Le Chevalier De Maison-Rouge

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Le Chevalier De Maison-Rouge
Название: Le Chevalier De Maison-Rouge
Автор: Dumas Alexandre
Дата добавления: 16 январь 2020
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Le Chevalier De Maison-Rouge - читать бесплатно онлайн , автор Dumas Alexandre

Un des livres consacr?s par Dumas ? la R?volution Fran?aise. L'action se passe en 1793. Le jacobin Maurice Lindey, officier dans la garde civique, sauve des investigations d'une patrouille une jeune et belle inconnue, qui garde l'anonymat. Prisonni?re au Temple, o? r?gne le cordonnier Simon, ge?lier du dauphin, Marie-Antoinette re?oit un billet lui annon?ant que le chevalier de Maison-Rouge pr?pare son enl?vement…

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– Oh! tout au contraire, s’écria Maurice, et je suis heureux, je vous jure, de vous avoir vu cette fois encore, avant de ne plus vous revoir.

– Ne plus vous revoir, citoyen! nous vous aimons bien pourtant, répliqua Dixmer en prenant et en pressant la main du jeune homme entre les siennes.

Maurice tressaillit.

– Morand, – continua Dixmer, à qui ce tressaillement n’avait point échappé, mais qui cependant n’en exprima rien, – Morand me le répétait encore ce matin: «Faites tout ce que vous pourrez, dit-il, pour ramener ce cher M. Maurice.»

– Ah! monsieur, dit le jeune homme en fronçant le sourcil et en retirant sa main, je n’aurais pas cru être si avant dans les amitiés du citoyen Morand.

– Vous en doutez? demanda Dixmer.

– Moi, répondit Maurice, je ne le crois ni n’en doute, je n’ai aucun motif de m’interroger à ce sujet; quand j’allais chez vous, Dixmer, j’y allais pour vous et pour votre femme, mais non pour le citoyen Morand.

– Vous ne le connaissez pas, Maurice, dit Dixmer; Morand est une belle âme.

– Je vous l’accorde, dit Maurice en souriant avec amertume.

– Maintenant, continua Dixmer, revenons à l’objet de ma visite.

Maurice s’inclina en homme qui n’a plus rien à dire et qui attend.

– Vous dites donc que des propos ont été faits?

– Oui, citoyen, dit Maurice.

– Eh bien, voyons, parlons franchement. Pourquoi feriez-vous attention à quelque vain caquetage de voisin désœuvré? Voyons, n’avez-vous pas votre conscience, Maurice, et Geneviève n’a-t-elle pas son honnêteté?

– Je suis plus jeune que vous, dit Maurice, qui commençait à s’étonner de cette insistance, et je vois peut-être les choses d’un œil plus susceptible. C’est pourquoi je vous déclare que, sur la réputation d’une femme comme Geneviève, il ne doit pas même y avoir le vain caquetage d’un voisin désœuvré. Permettez donc, cher Dixmer, que je persiste dans ma première résolution.

– Allons, dit Dixmer, et puisque, nous sommes en train d’avouer, avouons encore autre chose.

– Quoi?… demanda Maurice en rougissant. Que voulez-vous que j’avoue?

– Que ce n’est ni la politique ni le bruit de vos assiduités chez moi qui vous engagent à nous quitter.

– Qu’est-ce donc, alors?

– Le secret que vous avez pénétré.

– Quel secret? demanda Maurice avec une expression de curiosité naïve qui rassura le tanneur.

– Cette affaire de contrebande que vous avez pénétrée le soir même où nous avons fait connaissance d’une si étrange manière. Jamais vous ne m’avez pardonné cette fraude, et vous m’accusez d’être mauvais républicain, parce que je me sers de produits anglais dans ma tannerie.

– Mon cher Dixmer, dit Maurice, je vous jure que j’avais complètement oublié, quand j’allais chez vous, que j’étais chez un contrebandier.

– En vérité?

– En vérité.

– Vous n’aviez donc pas d’autre motif d’abandonner la maison que celui que vous m’aviez dit?

