Vie De Jesus

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Vie De Jesus
Название: Vie De Jesus
Автор: Renan Ernest
Дата добавления: 16 январь 2020
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Tout semble faire croire, en effet, que le miracle de Béthanie contribua sensiblement à avancer la fin de Jésus [1018]. Les personnes qui en avaient été témoins se répandirent dans la ville, et en parlèrent beaucoup. Les disciples racontèrent le fait avec des détails de mise en scène combinés en vue de l'argumentation. Les autres miracles de Jésus étaient des actes passagers, acceptés spontanément par la foi, grossis par la renommée populaire, et sur lesquels, une fois passés, on ne revenait plus. Celui-ci était un véritable événement, qu'on prétendait de notoriété publique, et avec lequel on espérait fermer la bouche aux pharisiens [1019]. Les ennemis de Jésus furent fort irrités de tout ce bruit. Ils essayèrent, dit-on, de tuer Lazare [1020]. Ce qu'il y a de certain, c'est que dès lors un conseil fut assemblé par les chefs des prêtres [1021], et que dans ce conseil la question fut nettement posée: «Jésus et le judaïsme pouvaient-ils vivre ensemble?» Poser la question, c'était la résoudre, et sans être prophète, comme le veut l'évangéliste, le grand-prêtre put très-bien prononcer son axiome sanglant: «Il est utile qu'un homme meure pour tout le peuple.»

«Le grand-prêtre de cette année,» pour prendre une expression du quatrième évangéliste, qui rend très-bien l'état d'abaissement où se trouvait réduit le souverain pontificat, était Joseph Kaïapha, nommé par Valérius Gratus et tout dévoué aux Romains. Depuis que Jérusalem dépendait des procurateurs, la charge de grand-prêtre était devenue une fonction amovible; les destitutions s'y succédaient presque chaque année [1022]. Kaïapha, cependant, se maintint plus longtemps que les autres. Il avait revêtu sa charge l'an 25, et il ne la perdit que l'an 36. On ne sait rien de son caractère. Beaucoup de circonstances portent à croire que son pouvoir n'était que nominal. A côté et au-dessus de lui, en effet, nous voyons toujours un autre personnage, qui paraît avoir exercé, au moment décisif qui nous occupe, un pouvoir prépondérant.

Ce personnage était le beau-père de Kaïapha, Hanan ou Annas [1023] fils de Seth, vieux grand-prêtre déposé, qui, au milieu de cette instabilité du pontificat, conserva au fond toute l'autorité. Hanan avait reçu le souverain sacerdoce du légat Quirinius, l'an 7 de notre ère. Il perdit ses fonctions l'an 14, à l'avènement de Tibère; mais il resta très-considéré. On continuait à l'appeler «grand-prêtre,» quoiqu'il fût hors de charge [1024], et à le consulter sur toutes les questions graves. Pendant cinquante ans, le pontificat demeura presque sans interruption dans sa famille; cinq de ses fils revêtirent successivement cette dignité [1025], sans compter Kaïapha, qui était son gendre. C'était ce qu'on appelait la «Famille sacerdotale,» comme si le sacerdoce y fût devenu héréditaire [1026]. Les grandes charges du temple leur étaient aussi presque toutes dévolues [1027]. Une autre famille, il est vrai, alternait avec celle de Hanan dans le pontificat; c'était celle de Boëthus [1028]. Mais les Boëlhusim, qui devaient l'origine de leur fortune à une cause assez peu honorable, étaient bien moins estimés de la bourgeoisie pieuse. Hanan était donc en réalité le chef du parti sacerdotal. Kaïapha ne faisait rien que par lui; on s'était habitué à associer leurs noms, et même celui de Hanan était toujours mis le premier [1029]. On comprend, en effet, que sous ce régime de pontificat annuel et transmis à tour de rôle selon le caprice des procurateurs, un vieux pontife, ayant gardé le secret des traditions, vu se succéder beaucoup de fortunes plus jeunes que la sienne, et conservé assez de crédit pour faire déléguer le pouvoir à des personnes qui, selon la famille, lui étaient subordonnées, devait être un très-important personnage. Comme toute l'aristocratie du temple [1030], il était sadducéen, «secte, dit Josèphe, particulièrement dure dans les jugements.» Tous ses fils furent aussi d'ardents persécuteurs [1031]. L'un d'eux, nommé comme son père Hanan, fit lapider Jacques, frère du Seigneur, dans des circonstances qui ne sont pas sans analogie avec la mort de Jésus. L'esprit de la famille était altier, audacieux, cruel [1032]; elle avait ce genre particulier de méchanceté dédaigneuse et sournoise qui caractérise la politique juive. Aussi est-ce sur Hanan et les siens que doit peser la responsabilité de tous les actes qui vont suivre. Ce fut Hanan (ou, si l'on veut, le parti qu'il représentait) qui tua Jésus. Hanan fut l'acteur principal dans ce drame terrible, et bien plus que Caïphe, bien plus que Pilate, il aurait dû porter le poids des malédictions de l'humanité.

