Les Joyaux de la sorciere

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Les Joyaux de la sorciere
Название: Les Joyaux de la sorciere
Дата добавления: 15 январь 2020
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Les Joyaux de la sorciere - читать бесплатно онлайн , автор Бенцони Жюльетта

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On essaya et le sourire revint sur le visage olympien de l’antiquaire parisien : la vulgaire bouteille de boisson pétillante contenait un pinot chardonnay très satisfaisant. Et comme Aldo en faisait compliment au solennel serviteur, celui-ci eut un étroit sourire :

— Il faut bien essayer de contenter une clientèle européenne qui boude un peu. J’ajoute – et il baissa la voix de plusieurs tons – que certain thé servi aux étages selon un code défini a vu souvent le jour au bord de la Charente… ou de la Tweed selon le cas. En outre – et la voix atteignit les profondeurs abyssales – il existe dans la 58e rue, un « speakeasy » plus qu’honnête où l’on ne risque pas de devenir aveugle. Si ces messieurs le souhaitaient, le portier de l’hôtel pourrait les introduire…

— Ma foi non, exhala Vauxbrun. Nous nous en tiendrons aux produits de l’hôtel…

Le café, lui, fut excellent et après l’avoir dégusté les deux hommes se quittèrent pour vaquer chacun à ses occupations. Par le truchement du portier, Morosini fit porter au Chef de la Police un billet demandant audience sous le patronat de Warren puis, en attendant que lui revienne une réponse, choisit de flâner afin de refaire connaissance avec New York. Il avait pensé d’abord traverser la place pour prendre une calèche et se promener longuement dans Central Park mais le temps de ce début d’été était beau et doux, il grimpa sur l’impériale d’un des grands autobus verts qui descendaient la 5e Avenue pour rejoindre Washington Square et le sud de Manhattan. Il y avait quelque chose de tranquille et de bon enfant dans ce mode de transport avec sur le visage la caresse d’un vent léger et du côté droit, le spectacle du Park suivi sur toute sa longueur. De l’autre côté s’alignaient les plus riches demeures de la ville, alternant avec les musées de New York et le Metropolitan Museum qu’Aldo se promit de visiter. En dépassant le Zoo, il entendit les cris de joie d’enfants et le grondement des lions se mêlant aux bruits de la rue. Puis quittant la verdure pour plonger vers le centre grouillant de la métropole géante, il revit la cathédrale Saint-Patrick avec en face d’elle d’énormes blocs d’immeubles appartenant à l’Université de Columbia auxquels s’attaquaient les pioches des démolisseurs comme il avait vu, peu avant, le vieil hôtel Waldorf Astoria encore debout mais plus pour longtemps où Pauline lui avait évité de descendre. Pour finir il vit des magasins luxueux telle la joaillerie Tiffany où il projeta de venir faire un tour par simple curiosité plus que pour rapporter un souvenir. Il savait que Lisa préférerait toujours un bel objet ancien à un bijou.

Son bus le déposa Washington Square, un carré de verdure bordé d’anciennes maisons de briques où se réfugiaient les fondements de l’élégance new-yorkaise. Tout au long des rues voisines se dressaient des demeures majestueuses dont les salons conservaient les richesses de la fin du siècle précédent. Là avaient vécu, il s’en souvenait, quelques-unes des douairières les plus redoutables mais le Square était à présent le centre intellectuel et artistique de Greenwich Village. C’était là qu’habitait Pauline von Etzenberg. De ses fenêtres on devait contempler juste en face l’arc de triomphe élevé à la gloire de George Washington et Aldo comprit pourquoi, prohibition ou non, celle qui signait ses œuvres Pauline Belmont avait choisi de revenir vivre dans l’une de ces demeures à échelle plus humaine que les énormes hôtels des magnats de l’industrie…

La rêverie d’Aldo s’acheva brusquement. Il venait d’apercevoir Vauxbrun, la canne à la main et le chapeau de feutre à bords roulés, incliné sur le côté qui arpentait le trottoir devant la résidence de Pauline. Ce n’était pas le moment de se faire voir. Facilement tourné vers le soupçon, ces temps-ci, ce diable d’homme aurait sans doute peine à croire au but purement touristique de son ami. Pensant d’ailleurs que cela suffisait pour ce jour-là Aldo héla un taxi et ordonna à son chauffeur de le ramener au Plaza.

Ce dont il se félicita car le portier lui remit un message de Phil Anderson : le Chef de la Police lui faisait savoir qu’il l’attendrait avec plaisir à cinq heures et demie. Aldo jeta un coup d’œil à sa montre : il était cinq heures moins le quart.

— Le Quartier Général de la Police, c’est loin ?

