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Les Enfants Du Capitaine Grant

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Les Enfants Du Capitaine Grant
Название: Les Enfants Du Capitaine Grant
Автор: Verne Jules
Дата добавления: 16 январь 2020
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Les Enfants Du Capitaine Grant - читать бесплатно онлайн , автор Verne Jules

Lord et Lady Glenarvan, ainsi que le g?ographe Paganel, aident Mary et Robert Grant ? retrouver leur p?re qui a fait naufrage sur une ?le dont on ne connait que la latitude, ce qui les am?ne ? traverser l'Am?rique du sud, puis l'Australie o? un bagnard ?vad?, Ayrton, tente de s'emparer du yacht de Glenarvan, et enfin l'Oc?anie o?, apr?s avoir ?chapp? aux anthropophages, il retrouveront enfin la trace de leur p?re…

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John Mangles destinait cette plate-forme à faire un radeau. Il la soutint au moyen de barriques vides, et la rendit capable de porter ses ancres. Une godille fut installée, qui permettait de gouverner l’appareil. D’ailleurs, le jusant devait le faire dériver précisément à l’arrière du brick; puis, quand les ancres seraient par le fond, il serait facile de revenir à bord en se halant sur le grelin du navire.

Ce travail était à demi achevé, quand le soleil s’approcha du méridien.

John Mangles laissa Glenarvan suivre les opérations commencées, et s’occupa de relever sa position. Ce relèvement était très important à déterminer. Fort heureusement, John avait trouvé dans la chambre de Will Halley, avec un annuaire de l’observatoire de Greenwich, un sextant très sale, mais suffisant pour obtenir le point. Il le nettoya et l’apporta sur le pont.

Cet instrument, par une série de miroirs mobiles, ramène le soleil à l’horizon au moment où il est midi, c’est-à-dire quand l’astre du jour atteint le plus haut point de sa course. On comprend donc que, pour opérer, il faut viser avec la lunette du sextant un horizon vrai, celui que forment le ciel et l’eau en se confondant. Or, précisément la terre s’allongeait en un vaste promontoire dans le nord, et, s’interposant entre l’observateur et l’horizon vrai, elle rendait l’observation impossible.

Dans ce cas, où l’horizon manque, on le remplace par un horizon artificiel. C’est ordinairement une cuvette plate, remplie de mercure, au-dessus de laquelle on opère. Le mercure présente ainsi et de lui-même un miroir parfaitement horizontal.

John n’avait point de mercure à bord, mais il tourna la difficulté en se servant d’une baille remplie de goudron liquide, dont la surface réfléchissait très suffisamment l’image du soleil.

Il connaissait déjà sa longitude, étant sur la côte ouest de la Nouvelle-Zélande. Heureusement, car sans chronomètre il n’aurait pu la calculer.

La latitude seule lui manquait et il se mit en mesure de l’obtenir.

Il prit donc, au moyen du sextant, la hauteur méridienne du soleil au-dessus de l’horizon.

Cette hauteur se trouva de 68° 30’. La distance du soleil au zénith était donc de 21° 30’, puisque ces deux nombres ajoutés l’un à l’autre donnent 90°. Or, ce jour-là, 3 février, la déclinaison du soleil étant de 16° 30’ d’après l’annuaire, en l’ajoutant à cette distance zénithale de 21° 30’, on avait une latitude de 38°.

La situation du Macquarie se déterminait donc ainsi: longitude 171° 13’, latitude 38°, sauf quelques erreurs insignifiantes produites par l’imperfection des instruments, et dont on pouvait ne pas tenir compte.

En consultant la carte de Johnston achetée par Paganel à Eden, John Mangles vit que le naufrage avait eu lieu à l’ouvert de la baie d’Aotea, au-dessus de la pointe Cahua, sur les rivages de la province d’Auckland. La ville d’Auckland étant située sur le trente-septième parallèle, le Macquarie avait été rejeté d’un degré dans le sud. Il devrait donc remonter d’un degré pour atteindre la capitale de la Nouvelle-Zélande.

«Ainsi, dit Glenarvan, un trajet de vingt-cinq milles tout au plus. Ce n’est rien.

