Justine Ou Les Malheurs De La Vertu

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Justine Ou Les Malheurs De La Vertu
Название: Justine Ou Les Malheurs De La Vertu
Дата добавления: 16 январь 2020
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Justine Ou Les Malheurs De La Vertu - читать бесплатно онлайн , автор de Sade Marquis Alphonse Francois

Rejetant la douce nature rousseauiste, Sade d?voile le mal qui est en nous et dans la vie. La vertueuse Justine fait la confidence de ses malheurs et demeure jusque dans les plus scabreux d?tails l'incarnation de la vertu. Apologie du crime, de la libert? des corps comme des esprits, de la cruaut? 'extr?me sensibilit? des organes connue seulement des ?tres d?licats', l'oeuvre du marquis de Sade ?tonne ou scandalise. C'est aussi une oeuvre d'une po?sie d?lirante et pleine d'humour noir.

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– Écoute, me dit cette charmante fille avec toute la candeur de son âge et toute la naïveté de son aimable caractère; écoute, Thérèse, je vais tout te dire, je vois bien que tu es une honnête fille… incapable de trahir le secret que je vais te confier. Assurément, chère amie, mon père peut se passer de tout ceci, et s'il exerce l'un ou l'autre des métiers que tu lui vois faire, deux motifs que je vais te révéler en sont la cause. Il fait la chirurgie par goût, pour le seul plaisir de faire dans son art de nouvelles découvertes; il les a tellement multipliées, il a donné sur sa partie des ouvrages si goûtés, qu'il passe généralement pour le plus habile homme qu'il y ait maintenant en France; il a travaillé vingt ans à Paris, et c'est pour son agrément qu'il s'est retiré dans cette campagne. Le véritable chirurgien de Saint-Marcel est un nommé Rombeau, qu'il a pris sous sa protection, et qu'il associe à ses expériences. Tu veux savoir à présent, Thérèse, ce qui l'engage à tenir pension?… le libertinage, mon enfant, le seul libertinage, passion portée à l'extrême en lui. Mon père trouve dans ses écoliers de l'un et l'autre sexe des objets que la dépendance soumet à ses penchants, et il en profite… Mais tiens… suis-moi, me dit Rosalie, c'est précisément aujourd'hui vendredi, un des trois jours de la semaine où il corrige ceux qui ont fait des fautes; c'est dans ce genre de correction que mon père trouve ses plaisirs; suis-moi, te dis-je, tu vas voir comme il s'y prend. On peut tout observer d'un cabinet de ma chambre, voisin de celui de ses expéditions; rendons-nous sans bruit, et garde-toi surtout de jamais dire un mot, et de ce que je te dis, et de ce que tu vas voir.

Il était trop important pour moi de connaître les mœurs du nouveau personnage qui m'offrait un asile pour que je négligeasse rien de ce qui pouvait me les dévoiler; je suis les pas de Rosalie, elle me place près d'une cloison assez mal jointe pour laisser, entre les planches qui la forment, plusieurs jours suffisant à distinguer tout ce qui se passe dans la chambre voisine.

A peine sommes-nous postées que Rodin entre, conduisant avec lui une jeune fille de quatorze ans, blanche et jolie comme l'Amour; la pauvre créature tout en larmes, trop malheureusement au fait de ce qui l'attend, ne suit qu'en gémissant son dur instituteur, elle se jette à ses pieds, elle implore sa grâce, mais Rodin inflexible allume dans cette sévérité même les premières étincelles de son plaisir, elles jaillissent déjà de son cœur par ses regards farouches…

– Oh! non, non! s'écrie-t-il, non, non! voilà trop de fois que cela vous arrive, Julie; je me repends de mes bontés, elles n'ont servi qu'à vous plonger dans de nouvelles fautes, mais la gravité de celle-ci pourrait-elle même me laisser user de clémence, à supposer que je le voulusse?… Un billet donné à un garçon en entrant en classe!

– Monsieur, je vous proteste que non!

– Oh! je l'ai vu, je l'ai vu.

– N'en crois rien, me dit ici Rosalie, ce sont des fautes qu'il controuve pour consolider ses prétextes; cette petite créature est un ange, c'est parce qu'elle lui résiste qu'il la traite avec dureté.

