Vie De Jesus

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Vie De Jesus
Название: Vie De Jesus
Автор: Renan Ernest
Дата добавления: 16 январь 2020
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CHAPITRE XX OPPOSITION CONTRE JÉSUS.

Durant la p remière période de sa carrière, il ne semble pas que Jésus eût rencontré d'opposition sérieuse. Sa prédication, grâce à l'extrême liberté dont on jouissait en Galilée et au nombre des maîtres qui s'élevaient de toutes parts, n'eut d'éclat que dans un cercle de personnes assez restreint. Mais depuis que Jésus était entré dans une voie brillante de prodiges et de succès publics, l'orage commença à gronder. Plus d'une fois il dut se cacher et fuir [905]. Antipas cependant ne le gêna jamais, quoique Jésus s'exprimât quelquefois fort sévèrement sur son compte [906]. A Tibériade, sa résidence ordinaire, le tétrarque n'était qu'à une ou deux lieues du canton choisi par Jésus pour le centre de son activité; il entendit parler de ses miracles, qu'il prenait sans doute pour des tours habiles, et il désira en voir [907]. Les incrédules étaient alors fort curieux de ces sortes de prestiges [908]. Avec son tact ordinaire, Jésus refusa. Il se garda bien de s'égarer en un monde irréligieux, qui voulait tirer de lui un vain amusement; il n'aspirait à gagner que le peuple; il garda pour les simples des moyens bons pour eux seuls.

Un moment, le bruit se répandit que Jésus n'était autre que Jean-Baptiste ressuscité d'entre les morts. Antipas fut soucieux et inquiet [909]; il employa la ruse pour écarter le nouveau prophète de ses domaines. Des pharisiens, sous apparence d'intérêt pour Jésus, vinrent lui dire qu'Antipas voulait le faire tuer. Jésus, malgré sa grande simplicité, vit le piège et ne partit pas [910]. Ses allures toutes pacifiques, son éloignement pour l'agitation populaire, finirent par rassurer le tétrarque et dissiper le danger.

Il s'en faut que dans toutes les villes de la Galilée l'accueil fait à la nouvelle doctrine fût également bienveillant. Non-seulement l'incrédule Nazareth continuait à repousser celui qui devait faire sa gloire; non-seulement ses frères persistaient à ne pas croire en lui [911]; les villes du lac elles-mêmes, en général bienveillantes, n'étaient pas toutes converties. Jésus se plaint souvent de l'incrédulité et de la dureté de cœur qu'il rencontre, et, quoiqu'il soit naturel de faire en de tels reproches la part de l'exagération du prédicateur, quoiqu'on y sente cette espèce de convicium seculi que Jésus affectionnait à l'imitation de Jean-Baptiste [912], il est clair que le pays était loin de convoler tout entier au royaume de Dieu. «Malheur à toi, Chorazin! malheur à toi, Bethsaïde! s'écriait-il; car si Tyr et Sidon eussent vu les miracles dont vous avez été témoins, il y a longtemps qu'elles feraient pénitence sous le cilice et sous la cendre. Aussi vous dis-je qu'au jour du jugement, Tyr et Sidon auront un sort plus supportable que le vôtre. Et toi, Capharnahum, qui crois t'élever jusqu'au ciel, tu seras abaissée jusqu'aux enfers; car si les miracles qui ont été faits en ton sein eussent été faits à Sodome, Sodome existerait encore aujourd'hui. C'est pourquoi je te dis qu'au jour du jugement la terre de Sodome sera traitée moins rigoureusement que toi [913].»-«La reine de Saba, ajoutait-il, se lèvera au jour du jugement contre les hommes de cette génération, et les condamnera, parce qu'elle est venue des extrémités du monde pour entendre la sagesse de Salomon; or il y a ici plus que Salomon. Les Ninivites s'élèveront au jour du jugement contre cette génération et la condamneront, parce qu'ils firent pénitence à la prédication de Jonas; or il y a ici plus que Jonas [914].» Sa vie vagabonde, d'abord pour lui pleine de charme, commençait aussi a lui peser. «Les renards, disait-il, ont leurs tanières et les oiseaux du ciel leurs nids; mais le Fils de l'homme n'a pas où reposer sa tête [915].» L'amertume et le reproche se faisaient de plus en plus jour en son cœur. Il accusait les incrédules de se refuser à l'évidence, et disait que, même a l'instant où le Fils de l'homme apparaîtrait dans sa pompe céleste, il y aurait encore des gens pour douter de lui [916].

Jésus, en effet, ne pouvait accueillir l'opposition avec la froideur du philosophe, qui, comprenant la raison des opinions diverses qui se partagent le monde, trouve tout simple qu'on ne soit pas de son avis. Un des principaux défauts de la race juive est son âpreté dans la controverse, et le ton injurieux qu'elle y mêle presque toujours. Il n'y eut jamais dans le monde de querelles aussi vives que celles des Juifs entre eux. C'est le sentiment de la nuance qui fait l'homme poli et modéré. Or le manque de nuances est un des traits les plus constants de l'esprit sémitique. Les œuvres fines, les dialogues de Platon, par exemple, sont tout à fait étrangères à ces peuples. Jésus, qui était exempt de presque tous les défauts de sa race, et dont la qualité dominante était justement une délicatesse infinie, fut amené malgré lui à se servir dans la polémique du style de tous [917]. Comme Jean-Baptiste [918], il employait contre ses adversaires des termes très-durs. D'une mansuétude exquise avec les simples, il s'aigrissait devant l'incrédulité, même la moins agressive [919]. Ce n'était plus ce doux maître du «Discours sur la montagne,» n'ayant encore rencontré ni résistance ni difficulté. La passion, qui était au fond de son caractère, l'entraînait aux plus vives invectives. Ce mélange singulier ne doit pas surprendre. Un homme de nos jours a présenté le même contraste avec une rare vigueur, c'est M. de Lamennais. Dans son beau livre des «Paroles d'un croyant,» la colère la plus effrénée et les retours les plus suaves alternent comme en un mirage. Cet homme, qui était, dans le commerce de la vie d'une grande bonté, devenait intraitable jusqu'à la folie pour ceux qui ne pensaient pas comme lui. Jésus, de même, s'appliquait non sans raison le passage du livre d'Isaïe [920]: «Il ne disputera pas, ne criera pas; on n'entendra point sa voix dans les places; il ne rompra pas tout à fait le roseau froissé, et il n'éteindra pas le lin qui fume encore [921].» Et pourtant plusieurs des recommandations qu'il adresse à ses disciples renferment les germes d'un vrai fanatisme [922], germes que le moyen âge devait développer d'une façon cruelle. Faut-il lui en faire un reproche? Aucune révolution ne s'accomplit sans un peu de rudesse. Si Luther, si les acteurs de la Révolution française eussent dû observer les règles de la politesse, la réforme et la révolution ne se seraient point faites. Félicitons-nous de même que Jésus n'ait rencontré aucune loi qui punît l'outrage envers une classe de citoyens. Les pharisiens eussent été inviolables. Toutes les grandes choses de l'humanité ont été accomplies au nom de principes absolus. Un philosophe critique eût dit à ses disciples: respectez l'opinion des autres, et croyez que personne n'a si complètement raison que son adversaire ait complètement tort. Mais l'action de Jésus n'a rien de commun avec la spéculation désintéressée du philosophe. Se dire qu'on a un moment touché l'idéal et qu'on a été arrêté par la méchanceté de quelques-uns, est une pensée insupportable pour une âme ardente. Que dut-elle être pour le fondateur d'un monde nouveau?

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