– Ce qui n’est rien sur mer sera long et pénible sur terre, répondit Paganel.

– Aussi, répondit John Mangles, ferons-nous tout ce qui est humainement possible pour renflouer le Macquarie

Le point établi, les opérations furent reprises. À midi un quart, la mer était pleine. John ne put en profiter, puisque ses ancres n’étaient pas encore mouillées. Mais il n’en observa pas moins le Macquarie avec une certaine anxiété.

Flotterait-il sous l’action du flot? La question allait se décider en cinq minutes.

On attendit. Quelques craquements eurent lieu; ils étaient produits, sinon par un soulèvement, au moins par un tressaillement de la carène. John conçut le bon espoir pour la marée suivante, mais en somme le brick ne bougea pas.

Les travaux continuèrent. À deux heures, le radeau était prêt. L’ancre à jet y fut embarquée. John et Wilson l’accompagnèrent, après avoir amarré un grelin sur l’arrière du navire. Le jusant les fit dériver, et ils mouillèrent à une demi-encablure par dix brasses de fond.

La tenue était bonne et le radeau revint à bord.

Restait la grosse ancre de bossoir. On la descendit, non sans difficulté. Le radeau recommença l’opération, et bientôt cette seconde ancre fut mouillée en arrière de l’autre, par un fond de quinze brasses.

Puis, se halant sur le câble, John et Wilson retournèrent au Macquarie.

Le câble et le grelin furent garnis au guindeau, et on attendit la prochaine pleine mer, qui devait se faire sentir à une heure du matin. Il était alors six heures du soir.

John Mangles complimenta ses matelots, et fit entendre à Paganel que, le courage et la bonne conduite aidant, il pourrait devenir un jour quartier-maître.

Cependant, Mr Olbinett, après avoir aidé aux diverses manœuvres, était retourné à la cuisine.

Il avait préparé un repas réconfortant qui venait à propos. Un rude appétit sollicitait l’équipage.

Il fut pleinement satisfait, et chacun se sentit refait pour les travaux ultérieurs. Après le dîner, John Mangles prit les dernières précautions qui devaient assurer le succès de l’opération. Il ne faut rien négliger, quand il s’agit de renflouer un navire. Souvent, l’entreprise manque, faute de quelques lignes d’allégement, et la quille engagée ne quitte pas son lit de sable.

John Mangles avait fait jeter à la mer une grande partie des marchandises, afin de soulager le brick; mais le reste des ballots, les lourds espars, les vergues de rechange, quelques tonnes de gueuses qui formaient le lest, furent reportés à l’arrière, pour faciliter de leur poids le dégagement de l’étrave. Wilson et Mulrady y roulèrent également un certain nombre de barriques qu’ils remplirent d’eau, afin de relever le nez du brick.

Minuit sonnait, quand ces derniers travaux furent achevés. L’équipage était sur les dents, circonstance regrettable, au moment où il n’aurait pas trop de toutes ses forces pour virer au guindeau: ce qui amena John Mangles à prendre une résolution nouvelle.

En ce moment, la brise calmissait. Le vent faisait à peine courir quelques risées capricieuses à la surface des flots. John, observant l’horizon, remarqua que le vent tendait à revenir du sud-ouest dans le nord-ouest. Un marin ne pouvait se tromper à la disposition particulière et à la couleur des bandes de nuages. Wilson et Mulrady partageaient l’opinion de leur capitaine.

John Mangles fit part de ses observations à Glenarvan, et lui proposa de remettre au lendemain l’opération du renflouage.

«Et voici, mes raisons, dit-il. D’abord, nous sommes très fatigués, et toutes nos forces sont nécessaires pour dégager le navire. Puis, une fois relevé, comment le conduire au milieu de ces dangereux brisants et par une obscurité profonde? Mieux vaut agir en pleine lumière. D’ailleurs, une autre raison me porte à attendre. Le vent promet de nous venir en aide, et je tiens à en profiter, je veux qu’il fasse culer cette vieille coque, pendant que la mer la soulèvera. Demain, si je ne me trompe, la brise soufflera du nord-ouest. Nous établirons les voiles du grand mât à masquer, et elles concourront à relever le brick.»

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