La fille de Fantomas (Дочь Фантомаса)
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продолжение серии книг про Фантомаса
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Le lieutenant comprit l’étonnement de Teddy qui le savait aux arrêts de rigueur :
— Je suis venu, déclara-t-il, parce que je me suis rendu libre et je me suis rendu libre, parce que je suis un honnête homme…
L’attaque était directe, mais Teddy, contrairement qu’on aurait pu penser, abonda dans le sens du lieutenant :
— Mon pauvre ami… je sais, en effet que vous êtes un honnête homme, que vous êtes innocent.
— Bandit, canaille, hurla Wilson Drag, puisque vous me saviez innocent, pourquoi m’avoir lâchement accusé, pourquoi m’avoir fait arrêter en public, pourquoi, oui pourquoi, répondez ?
— Si j’ai agi de la sorte, Wilson Drag, c’était pour ne pas dévoiler le coupable, l’auteur du vol des dix mille livres.
— Le coupable c’est vous, c’est Jérôme Fandor, votre complice, vous êtes tous les deux les auteurs de ce vol.
— Wilson Drag, aussi vrai que vous êtes innocent, je ne suis pas coupable, l’auteur du vol c’est…
— C’est ? interrogèrent l’officier et Winifred simultanément.
Teddy, à ce moment, regarda la jeune fille avec un air de profonde commisération.
— C’est, balbutia-t-il… c’est impossible à dire…
Il se tut.
Wilson Drag et Winifred insistèrent. Il se tut.
Wilson Drag, de plus en plus impatienté, hors de lui, rendu furieux par ce silence, se jeta sur Teddy, l’empoignant par le bras, il le secoua avec une rage si brutale, que le jeune garçon roula par terre.
Le sang de Teddy ne fit qu’un tour. Ah ! l’officier s’était permis de porter la main sur lui. Teddy prit sa cravache et il en cingla le visage de Wilson Drag.
— Bandit, voyou, hurla l’officier, qui ajouta même : Enfant sans nom… bâtard de noir et de servante.
C’était le coup le plus dur qu’il pouvait porter à Teddy. Le jeune homme arma son revolver :
— Excusez-vous, ordonna-t-il à Wilson Drag, demandez-moi pardon à genoux, ou je vous tue, lâche que vous êtes…
Teddy ne continuait pas. S’il était fou de rage, Wilson Drag était ivre de fureur.
L’officier sans arme ne tremblait pas devant celle du jeune homme. Machinalement il avait cherché des yeux quelque chose pour attaquer, et sans s’en rendre compte, ses mains avaient rencontré à proximité, un objet lourd rond et poli qu’il avait empoigné.
Winifred en voyant ce geste, eut un cri d’horreur ; Wilson Drag s’était emparé de la tête de mort et sa main se crispait sur la mâchoire du crâne :
Teddy, cependant avait lâché son revolver, jugeant indigne de le conserver en présence d’un adversaire qu’il savait désarmé.
Mais il venait de voir le geste de Wilson Drag :
— Non, dit-il, ne touchez pas à cela.
La voix de Teddy était changée… désormais il suppliait.
Wilson Drag obéit, mais bien involontairement.
Au moment où il s’était emparé du crâne, les mâchoires qui s’étaient écartées pour laisser passage à ses doigts qui en forçaient, l’entrebâillement, venaient, actionnées par un ressort intérieur, de se refermer sur la main de l’officier.
Celui-ci poussa un cri de douleur. Le crâne, s’échappa, roula à terre…
Cependant Wilson Drag s’avançait de quelques pas, comme étourdi, puis, soudain il s’affaissait sur le sol, lourdement, sans un mot, sans une plainte, cependant que ses yeux se révulsaient, que ses membres s’agitaient d’un tremblement nerveux, et que son visage bleuissait.
Winifred à demi-morte de terreur et d’émotion s’était précipitée auprès de son amant, s’efforçant de le ranimer.
Elle allait couvrir de baisers ses lèvres qui peu à peu devenaient violettes, elle allait essayer de réconforter par des caresses ce corps qui ne bougeait plus.
Teddy l’en écarta :
— N’approchez pas, fit-il, les yeux fous, n’approchez pas, Winifred…, cet homme est empoisonné.
C’en était trop pour la malheureuse, elle s’évanouit.
**
Quand elle reprit conscience, Teddy l’entraîna hors de la maison.
— Winifred, dit-il, ce brave homme qui conduit son char à bœufs consent à transporter le lieutenant jusqu’à l’hôpital. Il y sera dans une heure. Accompagnez-le, il est encore temps de le sauver.
Winifred prit place à côté du lieutenant qui ne donnait plus signe de vie, elle appuyait sa tête sur ses genoux :
— Ne l’embrassez pas, cria Teddy, extraordinaire de calme et de sang-froid, cela ne servirait à rien et vous pourriez être contaminée.
***
Une nouvelle surprise attendait Teddy quand il revint au chevet de Laetitia : la mystérieuse tête de mort avec laquelle Wilson Drag venait de s’empoisonner avait disparu.
20 – RETOUR D’UN IMPOSTEUR
Un enthousiasme prudent animait la population de Durban quand la chaloupe porteuse du médecin qui était aller soigner les pestiférés du British Queenregagna le port.
Certes le docteur qui revenait de l’épave, l’audacieux qui venait de frôler la mort, méritait l’accueil chaleureux que la population lui réservait… Mais il n’apparaissait pas qu’il fût nécessaire de l’exposer, pour le fêter, à recevoir de lui les germes de la terrible maladie qu’il rapportait vraisemblablement dans les plis de ses blouses.
Les autorités s’abstinrent, « pour le bien de tous ». Le médecin charitable n’aurait été accueilli par personne, au débarqué, si le vieux Hardrock n’avait sauvé la situation. Hardrock était directeur de l’Hôpital civil. À soixante ans, il croyait moins que jamais à la médecine, et, comme il le répétait à ses élèves : Je sauve les malades, toujours pour de très mauvaises raisons scientifiques.
Averti par un infirmier de son hôpital qu’il avait envoyé sur le port guetter le retour de la chaloupe, le Docteur Hardrock appela ses internes :
— Messieurs, Messieurs, voici que le docteur revient, c’est à nous qu’il appartient d’aller le recevoir, c’est nous qui devons le fêter… J’espère que, tous, vous tiendrez à honneur d’assister à la réception que je me propose de lui faire dans les salons mêmes de notre cher hôpital ?
Or, pendant ce temps, Juve voyait l’embarcation qui l’emportait se rapprocher du port, non sans une certaine émotion.
Le policier songeait :
— Que va-t-il se passer à mon débarquement ? Ce matin quand j’ai vu le docteur arriver et quand j’ai reconnu que ce docteur était Fantômas, j’ai parfaitement deviné qu’ayant envie de savoir si j’étais en vie ou non, Fantômas avait joué une comédie quelconque pour venir à bord du British Queen… Cela, c’était facile. Et il était facile aussi pour moi de le remplacer et de repartir dans cette chaloupe. Tant que je porte ces grandes blouses et ce masque, il est bien évident que nul ne peut soupçonner ma supercherie, s’apercevoir que l’homme qui revient du British Queenn’est pas l’homme qui y est parti… Mais, enfin, j’imagine qu’il va bien falloir tout à l’heure, une fois à terre, que je dépouille mon travesti ? Hum, il va falloir jouer serré…
Un heurt violent tira Juve de sa rêverie.
Il était si absorbé qu’il ne s’était même pas aperçu que l’on rentrait dans le port. Il fut tout surpris en levant la tête de voir la chaloupe accoster à l’un des escaliers conduisant à un quai, où un vieil homme, décoré, vêtu de noir, la mine affable et le geste accueillant, paraissait l’attendre :
— Docteur, criait ce vieillard, docteur, c’est un médecin qui, le premier, a voulu vous serrer la main au retour de votre expédition. Vous ne me connaissez pas ? je me présente ! Je suis le professeur Hardrock, directeur de l’Hôpital Civil de Durban. Ces messieurs qui m’entourent, sont mes internes et nous sommes là pour vous apporter, avec les témoignages très sincères de notre sympathie, l’hommage de notre admiration.
Juve s’inclina, touché, mais inquiet toujours.
— Quand ils m’auront vu, constaté que je ne suis pas l’autre, se disait-il, ils perdront toute admiration pour moi. Diable de masque. Si je pouvais le garder.
Mais Hardrock insistait :