-->

Le Petit Chose

На нашем литературном портале можно бесплатно читать книгу Le Petit Chose, Daudet Alphonse-- . Жанр: Классическая проза. Онлайн библиотека дает возможность прочитать весь текст и даже без регистрации и СМС подтверждения на нашем литературном портале bazaknig.info.
Le Petit Chose
Название: Le Petit Chose
Автор: Daudet Alphonse
Дата добавления: 16 январь 2020
Количество просмотров: 286
Читать онлайн

Le Petit Chose читать книгу онлайн

Le Petit Chose - читать бесплатно онлайн , автор Daudet Alphonse

'Le Petit Chose' para?t en feuilleton en 1867. Daudet s'inspire des souvenirs d'une jeunesse douloureuse: humiliations ? l'?cole, m?pris pour le petit provencal, exp?rience de r?p?titeur au coll?ge et enfin coup de foudre pour une belle jeune femme. L'?crivain manifeste une tendresse, une piti? et un respect remarquables ? l'?gard des malchanceux et des d?sh?rit?s de la vie.

Внимание! Книга может содержать контент только для совершеннолетних. Для несовершеннолетних чтение данного контента СТРОГО ЗАПРЕЩЕНО! Если в книге присутствует наличие пропаганды ЛГБТ и другого, запрещенного контента - просьба написать на почту [email protected] для удаления материала

1 ... 48 49 50 51 52 53 54 55 56 ... 66 ВПЕРЕД
Перейти на страницу:

Ils m'ont joliment encouragé, va! «Au début de notre liaison, cette femme avait cru mettre la main sur un petit prodige, un grand poète de mansarde: – m'a-t-elle assommé avec sa mansarde! Plus tard, quand son cénacle lui a prouvé que je n'étais qu'un imbécile, elle m'a gardé pour le caractère de ma tête. Ce caractère, il faut te dire, variait selon les gens. Un de ses peintres, qui me voyait le type italien, m'a fait poser pour un pifferaro; un autre, pour un Algérien marchand de violettes; un autre… Est-ce que je sais? Le plus souvent, je posais avec elle, et, pour lui plaire, je devais garder tout le jour mes oripeaux sur les épaules et figurer dans son salon, à côté du kakatoès. Nous avons passé bien des heures ainsi, moi en Turc, fumant de longues pipes dans un coin de sa chaise longue, elle à l'autre bout de sa chaise, déclamant avec ses boules élastiques dans la bouche, et s'interrompant de temps à autre pour me dire: «Quelle tête à caractère vous avez, mon cher Dani-Dan!» Quand j'étais en Turc, elle m'appelait Dani-Dan; quand j'étais en italien, Danielo; jamais Daniel…

J'aurai du reste l'honneur de figurer sous ces deux espèces à l'Exposition prochaine de peinture: on verra sur le livret: «Jeune pifferaro, à Mme Irma Borel.» «Jeune fellah, à Mme Irma Borel.» Et ce sera moi… quelle honte! «Je m'arrête un moment, Jacques. Je vais ouvrir la fenêtre, et boire un peu l'air de la nuit. J'étouffe… je n'y vois plus.

«Onze heures.

«L'air me fait du bien. En laissant la fenêtre ouverte, je puis continuer à t'écrire. Il pleut, il fait noir, les cloches sonnent. Que cette chambre est triste!… Chère petite chambre! Moi qui l'aimais tant autrefois; maintenant je m'y ennuie. C'est elle qui me l'a gâtée; elle y est venue trop souvent. Tu comprends, elle m'avait là sous la main, dans la maison; c'était commode. Oh! ce n'était plus la chambre du travail…

«Que je fusse ou non chez moi, elle entrait à toute heure et fouillait partout. Un soir, je la trouvai furetant dans un tiroir où je renferme ce que j'ai de plus précieux au monde, les lettres de notre mère, les tiennes, celles des yeux noirs; celles-ci dans une boîte dorée que tu dois connaître. Au moment où j'entrai, Irma Borel tenait cette boîte et allait l'ouvrir. Je n'eus que le temps de m'élancer et de la lui arracher des mains.

«- Que faites-vous là?» lui criai-je indigné…

«Elle prit son air le plus tragique:

«- J'ai respecté les lettres de votre mère; mais celles-ci m'appartiennent, je les veux… Rendez-moi cette boîte.

«- Que voulez-vous en faire?

«- Lire les lettres qu'elle contient… – Jamais, lui dis-je. Je ne connais rien de votre vie, et vous connaissez tout de la mienne.

«- Oh! Dani-Dan! – C'était le jour du Turc. «Oh! Dani-Dan, est-il possible que vous me reprochiez cela? Est-ce que vous n'entrez pas chez moi quand vous voulez? Est-ce que tous ceux qui viennent chez moi ne vous sont pas connus?».

