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Belle Catherine

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Belle Catherine
Название: Belle Catherine
Дата добавления: 15 январь 2020
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Belle Catherine читать книгу онлайн

Belle Catherine - читать бесплатно онлайн , автор Бенцони Жюльетта

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Allons, mère, pour une fois, oubliez votre noblesse en faveur de celle que j'aime car elle en est digne. Catherine est de ces femmes à la sève puissante d'où sortent les dynasties les plus grandes, comme ces impératrices romaines, couronnées au hasard d'une conquête et d'où naissaient les Césars. La reine Yolande, qui s'y connaît en qualité humaine, lui avait donné rang auprès d'elle, et amitié. Jehanne la Pucelle l'aimait. Serez-vous plus royaliste, Madame, que la reine des Quatre Royaumes, plus orgueilleuse qu'une fille de Dieu ?

— Comme tu l'aimes ! murmura amèrement Isabelle, comme tu la défends !

Il y eut un bruit métallique. Arnaud venait de s'agenouiller auprès de sa mère.

Oui, je l'aime et j'en suis fier. Mère, vous l'aimerez aussi quand vous la connaîtrez mieux. Encore que le brave Gaucher Legoix, mort avec Michel, ne mérite pas ce dédain, oubliez-le, oubliez que Catherine est sa fille... Oubliez aussi le duc Philippe et Garin de Brazey. Ne voyez dans Catherine que la dame d'honneur de la reine Yolande, que celle qui voulut sauver la Pucelle, qui fut pour moi un compagnon d'armes avant d'être ma femme, que Catherine de Montsalvy, mon épouse... est votre fille !

Catherine ferma les yeux. Elle ne voyait d'ailleurs plus clair parce que les larmes l'aveuglaient. Dût-elle vivre une éternité elle n'oublierait jamais les paroles d'Arnaud, ce plaidoyer qui n'était qu'un vibrant cri de passion. Bouleversée d'amour et de reconnaissance, la jeune femme luttait contre la faiblesse qui l'envahissait. Il y a des moments sans doute où le bonheur éprouvé est trop fort pour la résistance humaine et où il peut briser aussi bien que la douleur. Catherine était au bord de l'évanouissement. Elle agrippa le tronc rugueux de l'arbre, s'y cramponna comme pour tirer de sa sève les forces qui lui manquaient. Dans la maison, plus aucun bruit ne se faisait entendre. Isabelle de Montsalvy s'était assise sur un banc et, les yeux fermés, adossée au mur, elle réfléchissait, tandis qu'Arnaud, relevé, enfilait calmement ses gantelets sans plus s'occuper d'elle, respectant sa méditation. Mais, dans la petite pièce du fond, Michel, très certainement aux mains de Sara, se mit à hurler et Catherine, à la voix de son fils, ouvrit les yeux, étouffa une exclamation de colère : en face d'elle, de l'autre côté de la porte, appuyée d'une épaule au mur de la maison, Marie de Comborn la regardait en riant méchamment.

— Un beau morceau de rhétorique, n'est-ce pas ? Mais n'en tirez pas vanité, chère Catherine... Il y aura un jour où Arnaud ne s'en souviendra plus, mais, en revanche, se souviendra fort bien de votre naissance basse. Et, ce jour-là, je serai là, moi...

La joie intérieure de Catherine était si profonde qu'elle ne laissait pas place à la colère. Le dédain arqua ses belles lèvres en un demi-sourire presque amusé.

— Voilà qui va vous obliger à une longue patience... chère Marie ! Et je me demande avec angoisse en quel état vous serez, ce jour-là. Vous n'êtes déjà pas si belle ! Quand Arnaud cessera de m'aimer, je serais fort étonnée qu'il s'en allât porter ses vœux à une vieille fille desséchée par l'envie et la méchanceté !

— Garce ! cracha Marie les poings serrés, les yeux étincelants de rage, je vais te crever les yeux !

De sa ceinture, elle arracha un stylet dont la lame mince brilla d'un éclat sinistre. Les pupilles de Marie se rétrécissaient et plus que jamais elle avait l'air d'un chat prêt à bondir. La haine qui déformait son visage, le feu dangereux de ses yeux firent reculer Catherine. Elle mit le sapin entre elle et son ennemie, mais ne put se retenir de persifler.

— Que voilà un outil bien féminin ! Ai-je bien entendu ou bien votre noble ancêtre s'appelait-il Archambaud le Boucher ?

— Tu as bien entendu et je vais te dire mieux : je tue aussi bien que lui. Tu vas voir !

