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Le Chevalier De Maison-Rouge

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Le Chevalier De Maison-Rouge
Название: Le Chevalier De Maison-Rouge
Автор: Dumas Alexandre
Дата добавления: 16 январь 2020
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Le Chevalier De Maison-Rouge - читать бесплатно онлайн , автор Dumas Alexandre

Un des livres consacr?s par Dumas ? la R?volution Fran?aise. L'action se passe en 1793. Le jacobin Maurice Lindey, officier dans la garde civique, sauve des investigations d'une patrouille une jeune et belle inconnue, qui garde l'anonymat. Prisonni?re au Temple, o? r?gne le cordonnier Simon, ge?lier du dauphin, Marie-Antoinette re?oit un billet lui annon?ant que le chevalier de Maison-Rouge pr?pare son enl?vement…

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– Et, dans ce moment, vous souffrez?

– Beaucoup, dit Maurice.

– Alors, rentrons.

– Déjà, madame?

– Sans doute.

– Ah! c’est vrai, murmura le jeune homme, j’oubliais que M. Morand doit revenir de Rambouillet à la tombée de la nuit et que voilà la nuit qui tombe.

Geneviève le regarda avec une expression de reproche.

– Oh! encore? dit-elle.

– Pourquoi donc m’avez-vous fait, l’autre jour, de M. Morand un si pompeux éloge? dit Maurice. C’est votre faute.

– Depuis quand, devant les gens qu’on estime, demanda Geneviève, ne peut-on pas dire ce qu’on pense d’un homme estimable?

– C’est une estime bien vive que celle qui fait hâter le pas, comme vous le faites en ce moment, de peur d’être en retard de quelques minutes.

– Vous êtes, aujourd’hui, souverainement injuste, Maurice; n’ai-je point passé une partie de la journée avec vous?

– Vous avez raison, et je suis trop exigeant, en vérité, reprit Maurice, se laissant aller à la fougue de son caractère. Allons revoir M. Morand, allons!

Geneviève sentait le dépit passer de son esprit à son cœur.

– Oui, dit-elle, allons revoir M. Morand. Celui-là, du moins, est un ami qui ne m’a jamais fait de peine.

– Ce sont des amis précieux que ceux-là, dit Maurice étouffant de jalousie, et je sais que pour ma part, je désirerais en connaître de pareils.

Ils étaient en ce moment sur la grand’route, l’horizon rougissait; le soleil commençait à disparaître, faisant étinceler ses derniers rayons aux moulures dorées du dôme des Invalides. Une étoile, la première, celle qui, dans une autre soirée, avait déjà attiré les regards de Geneviève, étincelait dans l’azur fluide du ciel.

Geneviève quitta le bras de Maurice avec une tristesse résignée.

– Qu’avez-vous à me faire souffrir? dit-elle.

– Ah! dit Maurice, j’ai que je suis moins habile que des gens que je connais; j’ai que je ne sais point me faire aimer.

– Maurice! fit Geneviève.

– Oh! madame, s’il est constamment bon, constamment égal, c’est qu’il ne souffre pas, lui.

Geneviève appuya de nouveau sa blanche main sur le bras puissant de Maurice.

– Je vous en prie, dit-elle d’une voix altérée, ne parlez plus, ne parlez plus!

– Et pourquoi cela?

– Parce que votre voix me fait mal.

– Ainsi, tout vous déplaît en moi, même ma voix?

– Taisez-vous, je vous en conjure.

– J’obéirai, madame.

Et le fougueux jeune homme passa sa main sur son front humide de sueur.

Geneviève vit qu’il souffrait réellement. Les natures dans le genre de celle de Maurice ont des douleurs inconnues.

– Vous êtes mon ami, Maurice, dit Geneviève en le regardant avec une expression céleste; un ami précieux pour moi: faites, Maurice, que je ne perde pas mon ami.

– Oh! vous ne le regretteriez pas longtemps! s’écria Maurice.

