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Les Enfants Du Capitaine Grant

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Les Enfants Du Capitaine Grant
Название: Les Enfants Du Capitaine Grant
Автор: Verne Jules
Дата добавления: 16 январь 2020
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Les Enfants Du Capitaine Grant - читать бесплатно онлайн , автор Verne Jules

Lord et Lady Glenarvan, ainsi que le g?ographe Paganel, aident Mary et Robert Grant ? retrouver leur p?re qui a fait naufrage sur une ?le dont on ne connait que la latitude, ce qui les am?ne ? traverser l'Am?rique du sud, puis l'Australie o? un bagnard ?vad?, Ayrton, tente de s'emparer du yacht de Glenarvan, et enfin l'Oc?anie o?, apr?s avoir ?chapp? aux anthropophages, il retrouveront enfin la trace de leur p?re…

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C’était de les empoisonner en masse.

Les anglais, on le voit, au début de leur conquête, appelèrent le meurtre en aide à la colonisation.

Leurs cruautés furent atroces. Ils se conduisirent en Australie comme aux Indes, où cinq millions d’indiens ont disparu; comme au Cap, où une population d’un million de hottentots est tombée à cent mille. Aussi la population aborigène, décimée par les mauvais traitements et l’ivrognerie, tend-elle à disparaître du continent devant une civilisation homicide. Certains gouverneurs, il est vrai, ont lancé des décrets contre les sanguinaires bushmen!

Ils punissaient de quelques coups de fouet le blanc qui coupait le nez ou les oreilles à un noir, ou lui enlevait le petit doigt, «pour s’en faire un bourre-pipe. «vaines menaces! Les meurtres s’organisèrent sur une vaste échelle et des tribus entières disparurent. Pour ne citer que l’île de Van-Diemen, qui comptait cinq cent mille indigènes au commencement du siècle, ses habitants, en 1863, étaient réduits à sept! Et dernièrement, le mercure a pu signaler l’arrivée à Hobart-Town du dernier des tasmaniens.

Ni Glenarvan, ni le major, ni John Mangles, ne contredirent Paganel. Eussent-ils été anglais, ils n’auraient pas défendu leurs compatriotes. Les faits étaient patents, incontestables.

«Il y a cinquante ans, ajouta Paganel, nous aurions déjà rencontré sur notre route mainte tribu de naturels, et jusqu’ici pas un indigène n’est encore apparu. Dans un siècle, ce continent sera entièrement dépeuplé de sa race noire.»

En effet, la réserve paraissait être absolument abandonnée. Nulle trace de campements ni de huttes.

Les plaines et les grands taillis se succédaient, et peu à peu la contrée prit un aspect sauvage. Il semblait même qu’aucun être vivant, homme ou bête, ne fréquentait ces régions éloignées, quand Robert, s’arrêtant devant un bouquet d’eucalyptus, s’écria:

«Un singe! Voilà un singe!»

Et il montrait un grand corps noir qui, se glissant de branche en branche avec une surprenante agilité, passait d’une cime à l’autre, comme si quelque appareil membraneux l’eût soutenu dans l’air. En cet étrange pays, les singes volaient-ils donc comme certains renards auxquels la nature a donné des ailes de chauve-souris?

Cependant, le chariot s’était arrêté, et chacun suivait des yeux l’animal qui se perdit peu à peu dans les hauteurs de l’eucalyptus. Bientôt, on le vit redescendre avec la rapidité de l’éclair, courir sur le sol avec mille contorsions et gambades, puis saisir de ses longs bras le tronc lisse d’un énorme gommier. On se demandait comment il s’élèverait sur cet arbre droit et glissant qu’il ne pouvait embrasser. Mais le singe, frappant alternativement le tronc d’une sorte de hache, creusa de petites entailles, et par ces points d’appui régulièrement espacés, il atteignit la fourche du gommier. En quelques secondes, il disparut dans l’épaisseur du feuillage.

«Ah çà, qu’est-ce que c’est que ce singe-là? demanda le major.

– Ce singe-là, répondit Paganel, c’est un australien pur sang!»

Les compagnons du géographe n’avaient pas encore eu le temps de hausser les épaules, que des cris qu’on pourrait orthographier ainsi: «coo-eeh!

