-->

LArrache-Ceur

На нашем литературном портале можно бесплатно читать книгу LArrache-Ceur, Vian Boris-- . Жанр: Современная проза. Онлайн библиотека дает возможность прочитать весь текст и даже без регистрации и СМС подтверждения на нашем литературном портале bazaknig.info.
LArrache-Ceur
Название: LArrache-Ceur
Автор: Vian Boris
Дата добавления: 16 январь 2020
Количество просмотров: 379
Читать онлайн

LArrache-Ceur читать книгу онлайн

LArrache-Ceur - читать бесплатно онлайн , автор Vian Boris

Cl?mentine met au monde des tripl?s. Mais la souffrance que lui a inflig? cette grossesse et ces naissances la poussent ? ne plus adresser la parole ? son mari, Angel. Elle l'emp?che ensuite de participer ? l'?ducation des enfants. Cl?mentine reporte alors sur ses enfants son besoin d'aimer, et est hant?e par l'id?e qu'il pourrait leur arriver quelque chose. Pour lutter, elle arrache les arbres du jardin, se cr?ant une sorte de 'mur de protection'… Mais nous, qui restons sur la rive, nous voyons que Boris Vian d?crit simplement notre monde. En prenant chacun de nos mots habituels au pied de la lettre, il nous r?v?le le monstrueux pays qui nous entoure, celui de nos d?sirs les plus implacables, o? chaque amour cache une haine, o? les hommes r?vent de navires, et les femmes de murailles.

Внимание! Книга может содержать контент только для совершеннолетних. Для несовершеннолетних чтение данного контента СТРОГО ЗАПРЕЩЕНО! Если в книге присутствует наличие пропаганды ЛГБТ и другого, запрещенного контента - просьба написать на почту [email protected] для удаления материала

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 ... 41 ВПЕРЕД
Перейти на страницу:

Boris Vian

L'Arrache-Cœur

L'Arrache-Cœur - pic_1.jpg

Présenté par Raymond Queneau

AVANT-PROPOS

Boris Vian est un homme instruit et bien élevé, il sort de Centrale, ce n'est pas rien, mais ce n'est pas tout:

Boris Vian a joué de la trompinette comme pas un, il a été un des rénovateurs de la cave en France; il a défendu le style Nouvelle-Orléans, mais ce n'est pas tout:

Boris Vian a aussi défendu le be-bop, mais ce n'est pas tout:

Boris Vian est passé devant la justice des hommes pour avoir écrit J'irai cracher sur vos tombes, sous le nom de Vernon Sullivan, mais ce n'est pas tout:

Boris Vian a écrit trois autres pseudépygraphes, mais ce n'est pas tout:

Boris Vian a traduit de véritables écrits américains authentiques absolument, et même avec des difficultés de langage que c'en est pas croyable, mais ce n'est pas tout:

Boris Vian a écrit une pièce de théâtre, L'Équarrissage pour tous, qui a été jouée par de vrais acteurs sur une vraie scène, pourtant il n'y était pas allé avec le dos de la Q.I.R., mais ce n'est pas tout:

Boris Vian est un des fondateurs d'une des sociétés les plus secrètes de Paris, le Club des Savanturiers, mais ce n'est pas tout:

Boris Vian a écrit de beaux livres, étranges et pathétiques, L'Écume des jours, le plus poignant des romans d'amour contemporains; Les Fourmis, la plus termitante des nouvelles écrites sur la guerre; L'Automne à Pékin, qui est une œuvre difficile et méconnue, mais ce n'est pas tout:

Car tout ceci n'est rien encore: Boris Vian va devenir Boris Vian.

R. QUENEAU.

PREMIÈRE PARTIE

I

28 août.

Le sentier longeait la falaise. Il était bordé de calamines en fleur et de brouillouses un peu passées dont les pétales noircis jonchaient le sol. Des insectes pointus avaient creusé le sol de mille petits trous; sous les pieds, c'était comme de l'éponge morte de froid.

Jacquemort avançait sans se presser et regardait les calamines dont le cœur rouge sombre battait au soleil. À chaque pulsation, un nuage de pollen s'élevait, puis retombait sur les feuilles agitées d'un lent tremblement. Distraites, des abeilles vaquaient.

Du pied de la falaise s'élevait le bruit doux et rauque des vagues. S'arrêtant, Jacquemort se pencha sur l'étroit rebord qui le séparait du vide. En bas, tout était très loin, à pic, et de l'écume tremblait dans le creux des roches comme une gelée de juillet. Cela sentait l'algue braisée. Pris de vertige, Jacquemort s'agenouilla sur l'herbe terreuse de l'été, toucha le sol de ses deux mains étendues; rencontrant dans ce geste des crottes de bique aux contours bizarrement irréguliers, il conclut à la présence, parmi ces animaux, d'un bouc de Sodome dont il croyait pourtant l'espèce disparue.