— Assez oui mais un taxi vous y conduira à temps. Civil Center dont les New York Police Headquarters font partie se trouve au sud de Greenwich Village…

Autrement dit, Aldo repartait à peu de choses près d’où il était venu et il eût été plus intelligent de se renseigner avant de s’en aller jouer les badauds ! Il courut à sa chambre prendre la lettre de Warren et quelques instants plus tard, il roulait vers le sud de Manhattan…

En sortant en trombe de l’hôtel pour s’engouffrer dans son taxi il faillit renverser une jeune fille qu’il ne prit pas le temps de regarder se contentant d’un rapide : « Veuillez m’excuser ! »

L’eût-il examinée qu’il ne l’eût sans doute pas reconnue. Originale mais pas idiote, Nelly Parker avait remplacé les couleurs éclatantes de son béret écossais par une cloche de feutre marron qui engloutissait entièrement ses cheveux de flamme. Quand Morosini eut disparu, elle revint vers le voiturier :

— Cet homme a la bougeotte ! Où est-ce qu’il court encore ?

— Chez les cops !

— En taxi et à cette allure ? Qu’est-ce qui lui arrive ?

— Je n’en sais rien. Tout ce que je peux vous dire, miss Parker, c’est qu’il va chez un boss puisqu’il est en route pour Baxter Street.

— Ah ! Qu’est-ce qu’il peut bien aller y faire ?

Le voiturier haussa des épaules fatalistes tandis que la réflexion fronçait le petit nez couvert de taches rousses de la journaliste. Finalement elle soupira :

— Bouh !… Je l’ai suivi tout l’après-midi, ça ne servirait à rien de recommencer. Si ça tombe à pic il sera déjà reparti quand j’arriverai. Autant l’attendre ici ? Qu’en pensez-vous Willie ?

— C’est sûr qu’il finira par revenir à un moment ou à un autre mais si vous me permettez, il m’est pénible de vous voir vous fatiguer de la sorte. Il est si intéressant ce type ? Plutôt pas mal de sa personne d’accord mais…

— Ce n’est pas ce qui compte encore que… Et pour être intéressant vous pouvez être certain qu’il l’est ! Il ne se déplace jamais sans faire des vagues et avec lui, je suis sûre d’avoir une mine de papiers sensationnels !

— Comment se fait-il alors qu’il n’y ait ici aucun de vos confrères ?

— Parce qu’en dehors du cinéma, du base-ball et de la politique ils ne connaissent rien à rien. Bon ! Qu’est-ce que je fais ?

— Entrez donc vous asseoir dans le hall ! Vous serez aux premières loges pour le voir rentrer…

— Au fond pourquoi pas ? Je vais aller m’offrir une tasse de café !… Et merci de m’aider, Willie !

— C’est naturel, Miss Parker ! Ça me rappelle le vieux temps et ça c’est toujours agréable…

Tout l’appareil administratif de la ville était groupé au nord de Foley Square dans un agglomérat de buildings, bâtis pour la plupart à la fin du XIXe siècle dans le style néoclassique. Plus au nord encore les New York Police Headquarters se trouvaient dans un bloc délimité par Hester Street, Grand Street, Brome Street et Baxter Street où était l’entrée principale flanquée d’énormes lanternes de bronze (16).

Le taxi qui déposa Aldo devant la porte accepta d’autant plus volontiers de l’attendre que, bavard et curieux comme à peu près les trois quarts de ceux de sa corporation, il avait vainement cherché à savoir ce que son élégant client venait faire chez les flics.

Sans avoir le côté monumental du Municipal Building avec sa base à colonnades, ses quatorze étages et son sommet à trois tambours – toujours à colonnades ! – lui donnant l’air d’un gâteau de mariage sommé d’une statue de la Gloire Civique, le quartier général de la Police était un bâtiment imposant dont la courbe d’un grand escalier occupait une partie du rez-de-chaussée. Quant à l’atmosphère, c’était la même que celle respirée à Scotland Yard ou au Quai des Orfèvres : allées et venues rapides, légère fièvre, fumées de tabac et mauvaise humeur chronique. Où les choses différaient quelque peu c’était au niveau des dimensions des bureaux, celui de Phil Anderson se révélant plus vaste que ceux de Langlois et Warren réunis. Il est vrai qu’il s’agissait là du grand patron, ce que n’était encore aucun des deux autres. Les murs étaient couverts de bibliothèques plus ou moins en désordre alternant avec des trophées, des fanions et le drapeau des États-Unis. Un énorme bureau occupait le centre sous un épais nuage de fumée au milieu duquel, tel Bouddha surgissant des volutes de l’encens, trônait le chef aux yeux mi-clos derrière de larges lunettes d’écaille.

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