«Tout en parlant, et de sa voix la plus câline, elle essayait de me prendre la boîte.

«- Eh bien! lui dis-je, puisqu'il en est ainsi, je vous permets de l'ouvrir; mais à une condition…

«- Laquelle?

«- Vous me direz où vous allez tous les matins de huit à dix heures.

«Elle devint pâle et me regarda dans les yeux…

Je ne lui avais jamais parlé de cela, Ce n'est pas l'envie qui me manquait pourtant. Cette mystérieuse sortie de tous les matins m'intriguait, m'inquiétait, comme la cicatrice, comme le Pacheco et tout le train de cette existence bizarre. J'aurais voulu savoir, mais en même temps j'avais peur d'apprendre. Je sentais qu'il y avait là-dessous quelque mystère d'infamie qui m'aurait obligé à fuir… Ce jour-là, cependant, j'osai l'interroger, comme tu vois. Cela la surprit beaucoup.

Elle hésita un moment, puis elle me dit avec effort, d'une voix sourde:

«- Donnez-moi la boîte, vous saurez tout.» «Alors, je lui donnai la boîte; Jacques, c'est infâme, n'est-ce pas? Elle l'ouvrit en frémissant de plaisir et se mit à lire toutes les lettres – il y en avait une vingtaine – lentement, à demi-voix, sans sauter une ligne. Cette histoire d'amour, fraîche et pudique, paraissait l'intéresser beaucoup. Je la lui avais déjà racontée, mais à ma façon, lui donnant les yeux noirs pour une jeune fille de la plus haute noblesse, que ses parents refusaient de marier à ce petit plébéien de Daniel Eyssette; tu reconnais bien là ma ridicule vanité.

«De temps en temps, elle interrompait sa lecture pour dire: «Tiens! c'est gentil, ça!» ou bien encore: «Oh! oh! pour une fille noble…» Puis, à mesure qu'elle les avait lues, elle les approchait de la bougie et les regardait brûler avec un rire méchant.

Moi, je la laissais faire; je voulais savoir où elle allait tous les matins de huit à dix…:

«Or, parmi ces lettres, il y en avait une écrite sur du papier de la maison Pierrotte, du papier à tête, avec trois petites assiettes vertes dans le haut, et au-dessous: Porcelaines et cristaux, Pierrotte, successeur de Lalouette… Pauvres yeux noirs! sans doute un jour, au magasin, ils avaient éprouvé le besoin de m'écrire, et le premier papier venu leur avait semblé bon… Tu penses, quelle découverte pour la tragédienne! Jusque-là elle avait cru à mon histoire de fille noble et de parents grands seigneurs; mais quand elle en fut à cette lettre, elle comprit tout et partit d'un grand éclat de rire:

«- La voilà donc, cette jeune patricienne, cette perle du noble faubourg… elle s'appelle Pierrotte et vend de la porcelaine au passage du Saumon… Ah! je comprends maintenant pourquoi vous ne vouliez pas me donner la boîte.» Et elle riait, elle riait…

«Mon cher, je ne sais pas ce qui me prit; la honte, le dépit, la rage… Je n'y voyais plus. Je me jetais sur elle pour lui arracher les lettres. Elle eut peur, fit un pas en arrière, et s'empêtrant dans sa traîne, tomba avec un grand cri. Son horrible Négresse l'entendit de la chambre à côté et accourut aussitôt, nue, noire, hideuse, décoiffée. Je voulais l'empêcher d'entrer, mais d'un revers de sa grosse main huileuse elle me cloua contre la muraille et se campa entre sa maîtresse et moi.

«L'autre, pendant ce temps, s'était relevée et pleurait ou faisait semblant. Tout en pleurant, elle continuait à fouiller dans la boîte:

«- Tu ne sais pas, dit-elle à sa Négresse, tu ne sais pas pourquoi il a voulu me battre?… Parce que j'ai découvert que sa demoiselle noble n'est pas noble du tout et qu'elle vend des assiettes dans un passage…

«- Tout ça qui porte zéperons, pas maquignon, «dit la vieille en forme de sentence.

«- Tiens, regarde, fit la tragédienne, regarde les gages d'amour que lui donnait sa boutiquière… Quatre crins de son chignon et un bouquet de violettes d'un sou… Approche ta lampe, Coucou-Blanc.»

«La Négresse approcha sa lampe; les cheveux et les fleurs flambèrent en pétillant. Je laissai faire; j'étais atterré.

«Oh! oh! qu'est-ce ceci? continua la tragédienne en dépliant un papier de soie… Une dent?… Non! ça a l'air d'être du sucre… Ma foi, oui… c'est une sucrerie allégorique… un petit cœur en sucre.»

1 ... 48 49 50 51 52 53 54 55 56 ... 66 ВПЕРЕД
Перейти на страницу:
Комментариев (0)
название