpris, jeta un regard rapide sur le major. Cependant, Paganel, lady Helena, les matelots étaient très disposés à appuyer le projet du quartier-maître. Ils n’hésitèrent plus après les paroles de Mac Nabbs.

Glenarvan déclara donc le plan d’Ayrton adopté en principe.

«Et maintenant, John, ajouta-t-il, ne pensez-vous pas que la prudence commande d’agir ainsi, et de camper sur les bords de la rivière, en attendant les moyens de transport?

– Oui, répondit John Mangles, si toutefois notre messager parvient à passer la Snowy, que nous ne pouvons passer nous-même!»

On regarda le quartier-maître, qui sourit en homme sûr de lui.

«Le messager ne franchira pas la rivière, dit-il.

– Ah! fit John Mangles.

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