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Les Possedes

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Les Possedes
Название: Les Possedes
Дата добавления: 16 январь 2020
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Les Possedes - читать бесплатно онлайн , автор Dosto?evski Fedor Mikha?lovitch

«Est-il possible de croire? S?rieusement et effectivement? Tout est l?.» Stavroguine envo?te tous ceux qui l'approchent, hommes ou femmes. Il ne trouve de limite ? son immense orgueil que dans l'existence de Dieu. Il la nie et tombe dans l'absurdit? de la libert? pour un homme seul et sans raison d'?tre. Tous les personnages de ce grand roman sont poss?d?s par un d?mon, le socialisme ath?e, le nihilisme r?volutionnaire ou la superstition religieuse. Ignorant les limites de notre condition, ces id?ologies sont incapables de rendre compte de l'homme et de la soci?t? et appellent un terrorisme destructeur. Sombre trag?die d'amour et de mort, «Les Poss?d?s» sont l'incarnation g?niale des doutes et des angoisses de Dosto?evski sur l'avenir de l'homme et de la Russie. D?s 1870, il avait pressenti les dangers du totalitarisme au XXe si?cle.

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– Oui, cela arrive chez nous en Russie… et, en général, nous autres Russes… eh bien, oui, il arrive…

Stépan Trophimovitch ne finit pas sa phrase.

– Si vous êtes précepteur, qu’est-ce qui vous appelle à Khatovo? Vous allez peut-être plus loin?

– Je… c'est-à-dire, ce n’est pas que j’aille plus loin… Je vais chez un marchand.

– Alors c’est à Spassoff que vous allez?

– Oui, oui, justement, à Spassoff. Du reste, cela m’est égal.

– Si vous allez à pied à Spassoff avec vos bottes, vous mettrez huit jours pour y arriver, remarqua en riant la femme.

– Oui, oui, et cela m’est égal, mes amis, cela m’est égal, reprit impatiemment Stépan Trophimovitch.

«Ces gens-là sont terriblement curieux; la femme, du reste, parle mieux que le mari: je remarque que depuis le 19 février leur style s’est un peu modifié et… qu’importe que j’aille à Spassoff ou ailleurs? Du reste, je les payerai, pourquoi donc me persécutent-ils ainsi?»

– Si vous allez à Spassoff, il faut prendre le bateau à vapeur, dit le moujik.

– Certainement, ajouta avec animation la paysanne: – en prenant une voiture et en suivant la rive, vous allongeriez votre route de trente verstes.

– De quarante.

– Demain, à deux heures, vous trouverez le bateau à Oustiévo, reprit la femme.

Mais Stépan Trophimovitch s’obstina à ne pas répondre, et ses compagnons finirent par le laisser tranquille. Le moujik était occupé avec son cheval de nouveau engagé dans une ornière; de loin en loin les deux époux échangeaient de courtes observations. Le voyageur commençait à sommeiller. Il fut fort étonné quand la paysanne le poussa en riant et qu’il se vit dans un assez gros village; le chariot était arrêté devant une izba à trois fenêtres.

– Vous dormiez, monsieur?

– Qu’est-ce que c’est? Où suis-je? Ah! Allons! Allons… cela m’est égal, soupira Stépan Trophimovitch, et il mit pied à terre.

Il regarda tristement autour de lui, se sentant tout désorienté dans ce milieu nouveau.

– Mais je vous dois cinquante kopeks, je n’y pensais plus! dit-il au paysan vers lequel il s’avança avec un empressement extraordinaire; évidemment, il n’osait plus se séparer de ses compagnons de route.

– Vous règlerez dans la chambre, entrez, répondit le moujik.

– Oui, c’est cela, approuva la femme.

Stépan Trophimovitch monta un petit perron aux marches branlantes.

«Mais comment cela est-il possible?» murmurait-il non moins inquiet que surpris, pourtant il entra dans la maison. «Elle l’a voulu», se dit-il avec un déchirement de cœur, et soudain il oublia encore tout, même le lieu où il se trouvait.