– Sur l’honneur.

– Eh bien, Maurice, reprit Dixmer en se levant et serrant la main du jeune homme, j’espère que vous réfléchirez et que vous reviendrez sur cette résolution qui nous fait tant de peine à tous.

Maurice s’inclina et ne répondit point; ce qui équivalait à un dernier refus.

Dixmer sortit désespéré de n’avoir pu se conserver de relations avec cet homme que certaines circonstances lui rendaient non seulement si utile, mais encore presque indispensable.

Il était temps. Maurice était agité par mille désirs contraires. Dixmer le priait de revenir; Geneviève lui pourrait pardonner. Pourquoi donc désespérait-il? Lorin, à sa place, aurait bien certainement une foule d’aphorismes tirés de ses auteurs favoris. Mais il y avait la lettre de Geneviève; ce congé formel qu’il avait emporté avec lui à la section, et qu’il avait sur son cœur avec le petit mot qu’il avait reçu d’elle le lendemain du jour où il l’avait tirée des mains de ces hommes qui l’insultaient; enfin, il y avait plus que tout cela, il y avait l’opiniâtre jalousie du jeune homme contre ce Morand détesté, première cause de sa rupture avec Geneviève.

Maurice demeura donc inexorable dans sa résolution.

Mais, il faut le dire, ce fut un vide pour lui que la privation de sa visite de chaque jour à la vieille rue Saint-Jacques; et quand arriva l’heure où il avait l’habitude de s’acheminer vers le quartier Saint-Victor, il tomba dans une mélancolie profonde, et à partir de ce moment, parcourut toutes les phases de l’attente et du regret.

Chaque matin, il s’attendait, en se réveillant, à trouver une lettre de Dixmer, et cette fois il s’avouait, lui qui avait résisté à des instances de vive voix, qu’il céderait à une lettre; chaque jour, il sortait avec l’espérance de rencontrer Geneviève, et, d’avance, il avait trouvé, s’il la rencontrait, mille moyens pour lui parler. Chaque soir, il rentrait chez lui avec l’espérance d’y trouver ce messager qui lui avait un matin, sans s’en douter, apporté la douleur, devenue depuis son éternelle compagne.

Bien souvent aussi, dans ses heures de désespoir, cette puissante nature rugissait à l’idée d’éprouver une pareille torture sans la rendre à celui qui la lui avait fait souffrir: or, la cause première de tous ses chagrins, c’était Morand. Alors il formait le projet d’aller chercher querelle à Morand. Mais l’associé de Dixmer était si frêle, si inoffensif, que l’insulter ou le provoquer, c’était une lâcheté de la part d’un colosse comme Maurice.

Lorin était bien venu jeter quelques distractions sur les chagrins que son ami s’obstinait à lui taire, sans lui en nier cependant l’existence. Celui-ci avait fait tout ce qu’il avait pu, en pratique et en théorie, pour rendre à la patrie ce cœur tout endolori par un autre amour. Mais, quoique la circonstance fût grave, quoique dans toute autre disposition d’esprit elle eût entraîné Maurice tout entier dans le tourbillon politique, elle n’avait pu rendre au jeune républicain cette activité première qui avait fait de lui un héros du 14 juillet et du 10 août.

En effet, les deux systèmes, depuis près de dix mois en présence l’un de l’autre, qui jusque-là ne s’étaient en quelque sorte porté que de légères attaques, et qui n’avaient préludé encore que par des escarmouches, s’apprêtaient à se prendre corps à corps, et il était évident que la lutte, une fois commencée, serait mortelle pour l’un des deux. Ces deux systèmes, nés du sein de la Révolution elle-même, étaient celui de la modération, représenté par les girondins, c’est-à-dire par Brissot, Pétion, Vergniaud, Valazé, Lanjuinais, Barbaroux, etc., etc.; et celui de la Terreur ou de la Montagne, représenté par Danton, Robespierre, Chénier, Fabre, Marat, Collot d’Herbois, Hébert, etc., etc.

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