Et pendant ce temps, Rodin, très ému, saisit les mains de la jeune fille, il les attache en l'air à l'anneau d'un pilier placé au milieu de la chambre de correction. Julie n'a plus de défense… plus d'autre… que sa belle tête languissamment tournée vers son bourreau, de superbes cheveux en désordre, et des pleurs inondant le plus beau visage du monde… le plus doux… le plus intéressant. Rodin considère ce tableau, il s'en embrase; il place un bandeau sur ces yeux qui l'implorent, Julie ne voit plus rien, Rodin, plus à l'aise, détache les voiles de la pudeur, la chemise retroussée sous le corset se relève jusqu'au milieu des reins… Que de blancheur, que de beautés! ce sont des roses effeuillées sur des lis par la main même des Grâces. Quel est-il donc, l'être assez dur pour condamner aux tourments des appas si frais… si piquants? Quel monstre peut chercher le plaisir au sein des larmes et de la douleur? Rodin contemple… son œil égaré parcourt, ses mains osent profaner les fleurs que ses cruautés vont flétrir. Parfaitement en face, aucun mouvement ne peut nous échapper; tantôt le libertin entrouvre, et tantôt il resserre ces attraits mignons qui l'enchantent; il nous les offre sous toutes les formes, mais c'est à ceux-là seuls qu'il s'en tient. Quoique le vrai temple de l'amour soit à sa portée, Rodin, fidèle à son culte, n'y jette pas même de regards, il en craint jusqu'aux apparences; si l'attitude les expose, il les déguise; le plus léger écart troublerait son hommage, il ne veut pas que rien le distraie… Enfin sa fureur n'a plus de bornes, il l'exprime d'abord par des invectives, il accable de menaces et de mauvais propos cette pauvre petite malheureuse, tremblante sous les coupe dont elle se voit prête à être déchirée; Rodin n'est plus à lui, il s'empare d'une poignée de verges prises au milieu d'une cuve, où elles acquièrent, dans le vinaigre qui les mouille, plus de verdeur et de piquant… «Allons, dit-il en se rapprochant de sa victime, préparez-vous, il faut souffrir…» Et le cruel, laissant d'un bras vigoureux tomber ces faisceaux à plomb sur toutes les parties qui lui sont offertes, en applique d'abord vingt-cinq coups qui changent bientôt en vermillon le tendre incarnat de cette peau si fraîche.

Julie jetait des cris… des cris perçants qui déchiraient mon âme… des pleurs coulent sous son bandeau, et tombent en perles sur ses belles joues; Rodin n'en est que plus furieux… Il reporte ses mains sur les parties molestées, les touche, les comprime, semble les préparer à de nouveaux assauts; ils suivent de près les premiers, Rodin recommence, il n'appuie pas un seul coup qui ne soit précédé d'une invective, d'une menace ou d'un reproche… le sang paraît… Rodin s'extasie; il se délecte à contempler ces preuves parlantes de sa férocité. Il ne peut plus se contenir, l'état le plus indécent manifeste sa flamme; il ne craint pas de mettre tout à l'air; Julie ne peut le voir… un instant il s'offre à la brèche, il voudrait bien y monter en vainqueur, il ne l'ose; recommençant de nouvelles tyrannies. Rodin fustige à tour de bras; il achève d'entrouvrir à force de cinglons cet asile des grâces et de la volupté… Il ne sait plus où il en est; son ivresse est au point de ne plus même lui laisser l'usage de sa raison: il jure, il blasphème, il tempête, rien n'est soustrait à ses barbares coups, tout ce qui paraît est traité avec la même rigueur; mais le scélérat s'arrête néanmoins, il sent l'impossibilité de passer outre sans risquer de perdre des forces qui lui sont utiles pour de nouvelles opérations.

– Rhabillez-vous, dit-il à Julie, en la détachant et se rajustant lui-même, et si pareille chose vous arrive encore, songez que vous n'en serez pas quitte pour si peu.