C'est dans la bouche de Caïphe que l'évangéliste tient à placer le mot décisif qui amena la sentence de mort de Jésus [1033]. On supposait que le grand-prêtre possédait un certain don de prophétie; le mot devint ainsi pour la communauté chrétienne un oracle plein de sens profonds. Mais un tel mot, quel que soit celui qui l'ait prononcé, fut la pensée de tout le parti sacerdotal. Ce parti était fort opposé aux séditions populaires. Il cherchait à arrêter les enthousiastes religieux, prévoyant avec raison que, par leurs prédications exaltées, ils amèneraient la ruine totale de la nation. Bien que l'agitation provoquée par Jésus n'eût rien de temporel, les prêtres virent comme conséquence dernière de cette agitation une aggravation du joug romain et le renversement du temple, source de leurs richesses et de leurs honneurs [1034]. Certes, les causes qui devaient amener, trente-sept ans plus tard, la ruine de Jérusalem étaient ailleurs que dans le christianisme naissant. Elles étaient dans Jérusalem même, et non en Galilée. Cependant on ne peut dire que le motif allégué, en cette circonstance, par les prêtres fût tellement hors de la vraisemblance qu'il faille y voir de la mauvaise foi. En un sens général, Jésus, s'il réussissait, amenait bien réellement la ruine de la nation juive. Partant des principes admis d'emblée par toute l'ancienne politique, Hanan et Kaïapha étaient donc en droit de dire: «Mieux vaut la mort d'un homme que la ruine d'un peuple.» C'est là un raisonnement, selon nous, détestable. Mais ce raisonnement a été celui des partis conservateurs depuis l'origine des sociétés humaines. Le «parti de l'ordre» (je prends cette expression dans le sens étroit et mesquin) a toujours été le même. Pensant que le dernier mot du gouvernement est d'empêcher les émotions populaires, il croit faire acte de patriotisme en prévenant par le meurtre juridique l'effusion tumultueuse du sang. Peu soucieux de l'avenir, il ne songe pas qu'en déclarant la guerre à toute initiative, il court risque de froisser l'idée destinée à triompher un jour. La mort de Jésus fut une des mille applications de cette politique. Le mouvement qu'il dirigeait était tout spirituel; mais c'était un mouvement; dès lors les hommes d'ordre, persuadés que l'essentiel pour l'humanité est de ne point s'agiter, devaient empêcher l'esprit nouveau de s'étendre. Jamais on ne vit par un plus frappant exemple combien une telle conduite va contre son but. Laissé libre, Jésus se fût épuisé dans une lutte désespérée contre l'impossible. La haine inintelligente de ses ennemis décida du succès de son œuvre et mit le sceau à sa divinité.

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