-->

Le Proces

На нашем литературном портале можно бесплатно читать книгу Le Proces, Kafka Franz-- . Жанр: Классическая проза. Онлайн библиотека дает возможность прочитать весь текст и даже без регистрации и СМС подтверждения на нашем литературном портале bazaknig.info.
Le Proces
Название: Le Proces
Автор: Kafka Franz
Дата добавления: 16 январь 2020
Количество просмотров: 326
Читать онлайн

Le Proces читать книгу онлайн

Le Proces - читать бесплатно онлайн , автор Kafka Franz

Joseph K., employ? de banque mod?le et sans probl?me, est arr?t? un matin par des inconnus v?tus d'un uniforme de voyage. K. reste pourtant libre de continuer ? vivre comme si rien ne s'?tait produit, mais il est sans arr?t surveill? et ?pi? par trois de ses coll?gues de travail. Pensant, au d?but, que tout cela n'?tait qu'une vile plaisanterie, K. ne tient pas compte de ce qui se passe. Intrigu? par l'absurdit? de la situation, il interroge les policiers sur son arrestation et n'obtient aucune r?ponse: c'est alors qu'un sentiment de culpabilit? s'empare de lui. Pour montrer que tout le monde se trompe ? son sujet, il accepte de venir ? toutes les convocations et de compara?tre devant le tribunal. Angoiss?, il cherche par tous les moyens ? s'innocenter et commence alors ? n?gliger son travail. Sur le conseil de son oncle, il engage un avocat qu'il va renvoyer par la suite ? cause de son inefficacit?, ce qui le contraint ? assurer lui-m?me sa propre d?fense devant la Cour de Justice…

Un roman d'une modernit? absolue, la grande Oeuvre kafka?enne: les situations sont impossibles, les personnages irr?els, l'histoire peu plausible, et pourtant nous savons tous, lorsque nous lisons ce texte, que Kafka nous parle profond?ment, v?ridiquement, de nous, de la soci?t?, de ce dr?le d'animal social qu'est l'homme.

Внимание! Книга может содержать контент только для совершеннолетних. Для несовершеннолетних чтение данного контента СТРОГО ЗАПРЕЩЕНО! Если в книге присутствует наличие пропаганды ЛГБТ и другого, запрещенного контента - просьба написать на почту [email protected] для удаления материала

1 ... 35 36 37 38 39 40 41 42 43 ... 66 ВПЕРЕД
Перейти на страницу:

– Non, je vous en prie!» ajouta-t-il en voyant K. se préparer à une objection, pour éluder catégoriquement.

Il poursuivit:

«D’ailleurs, votre réflexion est parfaitement exacte, je suis un homme de confiance de la justice.»

Il fit une pause comme pour laisser à son interlocuteur le temps de s’accommoder de ce fait. Les gamines derrière la porte se faisaient entendre de nouveau. Elles devaient se bousculer pour regarder par le trou de la serrure; peut-être pouvait-on aussi voir dans la pièce par les fissures de la porte. K. ne s’excusa pas, pour ne pas détourner le peintre du vrai sujet de la conversation; mais il ne voulait pas non plus lui permettre d’exagérer et de se rendre inaccessible, aussi demanda-t-il simplement:

«Est-ce là un poste officiellement reconnu?

– Non», dit le peintre brièvement, comme si cette constatation devait l’empêcher de continuer.

Mais K. ne voulait pas le laisser se taire; il déclara:

«Souvent ces postes officieux donnent beaucoup plus d’influence que les situations officielles.

– C’est ce qui se passe dans mon cas, dit le peintre en hochant la tête et en fronçant les sourcils. Comme je parlais hier de votre histoire avec l’industriel en question, il m’a demandé si je ne pourrais pas vous aider; je lui ai répondu: «Il n’a qu’à passer chez moi», et je suis heureux de voir que vous êtes venu si tôt. L’affaire a l’air de vous tenir bien au cœur, ce qui ne me surprend évidemment pas. Mais peut-être aimeriez-vous d’abord retirer votre manteau?»

Bien que K. eût l’intention de ne pas s’attarder, cette invitation du peintre lui fit le plus grand plaisir. L’air de la pièce lui était devenu pesant; il avait déjà regardé souvent avec surprise le petit poêle de fonte qui était dressé dans le coin de la chambre: ce poêle n’était pas allumé; la lourdeur de l’atmosphère ne pouvait pas s’expliquer. Pendant qu’il déposait son manteau de fourrure – il déboutonna même sa veste – le peintre lui dit pour s’excuser:

«J’ai besoin de chaleur, il fait très bon ici, n’est-ce pas? À cet égard, la pièce est très bien située.»

