-->

Le Golem

На нашем литературном портале можно бесплатно читать книгу Le Golem, Meyrink Gustav-- . Жанр: Научная фантастика. Онлайн библиотека дает возможность прочитать весь текст и даже без регистрации и СМС подтверждения на нашем литературном портале bazaknig.info.
Le Golem
Название: Le Golem
Автор: Meyrink Gustav
Дата добавления: 16 январь 2020
Количество просмотров: 181
Читать онлайн

Le Golem читать книгу онлайн

Le Golem - читать бесплатно онлайн , автор Meyrink Gustav

Tous les trente-trois ans le Golem, cr?ature d'argile que certains rabbins dou?s de pouvoirs magiques savent transformer en sinistre automate, appara?t dans le ghetto de Prague afin d'y hanter ses habitants dans un but myst?rieux. Lors d'une nuit tourment?e, le narrateur plonge dans un r?ve qui va le faire vivre des ?v?nements qui se sont pass?s, il y a plus de trente ans, dans le vieux ghetto de Prague. Dans la peau d'un certain tailleur, Athanasius Pernath, il va errer dans le labyrinthe du ghetto, et va ainsi acc?der ? son propre pass?…

Le Golem est l'un des grands classiques de la litt?rature fantastique, l'un des chefs-d'oeuvre de la litt?rature germanophone. Cet ?trange roman, si myst?rieux qu'on n'en devine pas toutes les richesses ? la premi?re lecture, marie la cabale et le folklore des ghettos, le fantastique et le policier, le psychologique et l'amour, alliant le r?ve, la folie, les th?ories freudiennes, les fant?mes, les brumes romantiques, les myst?res ?gyptiens, la franc-ma?onnerie et l'occultisme…

Внимание! Книга может содержать контент только для совершеннолетних. Для несовершеннолетних чтение данного контента СТРОГО ЗАПРЕЩЕНО! Если в книге присутствует наличие пропаганды ЛГБТ и другого, запрещенного контента - просьба написать на почту [email protected] для удаления материала

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 ... 63 ВПЕРЕД
Перейти на страницу:

I SOMMEIL

La lumière de la pleine lune tombe sur le pied de mon lit, lourde, ronde et plate comme une grosse pierre. Quand le disque commence à rétrécir et l’une de ses moitiés à se rentrer comme un visage vieillissant montre des rides et maigrit d’un côté d’abord, c’est alors que vers cette heure-là de la nuit, un trouble douloureux s’empare de moi.

Ni éveillé ni endormi, je glisse dans une sorte de rêve où ce que j’ai vécu se mêle à ce que j’ai lu et entendu, comme se mêlent des courants de teintes et de limpidités différentes.

Avant de me coucher, j’avais lu quelque chose sur la vie du Bouddha Gautama et sans cesse ces quelques phrases passaient et repassaient dans mon cerveau, identiques et fluctuantes:

«Une corneille vola jusqu’à une pierre qui ressemblait à un morceau de graisse, se disant: il y a peut-être là quelque chose de bon à manger. Mais comme elle ne trouva rien de bon à manger, elle s’en alla à tire-d’aile. Semblables à la corneille qui s’approche de la pierre, nous – les chercheurs – nous abandonnons l’ascète Gautama, parce que nous avons perdu le plaisir que nous prenions en lui.»

Et l’image de la pierre qui ressemblait à un morceau de graisse grossit monstrueusement dans mon cerveau.

Je traverse un lit de rivière à sec en ramassant des cailloux lissés.

Gris-bleu dans une poussière miroitante et légère que je ne peux m’expliquer, bien que je me creuse la tête à grand effort, puis noirs avec des taches jaune soufre comme les ébauches pétrifiées de lézards dodus et mouchetés faites par un enfant.

Et je veux les jeter loin de moi, ces cailloux, mais ils me tombent des mains et je ne peux les bannir de ma vue.

Toutes les pierres qui ont jamais joué un rôle dans ma vie se dressent autour de moi. Beaucoup s’efforcent péniblement de se dégager du sable pour arriver à la lumière, comme de gros crabes ardoisés à l’heure où monte le flot; on dirait qu’ils font tout pour attirer mon attention sur eux et me dire des choses d’une importance infinie. D’autres, épuisés, retombent dans leur trou et abandonnent l’espoir de jamais placer un mot.

Parfois, j’émerge de la pénombre de mes rêveries et j’aperçois de nouveau, l’espace d’un instant, la lumière de la pleine lune sur le pied renflé de ma couverture, lourde, ronde et plate comme une grosse pierre, pour repartir en aveugle à la poursuite tâtonnante de ma conscience qui s’évanouit, cherchant sans trêve cette pierre qui me tourmente, qui doit se trouver cachée quelque part sous les décombres de mes souvenirs et qui ressemble à un morceau de graisse.

Je m’imagine qu’une descente pour l’eau de pluie a dû déboucher sur le sol à côté d’elle autrefois, coudée en angle obtus, les bords mangés de rouille, et je m’acharne à faire surgir de force son image dans mon esprit pour tromper mes pensées effarouchées et trouver l’apaisement du sommeil. Je n’y parviens pas.

Encore et toujours, avec une obstination imbécile, une voix bizarre répète en moi, infatigable tel un volet que le vent fait battre à intervalles réguliers contre un mur, ce n’était pas du tout cela, ce n’était pas du tout la pierre qui ressemblait à un morceau de graisse. Et impossible de me débarrasser de la voix. Quand j’objecte pour la centième fois que c’est en réalité très secondaire, elle s’arrête bien pendant un court instant, puis se réveille à nouveau sans que je m’en aperçoive et recommence, butée: bon, bon, entendu, mais ce n’est pas la pierre qui ressemblait à un morceau de graisse.

Lentement, un intolérable sentiment d’impuissance m’envahit.

Ce qui s’est passé après, je l’ignore. Ai-je volontairement abandonné toute résistance, ou mes pensées m’ont-elles subjugué, garrotté? Je sais seulement que mon corps est allongé, endormi dans le lit et que mes sens ne sont plus liés à lui.

Tout à coup, je veux demander qui est «je» maintenant, mais je m’avise que je n’ai plus d’organe qui me permette de poser la question; et puis j’ai peur d’éveiller de nouveau la voix stupide, de recommencer à entendre son rabâchage sans fin sur la pierre et la graisse. Alors je me détourne.

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 ... 63 ВПЕРЕД
Перейти на страницу:
Комментариев (0)
название