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La fille de Fantomas (Дочь Фантомаса)

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La fille de Fantomas (Дочь Фантомаса)
Название: La fille de Fantomas (Дочь Фантомаса)
Дата добавления: 15 январь 2020
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La fille de Fantomas (Дочь Фантомаса) - читать бесплатно онлайн , автор Аллен Марсель

продолжение серии книг про Фантомаса

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La lutte contre l’épidémie devenait chaque jour plus difficile. Les nombreux cadavres qui pourrissaient sur le navire rendaient l’air absolument irrespirable, les boîtes de conserves qui avaient fait jusqu’alors l’unique nourriture étaient épuisées et il allait falloir manger des aliments suspects.

C’est précisément ce qui faisait l’objet de la conversation des quatre passagers réunis dans la salle à manger.

C’était un Belge appelé Le Clain qui parlait. Ancien étudiant en médecine, il avait quitté l’art de soigner les malades pour embrasser la carrière d’explorateur, plus en rapport avec ses goûts aventureux.

Il se rendait en Australie pour dresser la carte des régions inexplorées. Ses premières études l’avaient qualifié pour prendre la direction des mesures sanitaires, après la mort des médecins à bord. Il était secondé dans son œuvre de dévouement par le naturaliste Towtea, le jeune et déjà célèbre auteur de travaux nombreux sur les capillaires, par le professeur français, Raymond, et enfin par la toujours gracieuse et active Miss Dorothea.

— La lutte est impossible, disait Le Clain. Ce matin j’ai constaté quinze cas nouveaux. Nous n’avons plus les locaux suffisants pour isoler les derniers malades, et ils vont être obligés de rester parmi nous, cela revient à dire que nous sommes tous condamnés et que nous n’avons plus qu’à attendre notre tour. Si nous avions du sérum, peut-être pourrions-nous essayer de résister encore. Mais nous n’en avons pas et notre dernier espoir d’en avoir s’est évanoui avec le départ du médecin de Durban.

— Mais est-ce qu’il n’y a vraiment plus moyen de communiquer avec la terre ? demanda Towtea en se tournant vers miss Dorothea.

— C’est complètement impossible, répondit la jeune télégraphiste. Par suite de la mort de presque tous les hommes d’équipage, les machines du bord se sont arrêtées et personne parmi nous n’est capable de les mettre en mouvement. Il n’y a plus de courant. Mes appareils sont morts.

— Il faut donc nous résigner ?

— Peut-être avons-nous encore un peu d’espoir, répondit Raymond.

Le professeur était resté muet pendant toute cette conversation. Il réfléchissait.

Depuis un instant, il ne quittait pas des yeux un individu qui se trouvait dans la salle à manger, debout devant un sabord et qui leur tournait le dos. Il le désigna du doigt.

— Est-ce que vous connaissez cet homme ? demanda-t-il à ses compagnons.

Ils répondirent tous que non, il y avait seulement quelques jours qu’ils l’avaient aperçu parmi eux.

— C’est sans doute un passager de deuxième classe qui a fui de notre côté, parce que le fléau était trop violent dans l’autre partie du navire.

— Eh bien, reprit Raymond, je suis persuadé que cet homme possède du sérum…

— Du sérum, s’écrièrent-ils tous à la fois, ce n’est pas possible.

— J’en suis certain. Ce matin, comme je passais devant une cabine, j’ai vu par terre, sur le pas de la porte, une capsule de verre brisée. Je l’ai ramassée et j’ai pu me convaincre qu’elle avait contenu du sérum. J’ai voulu savoir qui habitait cette cabine, quel était le possesseur du précieux remède, et, par la porte entrebâillée, j’ai aperçu l’individu que vous voyez en train de ranger dans une boîte un certain nombre de tubes semblables à celui que j’avais ramassé.

— Mais alors, nous sommes sauvés, s’écria Towtea. Je vais lui demander de donner de son remède. Il ne refusera certainement pas et alors nous pourrons recommencer et avec succès cette fois, la lutte contre le fléau…

Il s’était élancé déjà, mais Raymond l’arrêta du geste.

— Ne vous précipitez pas, vous allez peut-être tout compromettre par trop de hâte. Songez que cet individu doit avoir des raisons pour ne pas nous offrir le sérum. Il faut agir avec précaution et nous arranger pour qu’il ne puisse pas refuser…

— Si vous voulez, dit Le Clain, voici comment nous procéderons. L’un de nous ira lui adresser la requête, cependant que les autres se tiendront à portée de sa cabine, prêts à s’emparer des boîtes au cas où il les refuserait. Je crois que l’intérêt général autorise cette violence à laquelle bien entendu, nous ne nous livrerons qu’à la dernière extrémité.

