Les Joyaux de la sorciere

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Les Joyaux de la sorciere
Название: Les Joyaux de la sorciere
Дата добавления: 15 январь 2020
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Les Joyaux de la sorciere - читать бесплатно онлайн , автор Бенцони Жюльетта

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— Vous ? Mais à côté de votre ami vous pétillez de franche gaieté, mon cher prince ! Il est sinistre ce soir et si je devais plaindre quelqu’un ce serait cette garce d’Alice. Écouter la « Pavane pour une infante défunte » en compagnie de ce joyeux drille devrait la mener tout droit chez les Carmélites !

— Ne soyez pas cruelle, baronne ! Cela ne ressemble pas à une femme qui possède ce beau regard droit et cette bouche généreuse ! Vous feriez mieux de m’aider à trouver un moyen d’opérer un sauvetage qu’à chaque instant je devine de plus en plus nécessaire. Adalbert jouant les amoureux transis, voire les Othello ce serait à pleurer de rire si ce n’était à pleurer tout court…

— Elle l’a changé à ce point ?

— Vous ne pouvez imaginer. Si vous l’aviez connu…

— Ah non, pas ça ! coupa-t-elle. Il n’est pas mort que je sache et il n’y a aucune raison pour en venir aux regrets éternels. Surtout si nous pouvons l’empêcher ?

— Nous ? Me proposeriez-vous une association ?

— Pourquoi pas ? Rien ne me ferait davantage plaisir qu’arracher une proie à cette chère Alice. Voyez-vous, continua-t-elle avec la franchise brutale qui lui était particulière, j’ai été la maîtresse de Serge Obolensky et nous devions nous marier quand elle me l’a soufflé sous le nez. Ce sont des choses qui ne s’oublient pas.

— Si j’en crois son regard quand il se pose sur vous, elle ne vous aime pas beaucoup plus ?

— C’est parce qu’elle n’a pas le sens de l’humour. Nous nous retrouvons de temps à autre, Serge et moi et elle le sait. Allons entendre un peu de bonne musique ! C’est excellent pour l’élévation de l’âme !

Renonçant à explorer plus avant celle des femmes américaines, Aldo se laissa entraîner jusqu’à un confortable fauteuil où il faillit bien s’endormir bercé par le rythme solennel de la Pavane exécutée par un quatuor tchèque au nom imprononçable. Il eut au moins le loisir de réfléchir. Si Pauline en mélomane avertie applaudit chaleureusement les œuvres interprétées, elle n’en garda pas moins le silence absolu pendant la durée du concert. À deux rangs devant eux, Aldo pouvait voir les épaules et les têtes souvent rapprochées d’Alice et d’Adalbert et cela lui donna tant à penser qu’il finit par ne plus avoir envie de dormir… Comment faire pour briser le sortilège ?

Un moment plus tard, les invités du Commandant se retrouvaient sur la piste de danse du grand salon, brillamment éclairée par la pluie de lumières tombant comme des feuilles d’or des caissons dorés à la feuille du plafond tandis qu’autour les tables où l’on se reposerait en buvant du champagne restaient dans une agréable pénombre. Le jazz remplaçait Ravel et l’orchestre du bord s’en donnait à cœur joie.

Aldo venait d’entamer, avec Pauline, un slow un rien langoureux qu’il appréciait parce que la jeune femme était une bonne partenaire. Le parfum complexe mais délicat qui émanait d’elle rendait fort agréable le rapprochement de leurs corps lorsqu’une main se posa sur son épaule :

— Si tu le permets, c’est mon tour maintenant !

Et Gilles Vauxbrun, tiré à quatre épingles, comme à son habitude lui enleva d’autorité sa danseuse. Celle-ci se mit à rire :

— Vous voilà ressuscité, on dirait ? Mais que vous êtes donc beau !

— Il fallait que je vous rejoigne ! Je ne pouvais plus supporter l’idée de vous savoir éloignée de moi. Ça ne te contrarie pas que je prenne ta place ? ajouta-t-il, un rien acerbe, à l’adresse d’Aldo. Et sans attendre de réponse, il disparut avec Pauline au milieu des danseurs.