Julie rentrée dans sa classe, Rodin va dans celle des garçons; il en ramène aussitôt un jeune écolier de quinze ans, beau comme le jour; Rodin le gronde; plus à l'aise avec lui sans doute, il le cajole, il le baise en le sermonnant:

– Vous avez mérité d'être puni, lui dit-il, et vous allez l'être…

A ces mots, il franchit avec cet enfant toutes les bornes de la pudeur; mais tout l'intéresse ici, rien n'est exclu, les voiles se relèvent, tout se palpe indistinctement; Rodin menace, il caresse, il baise, il invective; ses doigts impies cherchent à faire naître, dans ce jeune garçon, des sentiments de volupté qu'il en exige également.

– Eh bien, lui dit le satyre, en voyant ses succès, vous voilà pourtant dans l'état que je vous ai défendu… Je gage qu'avec deux mouvements de plus tout partirait sur moi…

Trop sûr des titillations qu'il produit, le libertin s'avance pour en recueillir l'hommage, et sa bouche est le temple offert à ce doux encens; ses mains en excitent les jets, il les attire, il les dévore, lui-même est tout prêt d'éclater, mais il veut en venir au but.

– Ah! je vais vous punir de cette sottise, dit-il en se relevant.

Il prend les deux mains du jeune homme, il les captive, s'offre en entier l'autel où veut sacrifier sa fureur. Il l'entrouvre, ses baisers le parcourent, sa langue s'y enfonce, elle s'y perd. Rodin, ivre d'amour et de férocité, mêle les expressions et les sentiments de tous deux…

– Ah! petit fripon, s'écrie-t-il, il faut que je me venge de l'illusion que tu me fais!

Les verges se prennent; Rodin fustige; plus excité sans doute qu'avec la vestale, ses coups deviennent et bien plus forts, et bien plus nombreux; l'enfant pleure, Rodin s'extasie, mais de nouveaux plaisirs l'appellent, il détache l'enfant et vole à d'autres sacrifices. Une petite fille de treize ans succède au garçon, et à celle-là un autre écolier, suivi d'une jeune fille; Rodin en fouette neuf, cinq garçons et quatre filles; le dernier est un jeune garçon de quatorze ans, d'une figure délicieuse: Rodin veut en jouir, l'écolier se défend; égaré de luxure, il le fouette, et le scélérat, n'étant plus son maître, élance les jets écumeux de sa flamme sur les parties molestées de son jeune élève, il l'en mouille des reins aux talons: notre correcteur, furieux de n'avoir pas eu assez de force pour se contenir au moins jusqu'à la fin, détache l'enfant avec humeur, et le renvoie dans la classe en l'assurant qu'il n'y perdra rien. Voilà les propos que j'entendis, voilà les tableaux qui me frappèrent.

– Oh! ciel, dis-je à Rosalie quand ces affreuses scènes furent terminées, comment peut-on se livrer à de tels excès? Comment peut-on trouver des plaisirs dans les tourments que l'on inflige?

– Ah! tu ne sais pas tout, me répond Rosalie; écoute, me dit-elle en repassant dans sa chambre avec moi, ce que tu as vu a pu te faire comprendre que lorsque mon père trouve quelques facilités dans ces jeunes élèves, il porte ses horreurs bien plus loin; il abuse des jeunes filles de la même manière que des jeunes garçons (de cette criminelle manière, me fit entendre Rosalie, dont j'avais moi-même pensé devenir la victime avec le chef des brigands, entre les mains duquel j'étais tombée après mon évasion de la Conciergerie, et dont j'avais été souillée par le négociant de Lyon); par ce moyen, poursuivit cette jeune personne, les jeunes filles ne sont point déshonorées, point de grossesses à craindre, et rien ne les empêche de trouver des époux; il n'y a pas d'années qu'il ne corrompe ainsi presque tous les garçons, et au moins la moitié des autres enfants. Sur les quatorze filles que tu as vues, huit sont déjà flétries de cette manière, et il a joui de neuf garçons; les deux femmes qui le servent sont soumises aux mêmes horreurs… Ô Thérèse, ajouta Rosalie en se précipitant dans mes bras, ô chère fille, et moi-même aussi, et moi-même il m'a séduite dès ma tendre enfance; à peine avais-je onze ans que j'étais déjà sa victime… que je l'étais, hélas! sans pouvoir m'en défendre…

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