— Bravo, s’écria Towtea. Vous eussiez dû naître général d’armée, le plan est génial. C’est moi qui vais aller parler à ce monsieur, et vous vous placerez tous deux à l’entrée de l’escalier conduisant aux cabines…

Le passager inconnu avait bien compris, en voyant les regards des quatre interlocuteurs dirigés de son côté, qu’il était question de lui.

Il se tenait donc sur ses gardes, et lorsque Towtea lui fit la demande d’avoir un entretien avec lui, il acquiesça d’un geste bref.

— Monsieur, commença le naturaliste, ma démarche est peut-être incorrecte, mais la situation terrible dans laquelle nous nous trouvons nous élève au-dessus des convenances et vous m’excuserez. Nous avons appris que vous possédiez du sérum contre la peste. En ce moment ce sérum est absolument indispensable à la sauvegarde des quelques survivants du navire, et comme c’est nous jusqu’ici qui avons assuré la tâche et le rôle d’infirmiers volontaires, nous vous prions de nous le remettre.

— Monsieur, votre demande me surprend étrangement. Je n’ai jamais eu en ma possession le moindre tube de sérum. Croyez que si j’en avais eu, je n’aurais pas attendu jusqu’à présent pour le mettre à la disposition de votre science et de votre dévouement.

— Monsieur, insista Towtea, il est inutile de nier, on a vu les tubes dans votre cabine…

— On s’est trompé certainement. La peur de la peste a dû produire des hallucinations chez ceux qui vous ont renseigné.

— Non, la personne qui les a vus avait tout son sang-froid et tout son bon sens. Je vois que vous refusez de vous dessaisir de ces tubes précieux. Pourquoi ? je n’en sais rien. Vous en avez dix fois plus qu’il n’en faut pour votre consommation personnelle. Vous n’avez pas juré la mort de nous tous. Songez au nombre de ceux qui ont déjà péri. Songez que le salut des survivants est entre vos mains ? Ne refusez pas de les sauver. Regardez miss Dorothea qui vous observe avec des yeux angoissés, car elle s’est aperçue que vous me disiez non. Elle aussi sera atteinte par le fléau si vous ne nous venez pas en aide. Laisser disparaître tant de beauté, tant de jeunesse… Vous ne le voudrez pas, ce serait monstrueux.

— Brisons là, monsieur, je vous ai déjà donné une réponse, je n’ai pas de sérum. Je ne puis donc vous être utile en rien et je ne désire pas être importuné plus longtemps.

— Eh bien, puisqu’il en est ainsi, nous allons avoir le regret de nous passer de votre bonne volonté, et nous allons fouiller votre cabine. Ces deux messieurs qui sont là-bas en haut de l’escalier n’attendent qu’un signe de moi.

Au même instant il invitait de la main Raymond et Le Clam à accomplir leur mission et ceux-ci se mettaient en devoir de descendre l’escalier.

Mais ils avaient à peine tourné le dos et descendu une marche qu’un grand cri les figeait sur place et les forçait à se retourner.

— Arrêtez, ou je vous brûle la cervelle !

Qui donc avait crié ?

C’était l’inconnu.

Il avait tiré de sa poche un browning de fort calibre, et il le braquait sur les assistants d’une façon menaçante. Il paraissait fort en colère et semblait disposé à faire un véritable massacre, plutôt que de laisser approcher.

— Vous ne manquez pas d’audace, criait-il, de vouloir pénétrer malgré moi dans ma cabine ! Et de quel droit, s’il vous plaît ? Pour avoir du sérum ? Eh bien oui, j’en ai, mais vous crèverez tous sans que je vous en donne ça. Vous voulez le prendre sans ma permission ? Que l’un d’entre vous essaye… Une balle dans la tête le guérira à tout jamais de la peste et de ses horreurs.

Les passagers qui se trouvaient dans la salle au début de la discussion, mais qui n’y avait pas pris part, s’étaient levés au premier cri. Puis, sous la menace du revolver, ils avaient fui en désordre dans un coin de la salle et ils s’y tenaient terrifiés. Seuls Le Clain et Raymond restaient toujours debout sur le haut de l’escalier, et Towtea se tenait à quelques pas de l’inconnu.

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