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Le mariage de Fantomas (Свадьба Фантомаса)

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Le mariage de Fantomas (Свадьба Фантомаса)
Название: Le mariage de Fantomas (Свадьба Фантомаса)
Дата добавления: 15 январь 2020
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Le mariage de Fantomas (Свадьба Фантомаса) - читать бесплатно онлайн , автор Аллен Марсель

продолжение серии книг про Фантомаса

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Puis les deux hommes se rapprochèrent l’un de l’autre, se regardèrent dans les yeux.

— Qu’est-ce qu’on va faire ? demanda Barnabé à Teulard.

Le père Teulard, ayant réfléchi, déclara sentencieusement :

— Faudra prévenir le commissaire des morts, sûr qu’il s’est passé là quelque chose.

Mais il poussa un nouveau juron ; machinalement, le père Teulard venait de regarder dans la direction de l’endroit où il avait déposé le collier. Or, celui-ci avait disparu.

— Barnabé, s’écria-t-il, qu’as-tu fait des bijoux ?

— J’les ai pas, répliqua l’homme, c’est toi qui les avais il n’y a pas deux minutes.

— Sans doute, répliqua le père Teulard, mais ils se sont débinés.

— Pas possible ? fit Barnabé qui regardait le sol, convaincu que le collier était tombé.

Rien sur la terre battue.

D’un air atterré, Barnabé, toutefois, désigna du doigt la bouche d’égout qui se trouvait à proximité et que recouvrait une grille à travers les barreaux de laquelle le collier avait peut-être pu glisser.

— Pourvu, s’écria-t-il, que le truc ne se soit pas débiné là-dedans.

Les deux hommes s’agenouillèrent, enlevèrent le grillage, plongèrent les mains dans le trou aussi profondément qu’ils pouvaient le faire, mais en vain, ils ne retrouvèrent pas le collier.

Tandis que Barnabé cherchait, le père Teulard, soudain, lui prit le bras. Et en même temps, les deux hommes se retournaient :

— Qu’est-ce qu’il y a ? fit Barnabé.

— Tu as entendu aussi ? interrogea le père Teulard devenu tout pâle.

— Il n’y a pourtant personne, reprit Barnabé. Son compagnon, hochant la tête, ajouta :

— J’ai cependant entendu du bruit.

Un instant, ils firent silence, regardant autour d’eux, mais il n’y avait personne et, dans le dépôt mortuaire, seuls avec eux se trouvaient les cercueils.

Barnabé haussa les épaules :

— Sûr, on est piqué tous les deux en ce moment. On a encore rêvé.

Le père Teulard paraissait fort préoccupé.

— Quoi c’est qu’on va fiche ? demanda-t-il, avec cette bière remplie de sable et ce collier disparu ? Sûr qu’il s’est débiné par l’égout. Seulement, voilà, ça va nous faire des embêtements.

— Pourquoi ? demanda Barnabé.

— Parbleu ! fit Teulard, il se trouvera toujours des salauds pour raconter que c’est nous autres qui avons fait le coup. Pense donc, un macchabée de moins, une bière vide, ça va faire du scandale. Des histoires à n’en plus finir. On va voir rappliquer la police, les curieux vont faire des enquêtes.

Barnabé se gratta le nez.

— Surtout, ajouta-t-il, qu’il s’agit d’une cliente de luxe. Le n° 7, la bière au sable, c’est là-dedans qu’on avait mis quelqu’un de bien conséquent, comme qui dirait la nièce de l’infant d’Espagne, d’après ce que j’ai entendu dire.

Le père Teulard, qui avait enfin retrouvé ses lunettes au fond de sa poche, les assujettit sur son nez et parvint cette fois à lire la fameuse lettre.

— Le sept, déclara-t-il, c’est une nommée Mercédès de Gandia. Oui, c’est bien quelque chose comme tu dis, une grande famille, je connais le caveau, il y a des écussons sur la porte avec des espèces de couronnes.

— Ah, grogna Barnabé, on est frais ! Si seulement c’était arrivé avec un purotin, l’histoire passait inaperçue, mais avec des gens de cette espèce-là on est sûr d’avoir des embêtements.

Le père Teulard, les bras croisés, la tête baissée, réfléchissait :

— Écoute, proféra-t-il enfin, après un long silence, écoute, Barnabé, je m’en vas te dire une bonne chose.

— Vas-y, père Teulard.

— Eh bien, Barnabé, voilà. Moi, j’ai comme ça dans l’idée que s’il se trouve du sable dans cette bière à la place du cadavre, ce n’est pas par suite d’une erreur, mais bien parce que les clients l’ont voulu comme cela, les gens riches ça fait toujours ce que ça veut.