Folle de fureur, Marie leva son arme et allait s'élancer sur Catherine, mais Gauthier venait d'apparaître au coin de la maison et sautait, par-derrière, sur la jeune fille. En un instant, le stylet quitta sa main tordue et vola dans l'herbe tandis que la large paume du Normand, brutalement appliquée sur la bouche de Marie étouffait son cri de rage. Catherine respira. Tout au fond d'elle-même, elle s'avouait qu'elle avait eu peur. Cette fille à moitié folle était prête à n'importe quel geste pour l'éliminer. Réduite à l'impuissance, elle écumait de fureur sous la poigne solide de Gauthier.

Allons, Demoiselle, fit celui-ci de sa voix traînante, un peu de calme ! Quand on veut tuer les gens, on s'arrange pour qu'il n'y ait pas vingt personnes à vous regarder.

En effet, dans la prairie, arrivaient des paysans en blouse, les cheveux longs sous le bonnet de laine, couverts de peaux de chèvre ou de mouton et portant, qui une fourche, qui une faux... La résolution se lisait sur tous ces visages roussis, brûlés, tannés par les soleils et les neiges. Sortant du bois ou des sentiers imperceptibles, ils avançaient sur l'herbe, convergeant vers la ferme, silencieux, lents et implacables comme le destin lui-même. En tête venait le vieux Saturnin, une longue faux luisante dans son poing, ses pieds chaussés de sabots écrasant lourdement les mottes de terre spongieuse.

Gauthier enveloppa les paysans d'un regard rapide, puis lâcha Marie, mais se baissa pour ramasser le stylet qu'il glissa à sa ceinture.

— L'heure est venue, dit-il seulement, je vais chercher les chevaux.

— Fortunat, tout armé lui aussi, sortit de l'étable traînant un arc en bois d'if aussi grand que lui. Marie marqua un temps d'hésitation. Elle jeta sur Catherine un coup d'œil incertain puis, prenant un parti, voulut entrer dans la maison, mais se heurta à Arnaud qui en sortait, armé de pied en cap. Il repoussa la jeune fille sans même la regarder, n'ayant vu que Catherine adossée au sapin. Celle-ci, de son côté, contemplait son époux avec surprise. En effet, il ne portait pas l'armure légère que lui avait donnée Jacques Cœur au départ de Bourges, mais l'armure noire qui lui était habituelle et qu'il avait appris à faire respecter aussi bien dans les tournois que sur les champs de bataille. Le heaume timbré de l'épervier était logé sous son bras gauche. Catherine songea que le temps n'avait aucune prise sur lui, qu'il était exactement semblable à l'image qu'elle avait gardée de lui, quand il était apparu aux fiançailles des princesses de Bourgogne pour jeter son gantelet aux pieds du duc Philippe. Comme il se penchait pour l'embrasser, elle demanda : Comment as-tu fait pour retrouver ces armes ? Où étaient-elles ?

— Dans l'armurerie du château, où l'on peut encore pénétrer par une issue particulière. C'est une pièce en sous-sol et, par chance, elle est toujours accessible. Je n'aurai pas tout perdu.

Glissant ses bras au cou d'Arnaud, elle s'accrocha à lui de toutes ses forces dans un geste de tendresse, pour le retenir près d'elle. Un geste dont elle savait d'avance la vanité.

— Où vas-tu ? Que vas-tu faire ?

Il eut un geste vers les hauteurs invisibles du village, vers le monastère dont les cloches ébranlaient à cet instant l'air limpide du matin. Puis sa main désigna les paysans maintenant groupés devant la maison, l'air résolu sous leurs bonnets de laine, et, plus près, la massive silhouette de Gauthier, armé lui aussi, et celle, plus frêle, de Fortunat.

— Je vais là, et voici mes troupes. Je vais faire payer à Valette la ruine de notre maison.

— Tu vas te battre ?

— C'est mon métier, fit-il avec un mince sourire, et je ne trouverai jamais meilleure occasion de l'exercer.

— Sais-tu qu'en attaquant Valette tu attaques le Roi en quelque sorte ?

Cette fois, la colère enflamma brutalement le visage d'Arnaud. Sa main gantée de fer frappa sa poitrine qui résonna.

— Que m'importe le Roi ? Ai-je encore un Roi dans celui qui m'a proscrit innocent, qui m'a ruiné pour complaire à son favori ? Non, Catherine, je n'ai plus de Roi et, crois-moi, en attaquant ce chien puant, je n'aurai pas l'impression d'agir contre l'honneur ou le droit... bien au contraire ! Si je le tue, j'en sais plus d'un qui m'en sera reconnaissant.

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