Justine Ou Les Malheurs De La Vertu

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Justine Ou Les Malheurs De La Vertu
Название: Justine Ou Les Malheurs De La Vertu
Дата добавления: 16 январь 2020
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Justine Ou Les Malheurs De La Vertu - читать бесплатно онлайн , автор de Sade Marquis Alphonse Francois

Rejetant la douce nature rousseauiste, Sade d?voile le mal qui est en nous et dans la vie. La vertueuse Justine fait la confidence de ses malheurs et demeure jusque dans les plus scabreux d?tails l'incarnation de la vertu. Apologie du crime, de la libert? des corps comme des esprits, de la cruaut? 'extr?me sensibilit? des organes connue seulement des ?tres d?licats', l'oeuvre du marquis de Sade ?tonne ou scandalise. C'est aussi une oeuvre d'une po?sie d?lirante et pleine d'humour noir.

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Je vous laisserai le moins longtemps possible en suspens sur ma situation, madame, dit Thérèse, mais la nécessité où je suis de peindre les nouvelles gens avec lesquelles je me trouve m'oblige de couper un instant le fil du récit. Vous connaissez dom Sévérino, vous soupçonnez ses goûts; hélas! sa dépravation en ce genre était telle qu'il n'avait jamais goûté d'autres plaisirs; et quelle inconséquence pourtant dans les opérations de la nature, puisque avec la bizarre fantaisie de ne choisir que des sentiers, ce monstre était pourvu de facultés tellement gigantesques, que les routes mêmes les plus battues lui eussent encore paru trop étroites!

Pour Clément, son esquisse est déjà faite. Joignez, à l'extérieur que j'ai peint, de la férocité; de la taquinerie, la fourberie la plus dangereuse, de l'intempérance en tous points, l'esprit satirique et mordant, le cœur corrompu, les goûts cruels de Rodin avec ses écoliers, nul sentiment, nulle délicatesse, point de religion, un tempérament si usé qu'il était depuis cinq ans hors d'état de se procurer d'autres jouissances que celles dont la barbarie lui donnait le goût, et vous aurez de ce vilain homme la plus complète image.

Antonin, le troisième acteur de ces détestables orgies, était âgé de quarante ans; petit, mince, très vigoureux, aussi redoutablement organisé que Sévérino et presque aussi méchant que Clément; enthousiaste des plaisirs de ce confrère, mais s'y livrant au moins dans une intention moins féroce; car si Clément, usant de cette bizarre manie, n'avait pour but que de vexer, que de tyranniser une femme, sans en pouvoir autrement jouir, Antonin, s'en servant avec délice dans toute la pureté de la nature, ne mettait le flagellant épisode en usage que pour donner à celle qu'il honorait de ses faveurs plus de flamme et plus d'énergie. L'un, en un mot, était brutal par goût, et l'autre par raffinement.

Jérôme, le plus vieux de ces quatre solitaires, en était aussi le plus débauché; tous les goûts, toutes les passions, toutes les irrégularités les plus monstrueuses, se trouvaient réunis dans l'âme de ce moine; il joignait aux caprices des autres celui d'aimer à recevoir sur lui ce que ses confrères distribuaient aux filles, et, s'il donnait (ce qui lui arrivait fréquemment), c'était toujours aux conditions d'être traité de même à son tour; tous les temples de Vénus lui étaient d'ailleurs égaux, mais ses forces commençant à faiblir, il préférait néanmoins, depuis quelques années, celui qui, n'exigeant rien de l'agent, laissait à l'autre le soin d'éveiller les sensations et de produire l'extase. La bouche était son temple favori, et pendant qu'il se livrait à ces plaisirs de choix, il occupait une seconde femme à l'échauffer par le secours des verges. Le caractère de cet homme était d'ailleurs tout aussi sournois, tout aussi méchant que celui des autres, et sous quelque figure que le vice pût se montrer, il était sûr de trouver aussitôt des sectateurs et des temples dans cette infernale maison. Vous le comprendrez plus facilement, madame, en vous expliquant comme elle était formée. Des fonds prodigieux étaient faits pour ménager à l'ordre cette retraite obscène existant depuis plus de cent ans, et toujours remplie par les quatre religieux les plus riches, les plus avancés dans l'ordre, de la meilleure naissance, et d'un libertinage assez important pour exiger d'être ensevelis dans ce repaire obscur, dont le secret ne sortait plus, ainsi que vous le verrez par la suite des explications qui me restent à faire. Revenons aux portraits.

Les huit filles qui se trouvaient pour lors au souper étaient si distantes par l'âge qu'il me serait impossible de vous les esquisser en masse; je suis nécessairement contrainte à quelques détails. Cette singularité m'étonna. Commençons par la plus jeune, je peindrai dans cet ordre.

A peine cette plus jeune des filles avait-elle dix ans: un minois chiffonné, de jolis traits, l'air humiliée de son sort, chagrine et tremblante.

La seconde avait quinze ans: même embarras dans la contenance, l'air de la pudeur avilie, mais une figure enchanteresse, beaucoup d'intérêt dans l'ensemble.

La troisième avait vingt ans: faite à peindre, blonde, les plus beaux cheveux, des traits fins, réguliers et doux; paraissant plus apprivoisée.

La quatrième avait trente ans: c'était une des plus belles femmes qu'il fût possible de voir; de la candeur, de l'honnêteté, de la décence dans le maintien, et toutes les vertus d'une âme douce.

La cinquième était une fille de trente-six ans, enceinte de trois mois; brune, fort vive, de beaux yeux, mais ayant, à ce qu'il me sembla, perdu tout remords, toute décence, toute retenue.