— Probable.

— Conséquemment, poursuivit le père Teulard, s’ils ont fourré du sacré sable dans le cercueil, c’est parce qu’ils veulent faire croire qu’il y a un mort à la place, m’est avis que ces gens-là faut pas les contrarier. Si je n’écoutais que moi, je fermerais bien tranquillement le truc et je m’en irais tout à l’heure sans rien dire le porter dans le caveau avec le commissaire des morts.

Le visage de Barnabé s’illuminait, au fur et à mesure que parlait son compagnon :

— Ça, père Teulard, déclara-t-il, c’est une idée et même une richement bonne idée.

Barnabé se frotta les mains ; soudain, il regarda sa montre :

— Onze heures moins le quart ! s’écria-t-il, eh bien, nous n’avons qu’à cavaler si nous voulons refermer le truc avant l’arrivée du commissaire.

Le père Teulard et Barnabé s’empressèrent alors de remettre le couvercle sur la bière mystérieuse qui contenait du sable. Ils se dépêchaient l’un et l’autre de replacer les vis ; au bout de quelques instants, le cercueil n° 7 avait repris son apparence normale.

— Ouf, fit Barnabé une fois que la bière eut repris son apparence normale, ça y est, maintenant le commissaire peut s’amener.

Le père Teulard, toutefois, était inquiet et au lieu de se tenir tranquille, il allait et venait dans le dépôt mortuaire, incapable de rester immobile :

— Pourvu, murmura-t-il, qu’on ne s’aperçoive de rien. Puis, il ajoutait :

— Quand nous mettrons la boîte à dominos sur le brancard, faudra bien faire attention, l’un et l’autre, à ne pas la faire dégringoler, car, chargée à moitié comme elle l’est de sable, c’est mauvais pour l’équilibre. Vois-tu qu’elle se mette tout d’un coup à se dresser sur le brancard ou le caveau comme tout à l’heure ?

Cette idée fit rire les deux hommes, mais soudain, ils s’arrêtèrent. Ils avaient entendu du bruit à l’extérieur, î.’air grave et obséquieux, ils se précipitèrent vers la porte qui donnait directement sur le cimetière.

Un personnage apparaissait, vêtu de noir, un parapluie à la main.

— Le commissaire des morts, annonça Teulard.

Puis, le fossoyeur en chef, suivi de son aide, se rapprocha du fonctionnaire, se confondit en salutations devant ce haut personnage.

Celui-ci feuilletait une liasse de papiers :

— Nous avons, déclara-t-il d’une voix hautaine, un transfert à opérer ce matin. Êtes-vous prêts ?

— Oui, monsieur le commissaire, déclara Teulard d’une voix tremblante, ne parvenant pas à maîtriser son émotion, malgré les coups de poing dont Barnabé lui bourrait les côtes.

— Il s’agit, poursuivait le fonctionnaire qui ne s’apercevait de rien, heureusement, de la bière n° 7, destinée au caveau de la famille de Gandia.

— C’est bien cela, monsieur le commissaire, poursuivit Teulard.

— Eh bien, allons-y, dit le fonctionnaire qui, d’ailleurs, ne pénétrai* pas dans le dépôt mortuaire et attendait que les deux fossoyeurs en fussent sortis avec un brancard sur lequel ils portaient le cercueil.

Le macabre cortège se mit alors en route, le commissaire des morts précédant les porteurs, et tous trois, à travers les allées exiguës de la grande nécropole, se dirigèrent vers l’allée de l’Ouest, où se trouvait le caveau de la famille de Gandia.

***

Cependant que les fossoyeurs et le commissaire allaient porter à sa dernière demeure ce que tous croyaient être la dépouille mortelle de Mercédès de Gandia, dans le dépôt, à présent désert, quelqu’un surgit du réduit obscur où l’on avait pour habitude de jeter pêle-mêle, les outils nécessaires aux travaux du cimetière.

Cet homme qui, jusqu’alors, s’était dissimulé, entra dans la grande salie funèbre. Il avait le visage triomphant, un sourire féroce sur les lèvres.

Quiconque l’aurait vu alors, quiconque se serait trouvé face à face avec lui n’aurait pu contenir son émotion ni cacher sa terreur, car cet homme à la silhouette majestueuse et sinistre, n’était autre que…

Le génie du crime serrait dans sa main nerveuse des pierreries qui miroitaient dans la pénombre de la salle. Fantômas avait le collier que les deux fossoyeurs avaient cherché en vain une demi-heure auparavant, après l’avoir extrait du cercueil rempli de sable.

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