Maintenant, il avait moins peur et il osa de nouveau s'incliner sur la falaise. Les grands pans de roc rouge tombaient à la verticale dans l'eau peu profonde, d'où ils ressortaient presque aussitôt pour donner lieu à une falaise rouge sur la crête de laquelle Jacquemort, à genoux, se penchait.

Des récifs noirs émergeaient de place en place, huilés par le ressac et couronnés d'un anneau de vapeur. Le soleil corrodait la surface de la mer et la salissait de graffiti obscènes.

Jacquemort se releva, reprit sa marche. Le chemin tournait. À gauche il vit des fougères déjà marquées de roux et des bruyères en fleur. Sur les rocs dénudés brillaient des cristaux de sel apportés par le chasse-marée. Le sol, vers l'intérieur du pays, s'élevait en pente escarpée. Le sentier contournait des masses brutales de granit noir, jalonné, par places, de nouvelles crottes de bique. De biques, point. Les douaniers les tuaient, à cause des crottes.

Il accéléra l'allure, et se trouva brusquement dans l'ombre, car les rayons du soleil ne parvenaient plus à le suivre. Soulagé par la fraîcheur, il allait encore plus vite. Et les fleurs de calamines passaient en ruban de feu continu devant ses yeux.

À de certains signes, il reconnut qu'il approchait et prit le soin de mettre en ordre sa barbe rousse et effilée. Puis, il repartit allègrement. Un instant, la Maison lui apparut tout entière entre deux pitons de granit, taillés par l'érosion en forme de sucette et qui encadraient le sentier comme les piliers d'une poterne géante. Le chemin tournait à nouveau, il la perdit de vue. Elle était assez loin de la falaise, tout en haut. Lorsqu'il passa entre les deux blocs sombres, elle se démasqua entièrement, très blanche, entourée d'arbres insolites. Une ligne claire se détachait du portail, serpentait paresseusement sur le coteau et rejoignait, à bout de course, le sentier. Jacquemort s'y engagea. Arrivé presque en haut de la côte, il se mit à courir car il entendait les cris.

Du portail grand ouvert au perron de la maison une main prévoyante avait tendu un ruban de soie rouge. Le ruban montait l'escalier, aboutissait à la chambre. Jacquemort le suivit. Sur le lit, la mère reposait, en proie aux cent treize douleurs de l'enfantement. Jacquemort laissa tomber sa trousse de cuir, releva ses manches et se savonna les mains dans une auge de lave brute.

II

Seul dans sa chambre, Angel s'étonnait de ne pas souffrir. Il entendait sa femme gémir à côté, mais ne pouvait aller lui tenir les mains parce qu'elle le menaçait de son revolver. Elle préférait crier sans personne, car elle haïssait son gros ventre et ne voulait pas qu'on la vît dans cet état. Depuis deux mois, Angel restait seul en attendant que tout fût terminé; il méditait sur des sujets infimes. Il tournait aussi en rond assez souvent, ayant appris par des reportages que les prisonniers tournent comme des bêtes, mais quelles? Il dormait et tâchait de dormir en pensant aux fesses de sa femme, car, vu le ventre, il préférait penser à elle de dos. Une nuit sur deux, il se réveillait en sursaut. Le mal, en général, était fait et cela n'avait rien de satisfaisant.

Les pas de Jacquemort résonnèrent dans l'escalier. En même temps, les cris de la femme cessèrent et Angel resta frappé de stupeur. S'approchant doucement de la porte, il essaya de voir, mais le pied du lit lui masquait tout le reste et il se tordit douloureusement l'œil droit sans résultat appréciable. Il se redressa et tendit l'oreille, à personne en particulier.

III

Jacquemort reposa le savon sur le bord de l'auge et saisit la serviette-éponge. Il s'essuya les mains, ouvrit sa trousse. De l'eau grouillait non loin de là, dans un vase électrique. Jacquemort y stérilisa son doigtier, le doigta habilement et découvrit la femme pour voir de quoi il retournait.

Ayant vu, il se redressa et dit d'un ton dégoûté:

– Il y en a trois.

– Trois…, murmura la mère, étonnée.

Puis elle se remit à hurler car son ventre lui rappelait soudain qu'elle y avait très mal.

Jacquemort prit dans sa trousse quelques pilules de fortifiant et les avala, il en aurait besoin. Puis, décrochant une bassinoire, il en donna un grand coup par terre pour faire monter la valetaille. Il entendit courir en bas, puis attaquer l'escalier. La nurse apparut, vêtue de blanc comme pour un enterrement chinois.

– Préparez les appareils, dit Jacquemort. Comment vous appelez-vous?

– J' m'appelle Culblanc, M'sieur, répondit-elle avec un fort accent campagnard.

– J'aime mieux ne pas vous appeler, dans ce cas, grogna Jacquemort.

La fille ne dit rien et se mit à astiquer des machins nickelés. Il s'approcha du lit. Soudain la femme se tut. La douleur la violait.

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 ... 41 ВПЕРЕД
Перейти на страницу:
Комментариев (0)
название