La sixième était du même âge: grosse comme une tour, grande à proportion, de beaux traits, un vrai colosse dont les formes étaient dégradées par l'embonpoint; elle était nue quand je la vis, et je distinguai facilement qu'il n'y avait pas une partie de son gros corps qui ne portât l'empreinte de la brutalité des scélérats dont sa mauvaise étoile lui faisait servir les plaisirs.

La septième et la huitième étaient deux très belles femmes d'environ quarante ans.

Poursuivons maintenant l'histoire de mon arrivée dans ce lieu impur.

Je vous l'ai dit, à peine fus-je entrée que chacun s'avança vers moi; Clément fut le plus hardi, sa bouche infecte fut bientôt collée sur la mienne; je me détourne avec horreur, mais on me fait entendre que toutes ces résistances ne sont que des simagrées qui deviennent inutiles, et que ce qui me reste de mieux à faire est d'imiter mes compagnes.

– Vous imaginez aisément, me dit dom Sévérino, qu'il ne servirait à rien d'essayer des résistances dans la retraite inabordable où vous voilà. Vous avez, dites-vous, éprouvé bien des malheurs; le plus grand de tous pour une fille vertueuse, manquait pourtant encore à la liste de vos infortunes. N'était-il pas temps que cette fière vertu fît naufrage, et peut-on être encore presque vierge à vingt-deux ans? Vous voyez des compagnes qui, comme vous, en entrant, ont voulu résister et qui, comme vous allez prudemment faire, ont fini par se soumettre, quand elles ont vu que leur défense ne pouvait les conduire qu'à de mauvais traitements. Car il est bon de vous le déclarer, Thérèse, continua le supérieur, en me montrant des disciplines, des verges, des férules, des gaules, des cordes et mille autres sortes d'instruments de supplice… Oui, il est bon que vous le sachiez: voilà ce dont nous nous servons avec les filles rebelles; voyez si vous avez envie d'en être convaincue. Au reste, que réclameriez-vous ici? L'équité? nous ne la connaissons pas; l'humanité? notre seul plaisir est d'en violer les lois; la religion? elle est nulle pour nous, notre mépris pour elle s'accroît en raison de ce que nous la connaissons davantage; des parents… des amis… des juges? Il n'y a rien de tout cela dans ces lieux, chère fille; vous n'y trouverez que de l'égoïsme, de la cruauté, de la débauche, et l'impiété la mieux soutenue. La soumission la plus entière est donc votre seul lot; jetez vos regards sur l'asile impénétrable où vous êtes; jamais aucun mortel ne parut dans ces lieux; le couvent serait pris, fouillé, brûlé, que cette retraite ne s'en découvrirait pas davantage: c'est un pavillon isolé, enterré, que six murs d'une incroyable épaisseur environnent de toutes parts, et vous y êtes, ma fille, au milieu de quatre libertins, qui n'ont sûrement pas envie de vous épargner et que vos instances, vos larmes, vos propos, vos génuflexions ou vos cris n'enflammeront que davantage. A qui donc aurez-vous recours? Sera-ce à ce Dieu que vous veniez implorer avec tant de zèle, et qui, pour vous récompenser de cette ferveur, ne vous précipite qu'un peu plus sûrement dans le piège? à ce Dieu chimérique que nous outrageons nous-mêmes ici chaque jour en insultant à ses vaines lois?… Vous le concevez donc, Thérèse, il n'est aucun pouvoir, de quelque nature que vous puissiez le supposer, qui puisse parvenir à vous arracher de nos mains, et il n'y a ni dans la classe des choses possibles, ni dans celle des miracles, aucune sorte de moyen qui puisse réussir à vous faire conserver plus longtemps cette vertu dont vous êtes si fière; qui puisse enfin vous empêcher de devenir dans tous les sens, et de toutes les manières, la proie des excès libidineux auxquels nous allons nous abandonner tous les quatre avec vous… Déshabille-toi donc, catin, offre ton corps à nos luxures, qu'il en soit souillé dans l'instant, ou les traitements les plus cruels vont te prouver les risques qu'une misérable comme toi court à nous désobéir.

Ce discours… cet ordre terrible ne me laissait plus de ressources, je le sentais; mais n'eussé-je pas été coupable de ne pas employer celle que m'indiquait mon cœur, et que me laissait encore ma situation? Je me jette donc aux pieds de dom Sévérino, j'emploie toute l'éloquence d'une âme au désespoir, pour le supplier de ne pas abuser de mon état; les pleurs les plus amers viennent inonder ses genoux, et tout ce que j'imagine de plus fort, tout ce que je crois de plus pathétique, j'ose l'essayer avec cet homme… A quoi tout cela servait-il, grand Dieu! devais-je ignorer que les larmes ont un attrait de plus aux yeux du libertin? devais-je douter que tout ce que j'entreprenais pour fléchir ces barbares ne devait réussir qu'à les enflammer?…

– Prenez cette g…, dit Sévérino en fureur, saisissez-la, Clément, qu'elle soit nue dans une minute, et qu'elle apprenne que ce n'est pas chez des gens comme nous que la compassion étouffe la nature.

Clément écumait; mes résistances l'avaient animé; il me saisit d'un bras sec et nerveux; entremêlant ses propos et ses actions de blasphèmes effroyables, en une minute il fait sauter mes vêtements.

– Voilà une belle créature, dit le supérieur en promenant ses doigts sur mes reins; que Dieu m'écrase si j'en vis jamais une mieux faite! Amis, poursuit ce moine, mettons de l'ordre à nos procédés; vous connaissez nos formules de réception, qu'elle les subisse toutes, sans en excepter une seule; que pendant ce temps les huit autres femmes se tiennent autour de nous, pour prévenir les besoins, ou pour les exciter.

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