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Aventures De Trois Russes Et De Trois Anglais Dans LAfrique Australe

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Aventures De Trois Russes Et De Trois Anglais Dans LAfrique Australe
Название: Aventures De Trois Russes Et De Trois Anglais Dans LAfrique Australe
Автор: Verne Jules
Дата добавления: 16 январь 2020
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Les Aventures de trois Russes et de trois Anglais (1872) mettent en sc?ne six astronomes dont la t?che est de mesurer une portion de m?ridien terrestre. Il s'agit donc plus de g?od?sie que d'astronomie, mais historiquement, ce genre de travail a toujours ?chu aux astronomes. Les h?ros utilisent la m?thode de triangulation expos?e en d?tail dans l'Astronomie Populaire d'Arago. On retrouve le th?me des grandes exp?ditions scientifiques des Picard, Lacaille, Maupertuis, Bouguer, Godin, La Condamine, M?chain, Delambre, Arago… commandit?es par l'Acad?mie des sciences, aux ?poques o? le m?tier d'astronome ?tait un m?tier dangereux.

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La journée se passa sans amener aucun rapprochement entre les deux opinions opposées.

Le lendemain, 12 août, sir John, prévoyant que les entêtés ne s’accorderaient pas encore, alla trouver le bushman, et lui proposa de battre les environs. Pendant ce temps, les deux astronomes arriveraient peut-être à s’entendre. En tout cas, un morceau de venaison fraîche ne serait pas à dédaigner.

Mokoum, toujours prêt, siffla son chien Top, et les deux chasseurs, battant le taillis, fouillant la lisière du bois, s’aventurèrent, moitié causant, moitié quêtant, à quelques milles du campement.

Tout naturellement, la conversation roula sur l’incident qui empêchait la continuation des travaux géodésiques.

«J’imagine, dit le bushman, que nous voilà campés pour quelque temps sur la lisière de la forêt de Rovouma. Nos deux chefs ne sont point près de céder l’un à l’autre. Que votre Honneur me permette cette comparaison, mais l’un tire à droite et l’autre à gauche, comme des bœufs qui ne s’entendent pas, et de cette façon, la machine ne peut marcher.

– C’est une circonstance fâcheuse, répondit sir John Murray, et je crains bien que cet entêtement n’amène une séparation complète. N’étaient les intérêts de la science, cette rivalité d’astronomes me laisserait assez indifférent, brave Mokoum. Les giboyeuses contrées de l’Afrique ont de quoi me distraire, et jusqu’au moment où les deux rivaux seront tombés d’accord, je courrai la campagne, mon fusil à la main.

– Mais, cette fois, votre Honneur pense-t-il qu’ils s’accordent sur ce point? Pour mon compte, je ne l’espère pas, et comme je vous le disais, notre halte peut se prolonger indéfiniment.

– Je le crains, Mokoum, répondit sir John. Nos deux chefs se disputent sur une question malheureusement futile, et qu’on ne peut résoudre scientifiquement. Ils ont tous les deux raison et tous les deux tort. Le colonel Everest a catégoriquement déclaré qu’il ne céderait pas. Mathieu Strux a juré qu’il résisterait aux prétentions du colonel, et ces deux savants, qui se seraient sans doute rendus devant un argument scientifique, ne consentiront jamais à faire quelque concession sur une pure question d’amour-propre. Il est vraiment regrettable, dans l’intérêt de nos travaux, que cette forêt soit coupée par le parcours de la méridienne!

– Au diable les forêts! répliqua le bushman, quand il s’agit d’opérations pareilles! Mais aussi, quelle idée ont-ils, ces savants, de mesurer la longueur ou largeur de la terre? En seront-ils plus avancés quand ils l’auront calculée ainsi par pieds et par pouces? Pour mon compte, votre Honneur, j’aime mieux ignorer toutes ces choses! J’aime mieux croire immense, infini, ce globe que j’habite, et j’estime que c’est le rapetisser que d’en connaître les dimensions exactes! Non, sir John, je vivrais cent ans, que je n’admettrai jamais l’utilité de vos opérations!»

