Cyteen, vol. 1
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Elle le prit et le fit avancer. Le sable recouvrait déjà sa main lorsqu’elle cria :
— Attention ! Il arrive.
Ari en avait assez de voir Amy construire sa maison : un tas de sable haut comme ça, avec des tas de portes et de fenêtres qu’Amy avait creusées avec une cuillère en faisant des simagrées insupportables. Ce n’était pas amusant du tout. Quand Sam avait construit une tour sur le toit, Amy s’était empressée de la raser en lui disant qu’il ferait mieux d’ouvrir une route jusqu’à l’entrée, parce que c’était samaison et qu’elle ne voulait pas de tour sur samaison. Elle avait construit un mur devant et percé une voûte sous laquelle passerait la route de Sam. Et ils devaient se contenter d’attendre pendant qu’elle s’amusait toute seule. Pour toutes ces raisons, il était grand temps qu’un platythère charge le mur d’enceinte et le fasse écrouler.
— Attention !
— Non ! hurla Amy.
Ari passa sous la voûte. Patatras ! Le mur s’écroula. Le sable recouvrit son bras mais elle continua d’avancer, parce que rien ne pouvait stopper l’élan d’un platythère. Même si Amy le saisissait et tentait de le retenir.
Sam lui donna un coup de main pour raser la maison.
Amy cria et poussa Ari. Ari cria et poussa Amy. Phaedra arriva en courant pour leur rappeler qu’il était très vilain de se battre et leur ordonner de rentrer.
Plus tôt que d’habitude.
À cause de cette chipie d’Amy Carnath.
Qui ne revint pas le lendemain. C’était toujours la même chose, quand Ari se battait. Elle le regrettait. Dès qu’ils échangeaient quelques coups Phaedra venait chercher son adversaire, et ensuite elle ne le revoyait qu’à l’occasion des fêtes. Il y avait eu Tommy et Angel et Gerry et Kate, qui étaient partis et ne pouvaient plus jouer avec elle. Lorsqu’elle découvrit qu’Amy avait subi le même sort, Ari bouda et déclara à Phaedra qu’elle voulait la revoir.
— Nous demanderons à sera, répondit l’azie. À condition que tu promettes de ne plus te battre avec elle.
Et Amy revint. Mais elle n’était plus amusante. Et Sam non plus. Chaque fois qu’elle les embêtait, ils la laissaient faire.
Ce n’était pas drôle du tout. Elle décida de leur mener la vie dure. Elle vola les camions de Sam, et quand elle les lui rendit il la foudroya du regard mais ne lui dit pas un seul gros mot. Elle rasa la maison d’Amy avant qu’elle l’eût terminée, et Amy se contenta de bouder.
Elle bouda à son tour.
Sam décida de renverser ses camions et de faire comme s’ils avaient eu un accident. L’idée était excellente et Ari l’aida à dépanner les véhicules. Mais comme Amy continuait de faire la tête dans son coin, elle décida de l’écraser.
— Non, cria Amy en voyant l’engin foncer sur elle. Non !
Ari lui donna un coup de camion. Amy recula. Ari se leva et Amy se leva. Amy la poussa.
Et elle la poussa plus fort, puis lui lança un coup de pied. Amy riposta. Elle fit de même. Telles étaient leurs occupations quand Phaedra la saisit. Amy pleurait, et ce fut en mettant toutes ses forces à contribution qu’Ari lui donna un dernier coup de pied, juste avant d’être tirée à l’intérieur par Phaedra.
Quant à Sam, il s’était contenté du rôle de simple spectateur.
— Amy est un bébé, déclara-t-elle ce soir-là.
Maman venait de lui demander pourquoi elle avait frappé son amie.
— Amy ne reviendra pas. Pas si c’est pour vous battre.
Elle promit de ne jamais recommencer, tout en sachant qu’elle ne tiendrait pas sa promesse.
Amy fut absente pendant deux jours, puis elle revint. Elle boudait et demeurait dans son coin. Ce n’était pas intéressant du tout. Même quand Sam essayait d’être gentil avec elle, Amy restait muette.
Exaspérée, Ari alla vers elle et lui donna beaucoup de coups de pied, pour de bon cette fois. Sam tenta de s’interposer. Phaedra la saisit par le bras, l’accusa d’être méchante, et lui ordonna de s’asseoir et de jouer toute seule.