Résigné, Morosini alla s’asseoir à une table, appela un serveur pour lui commander une fine à l’eau et resta un moment à contempler le joli spectacle des robes chatoyantes dont le mouvement allumait les reflets, des jambes gainées de soie claire, des pieds chaussés d’escarpins ou de fines sandales à hauts talons or ou argent. Quand la danse prit fin, il vit que Vauxbrun emmenait Pauline à une table de l’autre côté de la piste. Quant à Adalbert et Alice, ils n’étaient visibles nulle part. Pensant qu’il ferait mieux d’aller se coucher, Aldo finit son verre et quitta sa place pour rentrer chez lui. Il se sentit fatigué tout à coup sans qu’il eût rien fait pour justifier cette lassitude. Plus morale peut-être que physique. Après celle d’Adalbert – surtout sans doute à cause de celle d’Adalbert ! – la défection de Vauxbrun lui était aussi sensible que désagréable. Il avait la sensation d’être un pestiféré.

Avec un dernier regard à la piste illuminée où les couples s’enlaçaient pour le plus argentin des tangos, il se disposait à franchir le seuil du salon quand il se heurta à Ivanov.

— Vous partez déjà ? Il est à peine onze heures ! s’écria celui-ci avec une cordialité inattendue.

— Cela me paraît une heure excellente pour bouquiner dans son lit, répondit-il s’attendant à ce que le garçon se lance dans une apologie de la vie nocturne mais il n’en fut rien :

— Vous en avez de la chance ! J’aimerais tellement en faire autant, seulement ma femme aime danser et je ne peux pas faire moins que rester dans les environs.

— Vous ne dansez donc pas ?

— Non, je n’aime pas ! Je sais que ça peut paraître drôle parce qu’on imagine toujours les Russes accroupis bras croisés en train de lancer les jambes dans tous les sens en poussant des cris de Comanches mais les entrechats n’ont jamais été ma tasse de thé et encore moins depuis que je suis devenu américain. Je préfère le base-ball et… les pantoufles.

— Avec une aussi jolie femme la vie mondaine me paraît difficile à éliminer, fit Aldo amusé. Que faites-vous pendant que la comtesse danse ?

— Je fais de grands discours à la gloire de ma nouvelle patrie… et je joue. Un bridge ne vous tente pas ?

— À mon tour de dire : je n’aime pas.

— Un poker alors ?

— Pas davantage ! Je bluffe très mal et je me fais plumer. Je préfère le jeu des enchères quand l’adversaire est coriace c’est assez excitant…

— Je veux bien vous croire. Venez me raconter ça en buvant un dernier verre au bar ! Vous ferez une œuvre de charité : les parties sont organisées et je ne sais trop que faire de moi !

Difficile de refuser une invitation formulée avec une telle bonne humeur ! D’autant que Morosini trouvait Ivanov de plus en plus sympathique. Il était rare qu’un homme très beau le soit. Les spécimens aussi réussis que lui, couverts de femmes en général, ayant plutôt tendance à se prendre pour le nombril du monde. Celui-là ressemblait à un gamin qui a envie d’apprendre et tandis que le « dernier verre » se multipliait par deux Ivanov posa une foule de questions sur le métier d’Aldo, le jeu des enchères justement et surtout les joyaux illustres qu’il lui arrivait d’acquérir ou seulement de côtoyer. Il en savait peut-être un peu plus sur le sujet qu’il n’y paraissait car, après avoir commandé un troisième verre – qu’Aldo refusa ! – il dit soudain :

— Il y a quelque chose qui m’intrigue. Je me plais à lire les journaux français et anglais et j’ai gardé en mémoire certaines histoires où vous étiez mêlé – l’affaire Ferrals il y a quelques années et l’an passé cette histoire de perle de Napoléon ! – en compagnie d’un certain Vidal-Pellicorne, égyptologue de son état. Or nous venons de dîner avec un personnage du même nom et vous n’avez pas l’air de vous connaître ? Pardonnez-moi si je vous parais indiscret ?

Il avait surtout une trop bonne mémoire et Aldo pris de court se donna le temps d’allumer une cigarette qu’il venait de tirer de son étui.

— Non, dit-il en exhalant la première bouffée. Seulement nous sommes en froid depuis quelque temps.

Cyril Ivanov éclata de rire et dans la meilleure tradition yankee frappa sa paume de son poing fermé :

— Dix contre un que la charmante épouse de mon cousin Obolensky y est pour quelque chose ?

— Elle est votre cousine ?

— Plus pour longtemps puisqu’ils en sont au divorce. C’est une jolie fille mais elle est à moitié cinglée depuis qu’elle a mis le pied en Égypte pour la première fois. Alors un spécialiste de la question c’est du gâteau pour elle et c’est tant mieux que vous soyez brouillés.

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