Coo-eeh!» retentirent à peu de distance. Ayrton piqua ses bœufs, et, cent pas plus loin, les voyageurs arrivaient inopinément à un campement d’indigènes.

Quel triste spectacle! Une dizaine de tentes se dressaient sur le sol nu. Ces «gunyos», faits avec des bandes d’écorce étagées comme des tuiles, ne protégeaient que d’un côté leurs misérables habitants. Ces êtres, dégradés par la misère, étaient repoussants. Il y en avait là une trentaine, hommes, femmes et enfants, vêtus de peaux de kanguroos déchiquetées comme des haillons. Leur premier mouvement, à l’approche du chariot, fut de s’enfuir. Mais quelques mots d’Ayrton prononcés dans un inintelligible patois parurent les rassurer. Ils revinrent alors, moitié confiants, moitié craintifs, comme des animaux auxquels on tend quelque morceau friand.

Ces indigènes, hauts de cinq pieds quatre pouces à cinq pieds sept pouces, avaient un teint fuligineux, non pas noir, mais couleur de vieille suie, les cheveux floconneux, les bras longs, l’abdomen proéminent, le corps velu et couturé par les cicatrices du tatouage ou par les incisions pratiquées dans les cérémonies funèbres. Rien d’horrible comme leur figure monstrueuse, leur bouche énorme, leur nez épaté et écrasé sur les joues, leur mâchoire inférieure proéminente, armée de dents blanches, mais proclives. Jamais créatures humaines n’avaient présenté à ce point le type d’animalité.

«Robert ne se trompait pas, dit le major, ce sont des singes, – pur sang, si l’on veut, – mais ce sont des singes!

– Mac Nabbs, répondit lady Helena, donneriez-vous donc raison à ceux qui les chassent comme des bêtes sauvages? Ces pauvres êtres sont des hommes.

– Des hommes! s’écria Mac Nabbs! Tout au plus des êtres intermédiaires entre l’homme et l’orang-outang! Et encore, si je mesurais leur angle facial, je le trouverais aussi fermé que celui du singe!»

Mac Nabbs avait raison sous ce rapport; l’angle facial de l’indigène australien est très aigu et sensiblement égal à celui de l’orang-outang, soit soixante à soixante-deux degrés. Aussi n’est-ce pas sans raison que M De Rienzi proposa de classer ces malheureux dans une race à part qu’il nommait les «pithécomorphes», c’est-à-dire hommes à formes de singes.

Mais lady Helena avait encore plus raison que Mac Nabbs, en tenant pour des êtres doués d’une âme ces indigènes placés au dernier degré de l’échelle humaine. Entre la brute et l’australien existe l’infranchissable abîme qui sépare les genres. Pascal a justement dit que l’homme n’est brute nulle part.

Il est vrai qu’il ajoute avec non moins de sagesse, «ni ange non plus.»

Or, précisément, lady Helena et Mary Grant donnaient tort à cette dernière partie de la proposition du grand penseur. Ces deux charitables femmes avaient quitté le chariot; elles tendaient une main caressante à ces misérables créatures; elles leur offraient des aliments que ces sauvages avalaient avec une répugnante gloutonnerie. Les indigènes devaient d’autant mieux prendre lady Helena pour une divinité, que, suivant leur religion, les blancs sont d’anciens noirs, blanchis après leur mort.

Mais ce furent les femmes, surtout, qui excitèrent la pitié des voyageuses. Rien n’est comparable à la condition de l’australienne; une nature marâtre lui a même refusé le moindre charme; c’est une esclave, enlevée par la force brutale, qui n’a eu d’autre présent de noce que des coups de «waddie», sorte de bâton rivé à la main de son maître. Depuis ce moment, frappée d’une vieillesse précoce et foudroyante, elle a été accablée de tous les pénibles travaux de la vie errante, portant avec ses enfants enroulés dans un paquet de jonc les instruments de pêche et de chasse, les provisions de «phormium tenax», dont elle fabrique des filets. Elle doit procurer des vivres à sa famille; elle chasse les lézards, les opossums et les serpents jusqu’à la cime des arbres; elle coupe le bois du foyer; elle arrache les écorces de la tente; pauvre bête de somme, elle ignore le repos, et ne mange qu’après son maître les restes dégoûtants dont il ne veut plus.

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