Vie De Jesus

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Vie De Jesus
Название: Vie De Jesus
Автор: Renan Ernest
Дата добавления: 16 январь 2020
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Le village de Béthanie, en particulier [956], situé au sommet de la colline, sur le versant qui donne vers la mer Morte et le Jourdain, à une heure et demie de Jérusalem, était le lieu de prédilection de Jésus [957]. Il y fit la connaissance d'une famille composée de trois personnes, deux sœurs et un frère, dont l'amitié eut pour lui beaucoup de charme [958]. Des deux sœurs, l'une, nommée Marthe, était une personne obligeante, bonne, empressée [959]; l'autre, au contraire, nommée Marie, plaisait à Jésus par une sorte de langueur [960], et par ses instincts spéculatifs très-développés. Souvent, assise aux pieds de Jésus, elle oubliait à l'écouter les devoirs de la vie réelle. Sa sœur, alors, sur qui retombait tout le service, se plaignait doucement: «Marthe, Marthe, lui disait Jésus, tu te tourmentes et te soucies de beaucoup de choses; or, une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, qui ne lui sera point enlevée [961].» Le frère, Eléazar, ou Lazare, était aussi fort aimé de Jésus [962]. Enfin, un certain Simon le Lépreux, qui était le propriétaire de la maison, faisait, ce semble, partie de la famille [963]. C'est là qu'au sein d'une pieuse amitié Jésus oubliait les dégoûts de la vie publique. Dans ce tranquille intérieur, il se consolait des tracasseries que les pharisiens et les scribes ne cessaient de lui susciter. Il s'asseyait souvent sur le mont des Oliviers, en face du mont Moria [964], ayant sous les yeux la splendide perspective des terrasses du temple et de ses toits couverts de lames étincelantes. Cette vue frappait d'admiration les étrangers; au lever du soleil surtout, la montagne sacrée éblouissait les yeux et paraissait comme une masse de neige et d'or [965]. Mais un profond sentiment de tristesse empoisonnait pour Jésus le spectacle qui remplissait tous les autres israélites de joie et de fierté. «Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et lapides ceux qui te sont envoyés, s'écriait-il dans ces moments d'amertume, combien de fois j'ai essayé de rassembler tes enfants comme la poule rassemble ses petits sous ses ailes, et tu n'as pas voulu [966]!»

Ce n'est pas que plusieurs bonnes âmes, ici comme en Galilée, ne se laissassent toucher. Mais tel était le poids de l'orthodoxie dominante que très-peu osaient l'avouer. On craignait de se décréditer aux yeux des Hiérosolymites en se mettant à l'école d'un galiléen. On eût risqué de se faire chasser de la synagogue, ce qui dans une société bigote et mesquine était le dernier affront [967]. L'excommunication d'ailleurs entraînait la confiscation de tous les biens [968]. Pour cesser d'être juif, on ne devenait pas romain; on restait sans défense sous le coup d'une législation théocratique de la plus atroce sévérité. Un jour, les bas officiers du temple, qui avaient assisté à un des discours de Jésus et en avaient été enchantés, vinrent confier leurs doutes aux prêtres: «Est-ce que quelqu'un des princes ou des pharisiens a cru en lui? leur fut-il répondu; toute cette foule, qui ne connaît pas la Loi, est une canaille maudite [969].» Jésus restait ainsi à Jérusalem un provincial admiré des provinciaux comme lui, mais repoussé par toute l'aristocratie de la nation. Les chefs d'écoles et de sectes étaient trop nombreux pour qu'on fût fort ému d'en voir paraître un de plus. Sa voix eut à Jérusalem peu d'éclat. Les préjugés de race et de secte, les ennemis directs de l'esprit de l'évangile, y étaient trop enracinés.

Son enseignement, dans ce monde nouveau, se modifia nécessairement beaucoup. Ses belles prédications, dont l'effet était toujours calculé sur la jeunesse de l'imagination et la pureté de la conscience morale des auditeurs, tombaient ici sur la pierre. Lui, si à l'aise au bord de son charmant petit lac, était gêné, dépaysé en face des pédants. Ses affirmations perpétuelles de lui-même prirent quelque chose de fastidieux [970]. Il dut se faire controversiste, juriste, exégète, théologien. Ses conversations, d'ordinaire pleines de grâce, deviennent un feu roulant de disputes [971], une suite interminable de batailles scolastiques. Son harmonieux génie s'exténue en des argumentations insipides sur la Loi et les prophètes [972], où nous aimerions mieux ne pas le voir quelquefois jouer le rôle d'agresseur [973]. Il se prête, avec une condescendance qui nous blesse, aux examens captieux que des ergoteurs sans tact lui font subir [974]. En général, il se tirait d'embarras avec beaucoup de finesse. Ses raisonnements, il est vrai, étaient souvent subtils (la simplicité d'esprit et la subtilité se touchent; quand le simple veut raisonner, il est toujours un peu sophiste); on peut trouver que quelquefois il recherche les malentendus et les prolonge à dessein [975]; son argumentation, jugée d'après les règles de la logique aristotélicienne, est très-faible. Mais quand le charme sans pareil de son esprit trouvait à, se montrer, c'étaient des triomphes. Un jour on crut l'embarrasser en lui présentant une femme adultère et en lui demandant comment il fallait la traiter. On sait l'admirable réponse de Jésus [976]. La fine raillerie de l'homme du monde, tempérée par une bonté divine, ne pouvait s'exprimer en un trait plus exquis. Mais l'esprit qui s'allie à la grandeur morale est celui que les sots pardonnent le moins. En prononçant ce mot d'un goût si juste et si pur: «Que celui d'entre vous qui est sans péché lui jette la première pierre!» Jésus perça au cœur l'hypocrisie, et du même coup signa son arrêt de mort.

Il est probable, en effet, que sans l'exaspération causée par tant de traits amers, Jésus eût pu longtemps rester inaperçu et se perdre dans l'épouvantable orage qui allait bientôt emporter la nation juive tout entière. Le haut sacerdoce et les sadducéens avaient pour lui plutôt du dédain que de la haine. Les grandes familles sacerdotales, les Boëthusim, la famille de Hanan, ne se montraient guère fanatiques que de repos. Les sadducéens repoussaient comme Jésus les «traditions» des pharisiens [977]. Par une singularité fort étrange, c'étaient ces incrédules, niant la résurrection, la loi orale, l'existence des anges, qui étaient les vrais Juifs, ou pour mieux dire, la vieille loi dans sa simplicité ne satisfaisant plus aux besoins religieux du temps, ceux qui s'y tenaient strictement et repoussaient les inventions modernes faisaient aux dévots l'effet d'impies, à peu près comme un protestant évangélique paraît aujourd'hui un mécréant dans les pays orthodoxes. En tout cas, ce n'était pas d'un tel parti que pouvait venir une réaction bien vive contre Jésus. Le sacerdoce officiel, les yeux tournés vers le pouvoir politique et intimement lié avec lui, ne comprenait rien à ces mouvements enthousiastes. C'était la bourgeoisie pharisienne, c'étaient les innombrables soferim ou scribes, vivant de la science des «traditions,» qui prenaient l'alarme et qui étaient en réalité menacés dans leurs préjugés et leurs intérêts par la doctrine du maître nouveau.

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