Ce qu’elle fit. Elle prit la niveleuse et traça des routes, aux courbes accentuées par des mouvements de colère. Sam vint y faire rouler un camion, mais Ari se sentait toujours humiliée. Amy restait assise dans son coinc et elle pleurnichait, comme disait maman. Amy nejouerait plus. Ari sentit sa gorge se serrer et eut des difficultés à avaler sa salive, mais elle ne pleurerait pas car elle n’était plus un bébé. En outre, elle ne supportait plus les jérémiades d’Amy. Ça l’empêchait de s’amuser. Sam était triste, lui aussi.
Ensuite, elle ne revit Amy que rarement. Et lorsqu’il lui arrivait de venir, elle restait assise à l’écart. Ari en profita pour la frapper dans le dos.
Cette fois, ce fut Amy que Phaedra prit par la main et emmena à l’intérieur.
Ari retourna s’asseoir près de Sam. Valery ne venait plus jamais. Pete non plus. Ceux avec qui elle aimait le plus jouer. Il ne lui restait que Sam, et Sam n’était que Sam : un gosse à la figure toute ronde et inexpressive. Oh ! elle n’avait rien à lui reprocher mais il ne parlait presque jamais, sauf pour raconter ce qu’il savait sur les platythères et les camions. Elle le trouvait sympathique, en fait. Mais elle avait perdu tous les autres. Elle avait entendu dire que les meilleurs partaient les premiers.
Ce n’était pas Amy qu’elle regrettait, mais Valery. Sa maman avait été transférée et il s’était vu contraint de partir avec elle. Ari lui avait demandé s’il passerait la voir, mais malgré sa réponse positive maman disait qu’ils habitaient désormais bien trop loin. Il était évident qu’il ne reviendrait jamais. Ari lui en voulait de l’avoir abandonnée, mais elle savait que ce n’était pas sa faute. Il lui avait même donné son vaisseau spatial avec la lumière rouge, ce qui prouvait à quel point il était ennuyé. Maman avait exigé qu’elle lui rende ce jouet. Ari lavait fait, juste avant de dire adieu aux Schwartz.
Elle n’en comprenait pas la raison mais Valery pleurait, et elle aussi. Sera Schwartz lui avait dit qu’elle était très gentille et qu’elle lui manquerait, mais Ari avait compris que cette dame était irritée contre elle.
Maman l’avait ramenée à la maison et elle s’était endormie en pleurant. Maman semblait en colère, elle aussi. Ça se voyait à la façon dont elle lui avait ordonné d’arrêter de pleurnicher. Mais elle ne le pouvait pas et maman semblait bouleversée, tout le monde paraissait tenduc tendu : le seul mot qui lui venait à l’esprit. Elle avait conscience de faire de la peine à maman.
Il lui arrivait d’avoir peur. Sans pouvoir dire pourquoi.
Elle était triste à cause du départ d’Amy et elle essayait de se montrer très gentille avec Sam. Et avec Tommy, quand il venait. Mais elle savait que si Amy était revenue elle lui aurait encore tapé dessus.
Elle eût aussi donné des coups à Sam et à Tommy, si elle n’avait pas su qu’elle se retrouverait alors sans personne avec qui jouer. Phaedra lui disait de se tenir tranquille, parce que les compagnons de jeu devenaient rares.
3
— Nous y sommes, dit l’instructeur.
— Oui, ser, répondit Catlin.
Elle était à la fois inquiète et impatiente. Elle avait entendu les grands parler de la Pièce. Elle savait ce qui l’attendait : ils couperaient et remettraient la lumière, feraient couler de l’eau sur le sol. Mais il fallait toujours exécuter les ordres de l’instructeur. Et il lui avait dit de traverser le tunnel, le plus vite possible.
— Es-tu prête ?
— Oui, ser.
Il poussa la porte, sur un réduit minuscule où il y avait une deuxième porte. Celle qu’elle venait de franchir se referma et tout fut plongé dans l’obscurité.
L’autre s’ouvrit et un courant d’air glacé et humide vint cingler son visage. Les moindres bruits résonnaient, là-dedans.
Elle se déplaça, sans savoir où était le tunnel. Peut-être s’y était-elle déjà engagée.
— Halte ! hurla une voix.
Un point rouge lumineux sur le mur, un bruit sec.
On avait tiré sur elle. Elle le savait. Son corps fit le nécessaire. Elle plongea et roula sur le sol, pour se mettre à couvert, mais le plancher se déroba sous elle et elle poursuivit sa descente, à l’intérieur d’un tube et splash ! dans de l’eau froide.