C’était une cabane de paysan, claire, assez propre, et comprenant deux chambres. Elle ne méritait pas, à proprement parler, le nom d’auberge, mais les voyageurs connus des gens de la maison avaient depuis longtemps l’habitude d’y descendre. Sans penser à saluer personne, Stépan Trophimovitch alla délibérément s’asseoir dans le coin de devant, puis il s’abandonna à ses réflexions. Toutefois il ne laissa pas d’éprouver l’influence bienfaisante de la chaleur succédant à l’humidité dont il avait souffert pendant ses trois heures de voyage. Comme il arrive toujours aux hommes nerveux quand ils ont la fièvre, en passant brusquement du froid au chaud Stépan Trophimovitch sentit un léger frisson lui courir le long de l’épine dorsale, mais cette sensation même était accompagnée d’un étrange plaisir. Il leva la tête, et une délicieuse odeur chatouilla son nerf olfactif: la maîtresse du logis était en train de faire des blines. Il s’approcha d’elle avec un sourire d’enfant et se mit tout à coup à balbutier:

– Qu’est-ce que c’est? Ce sont des blines? Mais… c’est charmant.

– En désirez-vous, monsieur? demanda poliment la femme.

– Oui, justement, j’en désire, et… je vous prierais aussi de me donner du thé, répondit avec empressement Stépan Trophimovitch.

– Vous voulez un samovar? Très volontiers.

On servit les blines sur une grande assiette ornée de dessins bleus. Ces savoureuses galettes de village qu’on fait avec de la farine de froment et qu’on arrose de beurre frais furent trouvées exquises par Stépan Trophimovitch.

– Que c’est bon! Que c’est onctueux! Si seulement on pouvait avoir un doigt d’eau-de-vie?

– Ne désirez-vous pas un peu de vodka, monsieur?

– Justement, justement, une larme, un tout petit rien.

– Pour cinq kopeks alors?

– Pour cinq, pour cinq, pour cinq, pour cinq, un tout petit rien, acquiesça avec un sourire de béatitude Stépan Trophimovitch.

– Demandez à un homme du peuple de faire quelque chose pour vous: s’il le peut et le veut, il vous servira de très bonne grâce. Mais priez-le d’aller vous chercher de l’eau-de-vie, et à l’instant sa placide serviabilité accoutumée fera place à une sorte d’empressement joyeux: un parent ne montrerait pas plus de zèle pour vous être agréable. En allant chercher la vodka, il sait fort bien que c’est vous qui la boirez et non lui, – n’importe, il semble prendre sa part de votre futur plaisir. Au bout de trois ou quatre minutes (il y avait un cabaret à deux pas de la maison) le flacon demandé se trouva sur la table, ainsi qu’un grand verre à patte.

– Et c’est tout pour moi! s’exclama d’étonnement Stépan Trophimovitch – j’ai toujours eu de l’eau-de-vie chez moi, mais j’ignorais encore qu’on pouvait en avoir tant que cela pour cinq kopeks.

Il remplit le verre, se leva et se dirigea avec une certaine solennité vers l’autre coin de la chambre, où était assise sa compagne de voyage, la femme aux noirs sourcils, dont les questions l’avaient excédé pendant la route. Confuse, la paysanne commença par refuser, mais, après ce tribut payé aux convenances, elle se leva, but l’eau-de-vie à petits coups, comme boivent les femmes, et, tandis que son visage prenait une expression de souffrance extraordinaire, elle rendit le verre en faisant une révérence à Stépan Trophimovitch. Celui-ci, à son tour, la salua gravement et retourna non sans fierté à sa place.

Il avait agi ainsi par une sorte d’inspiration subite: une seconde auparavant il ne savait pas encore lui-même qu’il allait régaler la paysanne.

«Je sais à merveille comment il faut en user avec le peuple», pensait-il tout en se versant le reste de l’eau-de-vie; il n’y en avait plus un verre, néanmoins la liqueur le réchauffa et l’entêta même un peu.

«Je suis malade tout à fait, mais ce n’est pas trop mauvais d’être malade.»

– Voulez-vous acheter?… fit près de lui une douce voix de femme.

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