Cyteen, vol. 1
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— Etc et Rubin ?
— Rien ne nous oblige à renoncer. