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La fille de Fantomas (Дочь Фантомаса)

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La fille de Fantomas (Дочь Фантомаса)
Название: La fille de Fantomas (Дочь Фантомаса)
Дата добавления: 15 январь 2020
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La fille de Fantomas (Дочь Фантомаса) - читать бесплатно онлайн , автор Аллен Марсель

продолжение серии книг про Фантомаса

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— Mon cher collègue, vous devez accepter notre invitation. Vous trouverez chez nous tous les désinfectants. Vous pourrez vous débarrasser de vos blouses et de votre masque, puis boire une coupe de champagne et vous restaurer à notre modeste table.

Juve se décida soudain :

— Docteur, j’accepte de grand cœur. D’ailleurs, je vous avoue qu’en effet, j’ai hâte de quitter ces vêtements.

— Cela se conçoit !

Le docteur Hardrock était brave.

Tandis que ses internes, son état-major, se tenait de plus en plus à prudente distance de Juve, lui, le saisissait familièrement par le bras, l’amenait vers sa voiture.

— Dans trois minutes, dit-il, nous serons à l’hôpital…

Et, repris par ses soucis professionnels, le docteur Hardrock se hâtait d’ajouter :

— D’ailleurs vous ne vous embêterez pas, mon cher confrère… après déjeuner, vous verrez, je vous ferai visiter la maison ; j’ai deux ou trois cas tout à fait intéressants… Un cancéreux, tenez…

— Pourvu, pensait le policier, de plus en plus inquiet des suites de son aventure, pourvu qu’on ne me pose pas des colles de médecine. C’est que je suis absolument ignare, moi, en pareille matière ! C’est que j’ignore complètement comment on traite les cancers et toutes les autres maladies ! D’ailleurs…

Avec une courbe savante, la voiture où Juve avait pris place en compagnie du docteur Hardrock pénétrait dans la cour de l’hôpital, se rangeait devant le perron :

— Je vous conduis ? proposa le professeur, je vous conduis tout de suite dans une salle où vous pourrez vous désinfecter ? Que voulez-vous ? Avez-vous une théorie spéciale sur la peste ?

— Hum, hum, toussa Juve, pour se donner le temps de réfléchir… J’ai peur que mes idées ne vous surprennent mon cher collègue…

— Pourquoi donc ? pourquoi donc ?

Juve dans son esprit venait d’arrêter un plan de conduite absolument incohérent, et qui devait, pensait-il, lui permettre de se tirer de sa dangereuse situation…

— C’est, répondit-il enfin, c’est que j’ai étudié très sérieusement la peste pendant longtemps et que je suis arrivé à des conclusions tout à fait nouvelles…

— Vraiment ?

— Oui, c’est comme cela. Ainsi, docteur, qu’emploieriez-vous, vous, pour désinfecter ?

Le professeur n’hésitait pas :

— Je ne connais qu’un antiseptique puissant : le sublimé. Je me laverais au sublimé, je m’aspergerais au sublimé. Je me raserais avec du savon au sublimé.

— Parfaitement, dit Juve, heureux du renseignement qu’il venait d’obtenir, je vais en effet commencer à me désinfecter de cette façon… Mais, mon cher confrère, savez-vous ce que je ferai lorsque je me serai passé au sublimé ?

— Non, ma foi ?…

— Eh bien, je m’inonderai d’eau de Cologne.

— D’eau de Cologne ? répéta le professeur, qu’est-ce que cela veut dire ? Quelles vertus attribuez-vous donc à l’eau de Cologne ?… Çà, j’avoue qu’en effet, vous me surprenez.

— Mon cher confrère, je vous expliquerai cela un de ces jours… L’eau de Cologne pour les cas de peste, c’est souverain.

Le professeur Hardrock n’osa contredire.

Peut-être ce médecin qui venait de se risquer à visiter le British Queenétait-il un spécialiste de la peste, peut-être avait-il découvert un spécifique nouveau ?

En tout cas, il importait de lui donner satisfaction.

Laissant donc Juve retirer son masque, se dépouiller de ses vêtements – le professeur Hardrock lui offrit du linge et des habits intacts. L’excellent praticien quitta le laboratoire où il avait fait entrer le policier-docteur, pour aller donner les ordres nécessaires et faire préparer à Juve, afin qu’il fût satisfait, un bain soigneusement additionné d’eau de Cologne…

Juve demeuré seul se hâta :

— Après tout, pensait-il, il m’a dit que le meilleur désinfectant c’était du sublimé… Usons du sublimé. L’eau de Cologne que je m’appliquerai ensuite ne me fera pas de mal, j’imagine.

***

Une heure plus tard, Juve sortait frais et dispos de sa baignoire.

Mais soudain, l’hôpital était vide. On ne s’occupait plus de Juve.

— Ah, auraient-ils éventé la mèche ? se demandait le policier. Brr…

— Docteur ? mon cher confrère ?…

En se retournant le policier aperçut le directeur de l’hôpital, le professeur Hardrock lui-même…

L’excellent homme était maintenant revêtu de sa blouse d’hôpital, son chef s’ornait d’une petite calotte noire à glands, signe distinctif qui marquait son autorité sur les internes coiffés eux d’une calotte noire, sans gland.

— Mon cher hôte ? répondit Juve souriant, pendant qu’il se disait en lui-même :

— Une ! deux ! trois ! va-t-il crier à l’imposteur ?…

Mais le professeur Hardrock ne marquait aucune surprise.

— Docteur, disait-il, excusez-moi de ne plus m’être occupé de vous, depuis quelques instants… Figurez-vous que l’on vient d’apporter à l’hôpital un blessé, un blessé extraordinaire et réclamant tous nos soins. Venez donc nous aider. Je suis persuadé que vos excellents conseils…

— Boum ! songea Juve, je n’en sortirai pas. Je vais encore dire des bourdes, tout à l’heure, devant ce pauvre diable. J’aurais dû feindre de ne savoir parler que chinois.

Pourtant comme il fallait répondre, Juve répondait :

— Un blessé, docteur ? C’est que je ne suis pas chirurgien.

— Oh ! c’est un cas qui relève plus de la médecine que de la chirurgie, mon cher confrère. Il s’agit d’un jeune officier que l’on vient d’apporter, empoisonné, délirant à moitié et entièrement violet…

Juve se sentit peu rassuré :

— Bigre de bigre, songeait-il toujours ; c’est que les empoisonnements, ça se traite par les contrepoisons. Or, je n’y connais rien.

Et le policier s’informa :

— Mais par quoi cet officier a-t-il été empoisonné ?

— Allez savoir. Il délire et sa compagne raconte des choses incompréhensibles. Elle affirme qu’il a été mordu, vous m’entendez, par un crâne.

— Par un crâne ?

— Oui, par une tête de mort, et que c’est à la suite de cette morsure qu’il serait devenu violet. C’est une histoire incroyable.

Sans mot dire cette fois Juve hocha la tête. C’est qu’à son oreille de policier, immédiatement, les faits avaient pris une importance exceptionnelle. Un homme mordu, mordu par un crâne et qui en devenait violet. Qu’est-ce que cela signifiait ?

Et malgré lui, encore que ce fût évidemment improbable, au plus haut degré, Juve songeait :

— Fantômas était ici, libre, il y a bien peu de temps. À coup sûr, ce sont des événements mystérieux, des secrets tragiques qui l’ont attiré dans cette région… Voici qu’à peine débarqué, j’entends parler d’un accident, d’un crime, peut-être mystérieux et tragique. N’y aurait-il pas une corrélation à établir ?

Juve pourtant pénétra à la suite du professeur Hardrock dans l’une des grandes salles basses de l’hôpital où, sur un lit, on venait d’étendre le malheureux Wilson Drag qui délirait et auprès duquel les internes s’affairaient…

Juve, une seconde, examina le visage de ceux qui l’entouraient…

Était-ce l’un des jeunes docteurs qui allait dévoiler son imposture ?

Mais non.

Par bonheur, les internes étaient tous trop occupés pour faire attention à quoi que ce fût.

Le professeur Hardrock s’était précipité vers le lit du blessé et il appelait Juve :

— Pour moi, disait-il, pour moi, nous sommes en présence d’un toxique inconnu, inédit, si j’ose m’exprimer ainsi. Les symptômes sont extraordinaires. J’ai bien envie d’administrer un vomitif. Qu’en pensez-vous ?

Juve n’en pensait rien, et ne voulait prendre aucune responsabilité.

Il toussa encore et demanda :

— N’y a-t-il aucun témoin qui puisse nous renseigner ?

— Si. Vous avez raison. Tâchez de tirer quelques éclaircissements de la jeune femme qui accompagnait ce malade. Allez la trouver…

***

Juve, quelques instants après, dans le jardin, questionnait la malheureuse Winie, qui, affolée, perdant la tête lui répondait d’abord à tort et à travers mais finissait par lui apprendre des détails intéressants…

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