Le Proces

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Le Proces
Название: Le Proces
Автор: Kafka Franz
Дата добавления: 16 январь 2020
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Le Proces - читать бесплатно онлайн , автор Kafka Franz

Joseph K., employ? de banque mod?le et sans probl?me, est arr?t? un matin par des inconnus v?tus d'un uniforme de voyage. K. reste pourtant libre de continuer ? vivre comme si rien ne s'?tait produit, mais il est sans arr?t surveill? et ?pi? par trois de ses coll?gues de travail. Pensant, au d?but, que tout cela n'?tait qu'une vile plaisanterie, K. ne tient pas compte de ce qui se passe. Intrigu? par l'absurdit? de la situation, il interroge les policiers sur son arrestation et n'obtient aucune r?ponse: c'est alors qu'un sentiment de culpabilit? s'empare de lui. Pour montrer que tout le monde se trompe ? son sujet, il accepte de venir ? toutes les convocations et de compara?tre devant le tribunal. Angoiss?, il cherche par tous les moyens ? s'innocenter et commence alors ? n?gliger son travail. Sur le conseil de son oncle, il engage un avocat qu'il va renvoyer par la suite ? cause de son inefficacit?, ce qui le contraint ? assurer lui-m?me sa propre d?fense devant la Cour de Justice…

Un roman d'une modernit? absolue, la grande Oeuvre kafka?enne: les situations sont impossibles, les personnages irr?els, l'histoire peu plausible, et pourtant nous savons tous, lorsque nous lisons ce texte, que Kafka nous parle profond?ment, v?ridiquement, de nous, de la soci?t?, de ce dr?le d'animal social qu'est l'homme.

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– Et alors je suis libre? dit K. avec hésitation.

– Oui, dit le peintre, mais seulement en apparence ou, pour mieux dire, provisoirement. En effet, les juges subalternes, comme ceux que j’ai pour amis, n’ont pas le droit de prononcer d’acquittement définitif; ce droit n’appartient qu’au tribunal suprême que nous ne pouvons toucher, ni vous, ni moi, ni personne. Ce qui s’y passe, nous n’en savons rien, et, d’ailleurs, entre parenthèses, nous ne voulons pas le savoir. Les juges que nous cherchons à mettre dans notre jeu n’ont pas le grand droit de laver l’inculpé d’une accusation, ils n’ont que celui de l’en délivrer. C’est à dire que ce mode d’acquittement vous soustrait provisoirement à l’accusation, mais sans l’empêcher de rester suspendue sur vous avec toutes les conséquences que cela peut entraîner s’il intervient un ordre supérieur. Mes relations avec la justice me permettent de vous expliquer comment la différence entre les deux acquittements se manifeste pratiquement. Pour un acquittement réel toutes les pièces du procès doivent se trouver anéanties, elles disparaissent totalement, on détruit tout, non seulement l’accusation, mais encore les pièces du procès et jusqu’au texte de l’acquittement, rien ne subsiste. Il en va autrement dans le cas de l’acquittement apparent. L’acte qui le statue n’introduit dans le procès aucune autre modification que celle d’enrichir les dossiers du certificat d’innocence, du texte de l’acquittement et de ses considérants. À tous autres égards la procédure se poursuit. On continue à la diriger vers les instances supérieures et à la ramener dans les petits secrétariats comme l’exige la continuité de la circulation des pièces dans les bureaux, elle ne cesse ainsi de passer par toutes sortes de hauts et de bas avec des oscillations plus ou moins amples et des arrêts plus ou moins grands. On ne peut jamais savoir le chemin qu’elle fera. À voir la situation du dehors on peut parfois s’imaginer que tout est oublié depuis longtemps, que les papiers sont perdus et l’acquittement complet; mais les initiés savent bien que non. Il n’y a pas de papier qui se perde, la justice n’oublie jamais. Un beau jour – personne ne s’y attend – un juge quelconque regarde l’acte d’accusation, voit qu’il n’a pas perdu vigueur et ordonne immédiatement l’arrestation. Encore ai-je admis qu’un long temps se soit écoulé entre l’acquittement et la nouvelle arrestation, ce qui est possible, et j’en pourrais citer des cas, mais il est tout aussi possible qu’en revenant du tribunal l’acquitté trouve déjà des gens qui l’attendent sur son trottoir pour l’arrêter une seconde fois. Alors évidemment adieu la liberté.

– Et le procès recommence à nouveau? demanda K. presque incrédule.