Sir John ne put s’empêcher de sourire. Souvent cette thèse avait été débattue entre le chasseur et lui, et cet ignorant enfant de la nature, ce libre coureur des bois et des plaines, cet intrépide traqueur de bêtes fauves, ne pouvait évidemment comprendre l’intérêt scientifique attaché à une triangulation. Quelquefois, sir John l’avait pressé à cet égard, mais le bushman lui répondait par des arguments empreints d’une véritable philosophie naturelle, qu’il présentait avec une sorte d’éloquence sauvage, et dont lui, moitié savant, moitié chasseur, il appréciait tout le charme.

En causant ainsi, sir John et Mokoum poursuivaient le petit gibier de la plaine, des lièvres de roches, des «giosciures,» une espèce nouvelle de rongeurs, reconnue par Ogilly sous le nom de «graphycerus elegans,» quelques pluviers au cri aigu, et des compagnies de perdrix dont le plumage est brun, jaune et noir. Mais on peut dire que sir John faisait seul les frais de cette chasse. Le bushman tirait peu. Il semblait préoccupé de cette rivalité des deux astronomes, qui devait nécessairement compromettre le succès de l’expédition. L’incident «de la forêt» le tracassait certainement plus qu’il ne tracassait sir John lui-même. Le gibier, si varié qu’il fût, ne provoquait de sa part qu’une vague attention. Grave indice chez un tel chasseur.

En effet, une idée, fort indécise d’abord, travaillait l’esprit du bushman, et peu à peu, cette idée prit une forme plus nette dans son cerveau. Sir John l’entendait se parler à lui-même, s’interroger, se répondre. Il le voyait, le fusil au repos, inattentif à toutes les avances du gibier de plume ou de poil, rester immobile, et tout aussi absorbé que l’eût été Nicolas Palander lui-même à la recherche d’une erreur de logarithme. Mais sir John respecta cette disposition d’esprit et ne voulut point arracher son compagnon à une préoccupation si grave.

Deux ou trois fois, pendant cette journée, Mokoum s’approcha de sir John, et lui dit:

«Ainsi, votre Honneur pense que le colonel Everest et Mathieu Strux ne parviendront pas à se mettre d’accord?»

À cette question, sir John répondait invariablement que l’accord lui paraissait difficile, et qu’une scission entre les Anglais et les Russes était à craindre.

Une dernière fois, vers le soir, à quelques milles en avant du campement, Mokoum posa la même question et reçut la même réponse. Mais alors il ajouta:

«Eh bien, que votre Honneur se tranquillise, j’ai trouvé le moyen de donner raison à la fois à nos deux savants!

– Vraiment, mon digne chasseur? répondit sir John assez surpris.

– Oui! je le répète, sir John. Avant demain, le colonel Everest et monsieur Strux n’auront plus aucun sujet de se disputer, si le vent est favorable.

– Que voulez-vous dire, Mokoum?

– Je m’entends, sir John.

– Eh bien, faites cela, Mokoum! Vous aurez bien mérité de l’Europe savante, et votre nom sera consigné aux annales de la science!

– C’est beaucoup d’honneur pour moi, sir John,» répondit le bushman, et sans doute, ruminant son projet, il n’ajouta plus un mot.

Sir John respecta ce mutisme et ne demanda aucune explication au bushman. Mais véritablement, il ne pouvait deviner par quel moyen son compagnon prétendait accorder les deux entêtés qui compromettaient si ridiculement le succès de l’entreprise.

Les chasseurs rentrèrent au campement vers cinq heures du soir. La question n’avait pas fait un pas, et même la situation respective du Russe et de l’Anglais s’était envenimée. L’intervention, souvent répétée, de Michel Zorn et de William Emery n’avait amené aucun résultat. Des interpellations personnelles, échangées à plusieurs reprises entre les deux rivaux, des insinuations regrettables, formulées de part et d’autre, rendaient maintenant tout rapprochement impossible. On pouvait même craindre que la querelle, ainsi montée de ton, n’allât jusqu’à une provocation. L’avenir de la triangulation était donc jusqu’à un certain point compromis, à moins que chacun de ces savants ne la continuât isolément et pour son propre compte. Mais dans ce cas, une séparation immédiate s’en fut suivie, et cette perspective attristait surtout les deux jeunes gens, si habitués l’un à l’autre, si intimement liés par une sympathie réciproque.

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