K. ne répondit rien; ce n’était pas précisément la chaleur qui le gênait, mais plutôt cette lourde atmosphère qui l’empêchait presque de respirer; la chambre ne devait pas avoir été aérée depuis longtemps. Ce désagrément s’accrut encore pour K. quand le peintre le pria de prendre place sur le lit, tandis qu’il s’asseyait lui-même devant le chevalet sur la seule chaise de la pièce. Titorelli parut même ne pas comprendre pourquoi K. restait sur le bord; il lui dit de ne pas se gêner, de s’installer confortablement, et, le voyant hésiter, il alla lui-même l’enfoncer dans les oreillers et les édredons. Puis il revint à sa sellette et posa enfin, pour la première fois, une question positive qui fit oublier tout le reste à K.

«Êtes-vous innocent? demanda-t-il.

– Oui», dit K.

Il était heureux de répondre à cette question, d’autant plus que ce n’était pas à titre officiel et qu’il n’engageait ainsi aucune responsabilité. Personne ne l’avait encore interrogé aussi franchement. Pour savourer cette joie, il répéta encore:

«Je suis complètement innocent.

– Ah! ah!» fit le peintre en inclinant la tête avec un air de réfléchir.

Puis il la releva subitement et dit:

«Si vous êtes innocent, la chose est donc très simple.»

Le regard de K. s’assombrit. Cet homme qui se disait le confident de la justice parlait comme un enfant.

«Mon innocence, répondit-il, ne simplifie l’affaire en rien.»

Il ne put s’empêcher de sourire, et, hochant lentement la tête:

«Il y a tant de subtilités dans lesquelles la justice se perd! Elle finit par découvrir un crime là où il n’y a jamais rien eu.

– Évidemment, évidemment, dit le peintre, comme si K. l’eût dérangé inutilement dans ses pensées. Mais vous êtes tout de même innocent?

– Oui, dit K.

– C’est l’essentiel», répondit le peintre.

Les objections ne l’influençaient pas, mais, malgré son ton décidé, on n’arrivait pas à savoir s’il parlait par conviction ou par simple indifférence.

K., désirant au préalable élucider ce point, lui dit:

«Vous connaissez certainement la justice beaucoup mieux que moi; je n’en sais guère que ce qu’on a voulu m’en dire. Mais j’ai trouvé tout le monde d’accord pour affirmer qu’aucune accusation n’était lancée à la légère et qu’une fois l’accusation portée, le tribunal est fermement convaincu de la culpabilité de l’accusé; on ne peut, paraît-il, que très difficilement l’ébranler dans cette conviction.

– Difficilement? demanda le peintre en lançant une main en l’air. Dites que jamais la justice ne se laisse enlever cette conviction! Si je peignais ici tous les juges côte à côte et que vous vous défendissiez devant cette toile, vous auriez sûrement plus de succès que devant le vrai tribunal.

– Oui», dit K. pour lui-même, oubliant que son seul but avait été de sonder le peintre.

Derrière la porte, une gamine recommença à demander:

«Titorelli! Ne va-t-il pas partir bientôt?

– Taisez-vous, cria le peintre dans la direction de la porte; ne voyez-vous donc pas que je m’entretiens avec ce monsieur?»

Mais la gamine ne se tint pas pour satisfaite; elle demanda encore:

«Tu vas faire son portrait?»

Et comme le peintre ne répondait pas, elle ajouta:

«Ne le fais pas surtout! Il est trop laid!»

Il s’ensuivit dans l’escalier un incompréhensible méli-mélo d’exclamations approbatrices. Le peintre bondit vers la porte, l’entrebâilla – on vit les mains tendues des gamines qui suppliaient – et dit:

«Si vous ne restez pas tranquilles, je vous jette toutes en bas de l’escalier. Asseyez-vous là sur les marches et ne bougez plus.»

Elles n’obéirent sans doute pas immédiatement, car il dut encore ordonner:

«Allons, assises et dépêchons!»

Ce fut seulement alors que le calme se fit.

«Je vous présente toutes mes excuses», dit le peintre en revenant vers K.

Celui-ci s’était à peine retourné vers la porte; il avait laissé l’artiste complètement libre de prendre ou non sa défense et de choisir les moyens qu’il voudrait. Il resta tout aussi passif quand Titorelli se pencha vers lui et lui chuchota à l’oreille pour ne pas être entendu du dehors:

«Ces gamines appartiennent aussi à la justice.

1 ... 35 36 37 38 39 40 41 42 43 ... 66 ВПЕРЕД
Перейти на страницу:
Комментариев (0)
название