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Les Possedes

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Les Possedes
Название: Les Possedes
Дата добавления: 16 январь 2020
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Les Possedes - читать бесплатно онлайн , автор Dosto?evski Fedor Mikha?lovitch

«Est-il possible de croire? S?rieusement et effectivement? Tout est l?.» Stavroguine envo?te tous ceux qui l'approchent, hommes ou femmes. Il ne trouve de limite ? son immense orgueil que dans l'existence de Dieu. Il la nie et tombe dans l'absurdit? de la libert? pour un homme seul et sans raison d'?tre. Tous les personnages de ce grand roman sont poss?d?s par un d?mon, le socialisme ath?e, le nihilisme r?volutionnaire ou la superstition religieuse. Ignorant les limites de notre condition, ces id?ologies sont incapables de rendre compte de l'homme et de la soci?t? et appellent un terrorisme destructeur. Sombre trag?die d'amour et de mort, «Les Poss?d?s» sont l'incarnation g?niale des doutes et des angoisses de Dosto?evski sur l'avenir de l'homme et de la Russie. D?s 1870, il avait pressenti les dangers du totalitarisme au XXe si?cle.

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III

À six heures moins dix, Pierre Stépanovitch et Erkel se promenaient sur le quai de la gare bordé en ce moment par une assez longue suite de wagons. Verkhovensky allait partir, et Erkel était venu lui dire adieu. Le voyageur avait fait enregistrer ses bagages et choisi son coin dans un compartiment de seconde classe où il avait déposé son sac. La sonnette avait déjà retenti une fois, on attendait le second coup. Pierre Stépanovitch regardait ostensiblement de côté et d’autre, observant les individus qui montaient dans le train. Presque tous lui étaient inconnus; il n’eut à saluer que deux personnes: un marchand qu’il connaissait vaguement et un jeune prêtre de campagne qui retournait à sa paroisse. Dans ces dernières minutes, Erkel aurait voulu évidemment s’entretenir avec son ami de quelque objet important, bien que peut-être lui-même ne sût pas au juste de quoi; mais il n’osait pas entrer en matière. Il lui semblait toujours que Pierre Stépanovitch avait hâte d’être débarrassé de lui et attendait avec impatience le second coup de sonnette.

– Vous regardez bien hardiment tout le monde, observa-t-il d’une voix un peu timide et comme en manière d’avis.

– Pourquoi pas? Je n’ai pas encore lieu de me cacher, il est trop tôt. Ne vous inquiétez pas. Tout ce que je crains, c’est que le diable n’envoie ici Lipoutine; s’il se doute de quelque chose, nous allons le voir accourir.

– Pierre Stépanovitch, il n’y a pas à compter sur eux, n’hésita point à faire remarquer Erkel.

– Sur Lipoutine?

– Sur personne, Pierre Stépanovitch.

– Quelle niaiserie! À présent ils sont tous liés par ce qui s’est fait hier. Pas un ne trahira. Qui donc va au-devant d’une perte certaine, à moins d’avoir perdu la tête?

– Pierre Stépanovitch, mais c’est qu’ils perdront la tête.

Cette crainte était déjà venue évidemment à l’esprit de Pierre Stépanovitch lui-même, de là son mécontentement lorsqu’il en retrouva l’expression dans la bouche de l’enseigne.

– Est-ce que vous auriez peur aussi, Erkel? J’ai plus de confiance en vous qu’en aucun d’eux. Je vois maintenant ce que chacun vaut. Transmettez-leur tout de vive voix aujourd’hui même, je les remets entre vos mains. Passez chez eux dans la matinée. Quant à mon instruction écrite, vous la leur lirez demain ou après-demain, vous les réunirez pour leur en donner connaissance lorsqu’ils seront devenus capables de l’entendre… mais soyez sûr que vous n’aurez pas à attendre plus tard que demain, car la frayeur les rendra obéissants comme la cire… Surtout, vous, ne vous laissez pas abattre.

– Ah! Pierre Stépanovitch, vous feriez mieux de ne pas vous en aller!

– Mais je ne pars que pour quelques jours, mon absence sera très courte.

– Et quand même vous iriez à Pétersbourg! répliqua Erkel d’un ton mesuré mais ferme. – Est-ce que je ne sais pas que vous agissez exclusivement dans l’intérêt de l’œuvre commune?