– Évidemment, répondit le peintre, le procès reprend, mais il reste toujours la possibilité de provoquer un nouvel acquittement apparent; il faut alors recommencer à ramasser toutes ses forces; on ne doit jamais se rendre.»

Peut-être le peintre avait-il dit ces derniers mots sous l’impression du découragement que K. commençait à marquer.

«Mais, demanda K. comme pour aller au-devant de certaines révélations éventuelles du peintre, le deuxième acquittement n’est-il pas plus difficile à obtenir que le premier?

– On ne peut rien dire précis à cet égard, répondit le peintre. Vous pensez peut-être que les juges sont influencés en faveur de l’accusé par la seconde arrestation? Il n’en est rien. Au moment de l’acquittement, les juges avaient déjà prévu cette seconde arrestation. Elle ne les influence donc pas. Mais leur humeur peut s’être transformée, une foule d’autres motifs peuvent avoir modifié leur opinion sur le cas, il faut donc s’adapter aux nouvelles circonstances pour obtenir le second acquittement; aussi demande-t-il en général autant de travail que le premier.

– Et il n’est quand même pas définitif non plus? dit K., niant déjà lui-même d’un mouvement de tête.

– Évidemment, dit le peintre, après le second acquittement vient la troisième arrestation, après le troisième acquittement la quatrième arrestation, et ainsi de suite. Cela tient à la nature de l’acquittement apparent.»

K. se tut.

«L’acquittement apparent, dit le peintre, n’a pas l’air de vous paraître avantageux? Peut-être préféreriez-vous l’atermoiement illimité. Dois-je vous expliquer le sens de l’atermoiement illimité?»

K. fit: «oui.»

Le peintre s’était renversé confortablement sur son siège, la chemise ouverte sur la poitrine et une main passée dessous dont il se caressait les flancs.

«L’atermoiement illimité…, dit-il, s’arrêtant un instant pour regarder devant lui comme s’il cherchait une explication parfaitement pertinente, l’atermoiement illimité maintient indéfiniment le procès dans sa première phase. Il est nécessaire pour y parvenir que l’accusé et son auxiliaire, mais particulièrement l’auxiliaire, restent en contact constant avec la justice. Je vous le répète, cela n’exige pas une aussi grande dépense de forces que l’obtention de l’acquittement apparent, mais il faut peut-être faire encore plus attention. On ne peut pas perdre des yeux le procès, il faut aller chez le juge intéressé à intervalles réguliers, y retourner à toutes les grandes occasions et chercher de toutes les façons à se conserver ses faveurs; si on ne le connaît pas soi-même il faut faire faire pression sur lui par des juges que l’on connaît, sans renoncer pour cela toutefois à lui parler directement. Si on ne néglige rien, on peut se dire avec assez de certitude que le procès ne sortira pas de sa première phase. Sans doute ne cesse-t-il pas, mais l’accusé peut être à peu près aussi sûr de ne pas être condamné que s’il était en liberté. La prolongation indéfinie présente sur l’acquittement apparent l’avantage d’assurer à l’accusé un avenir moins incertain; elle le préserve de l’effroi d’une subite arrestation; il n’a pas à craindre avec elle de se trouver soudain obligé d’assumer les pénibles démarches qu’entraîne toujours la recherche de l’acquittement apparent au moment où les circonstances s’y prêtent le moins pour lui. Évidemment, l’atermoiement illimité entraîne aussi pour l’accusé certains désagréments dont il ne faut pas négliger l’importance. Je ne veux pas parler du fait qu’il ne se trouve jamais libre, il ne le serait pas non plus à proprement parler avec l’acquittement apparent. Il s’agit d’autre chose. En effet, l’instruction ne peut être suspendue sans au moins un semblant de cause. Aussi faut-il qu’elle se poursuive théoriquement. On doit donc de temps en temps prendre certaines dispositions, organiser des interrogatoires, ordonner des perquisitions, etc., etc. Il faut en un mot que le procès ne cesse de tourner dans le petit cercle auquel on a artificiellement limité son action. Cela comporte évidemment pour l’accusé certains désagréments qu’il ne faudrait cependant pas vous exagérer non plus. Tout cela reste en effet apparence; les interrogatoires par exemple sont très courts; si on n’a pas le temps ou l’envie d’y aller, on peut s’excuser quelquefois; on peut même, avec certains juges, régler d’avance l’emploi du temps de toute une période; il ne s’agit au fond que de se présenter de temps à autre au magistrat pour faire son devoir d’accusé.»

Le peintre n’avait pas fini que K. remettait déjà sa veste sur son bras et se levait pour s’en aller.

«Il se lève déjà! cria-t-on derrière la porte.

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