– Vous vous trompez, dit Geneviève, je vous regretterais longtemps, toujours.

– Geneviève! Geneviève! s’écria Maurice, ayez pitié de moi!

Geneviève frissonna.

C’était la première fois que Maurice disait son nom avec une expression si profonde.

– Eh bien, continua Maurice, puisque vous m’avez deviné, laissez-moi tout vous dire, Geneviève; car, dussiez-vous me tuer d’un regard… il y a trop longtemps que je me tais; je parlerai, Geneviève.

– Monsieur, dit la jeune femme, je vous ai supplié, au nom de notre amitié, de vous taire; monsieur, je vous en supplie encore; que ce soit pour moi, si ce n’est point pour vous. Pas un mot de plus, au nom du ciel, pas un mot de plus!

– L’amitié, l’amitié. Ah! si c’est une amitié pareille à celle que vous me portez, que vous avez pour M. Morand, je ne veux plus de votre amitié, Geneviève; il me faut à moi plus qu’aux autres.

– Assez, dit madame Dixmer avec un geste de reine, assez, monsieur Lindey; voici notre voiture, veuillez me reconduire chez mon mari.

Maurice tremblait de fièvre et d’émotion; lorsque Geneviève, pour rejoindre la voiture, qui, en effet, se tenait à quelques pas seulement, posa sa main sur le bras de Maurice, il sembla au jeune homme que cette main était de flamme. Tous deux montèrent dans la voiture: Geneviève s’assit au fond, Maurice se plaça sur le devant. On traversa tout Paris sans que ni l’un ni l’autre eussent prononcé une parole.

Seulement, pendant tout le trajet, Geneviève avait tenu son mouchoir appuyé sur ses yeux.

Lorsqu’ils rentrèrent à la fabrique, Dixmer était occupé dans son cabinet de travail; Morand arrivait de Rambouillet, et était en train de changer de costume. Geneviève tendit la main à Maurice en rentrant dans sa chambre, et lui dit:

– Adieu, Maurice, vous l’avez voulu.

Maurice ne répondit rien; il alla droit à la cheminée où pendait une miniature représentant Geneviève: il la baisa ardemment, la pressa sur son cœur, la remit à sa place et sortit.

Maurice était rentré chez lui sans savoir comment il y était revenu; il avait traversé Paris sans rien voir, sans rien entendre; les choses qui venaient de se passer s’étaient écoulées devant lui comme dans un rêve, sans qu’il pût se rendre compte ni de ses actions, ni de ses paroles, ni du sentiment qui les avait inspirées. Il y a des moments où l’âme la plus sereine, la plus maîtresse d’elle-même, s’oublie à des violences que lui commandent les puissances subalternes de l’imagination.

Ce fut, comme nous l’avons dit, une course, et non un retour, que la marche de Maurice; il se déshabilla sans le secours de son valet de chambre, ne répondit pas à sa cuisinière, qui lui montrait un souper tout préparé; puis, prenant les lettres de la journée sur sa table, il les lut toutes, les unes après les autres, sans en comprendre un seul mot. Le brouillard de la jalousie, l’ivresse de la raison, n’était point encore dissipé.

À dix heures, Maurice se coucha machinalement, comme il avait fait toutes choses depuis qu’il avait quitté Geneviève.

Si, à Maurice de sang-froid, on eût raconté comme d’un autre la conduite étrange qu’il avait tenue, il ne l’aurait pas comprise, et il eût regardé comme fou celui qui avait accompli cette espèce d’action désespérée, que n’autorisaient ni une trop grande réserve, ni un trop grand abandon de Geneviève; ce qu’il sentit seulement, ce fut un coup terrible porté à des espérances dont il ne s’était jamais même rendu compte, et sur lesquelles, toutes vagues qu’elles étaient, reposaient tous ses rêves de bonheur qui, pareils à une insaisissable vapeur, flottaient informes à l’horizon.

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