– Je n’attendais pas moins de vous, Erkel. Si vous avez deviné que je vais à Pétersbourg, vous avez dû comprendre aussi que je ne pouvais le leur dire hier; dans un pareil moment ils auraient été épouvantés d’apprendre que j’allais me rendre si loin. Vous avez vu vous-même dans quel état ils se trouvaient. Mais vous comprenez que des motifs de la plus haute importance, que l’intérêt même de l’œuvre commune nécessitent mon départ, et qu’il n’est nullement une fuite, comme pourrait le supposer un Lipoutine.

– Pierre Stépanovitch, mais, voyons, lors même que vous iriez à l’étranger, je le comprendrais; je trouve parfaitement juste que vous mettiez votre personne en sûreté, attendu que vous êtes tout, et que nous ne sommes rien. Je comprends très bien cela, Pierre Stépanovitch.

En parlant ainsi, le pauvre garçon était si ému que sa voix tremblait.

– Je vous remercie, Erkel… Aïe, vous avez oublié que j’ai mal au doigt. (Erkel venait de serrer avec une chaleur maladroite la main de Pierre Stépanovitch; le doigt mordu était proprement entouré d’un morceau de taffetas noir.) – Mais je vous le répète encore une fois, je ne vais à Pétersbourg que pour prendre le vent, peut-être même n’y resterai-je que vingt-quatre heures. De retour ici, j’irai, pour la forme, demeurer dans la maison de campagne de Gaganoff. S’ils se croient menacés d’un danger quelconque, je serai le premier à venir le partager avec eux. Dans le cas où, par impossible, mon séjour à Pétersbourg devrait se prolonger au-delà de mes prévisions, je vous en informerais tout de suite… par la voie que vous savez, et vous leur en donneriez avis.

Le second coup de sonnette se fit entendre.

– Ah! le train va partir dans cinq minutes. Vous savez, je ne voudrais pas que le groupe formé ici vint à se dissoudre. Je n’ai pas peur, ne vous inquiétez pas de moi: le réseau est déjà suffisamment étendu, une maille de plus ou de moins n’est pas une affaire, mais on n’en a jamais trop. Du reste, je ne crains rien pour vous, quoique je vous laisse presque seul avec ces monstres: soyez tranquille, ils ne dénonceront pas, ils n’oseront pas… A-ah! vous partez aussi aujourd’hui? cria-t-il soudain du ton le plus gai à un tout jeune homme qui s’approchait pour lui dire bonjour: – je ne savais pas que vous preniez aussi l’express. Où allez-vous? Vous retournez chez votre maman?

La maman en question était une dame fort riche, qui possédait des propriétés dans un gouvernement voisin; le jeune homme, parent éloigné de Julie Mikhaïlovna, venait de passer environ quinze jours dans notre ville.

– Non, je vais un peu plus loin, à R… C’est un voyage de huit heures. Et vous, vous allez à Pétersbourg? fit en riant le jeune homme.

– Qu’est-ce qui vous fait supposer que je vais à Pétersbourg? demanda de plus en plus gaiement Pierre Stépanovitch.

Le jeune homme leva en signe de menace le petit doigt de sa main finement gantée.

– Eh bien! oui, vous avez deviné juste, répondit d’un ton confidentiel Pierre Stépanovitch, – j’emporte des lettres de Julie Mikhaïlovna et je suis chargé d’aller voir là-bas trois ou quatre personnages, vous savez qui; pour dire la vérité, je les enverrais volontiers au diable. Fichue commission!

– Mais, dites-moi, de quoi a-t-elle donc peur? reprit le jeune homme en baissant aussi la voix: – je n’ai même pas été reçu hier par elle; à mon avis, elle n’a pas à être inquiète pour son mari; au contraire, il s’est si bien montré lors de l’incendie, on peut même dire qu’il a risqué sa vie.

Pierre Stépanovitch se mit à rire.

– Eh! il s’agit bien de cela! Vous n’y êtes pas! Voyez-vous, elle craint qu’on n’ait déjà écrit d’ici… Je veux parler de certains messieurs… En un mot, c’est surtout Stavroguine; c'est-à-dire le prince K… Eh! il y a ici toute une histoire; en route je vous raconterai peut-être quelque chose – autant, du moins, que les lois de la chevalerie le permettent… C’est mon parent, l’enseigne Erkel, qui habite dans le district…

Le jeune homme accorda à peine un regard à Erkel, il se contenta de porter la main à son chapeau sans se découvrir; l’enseigne s’inclina.

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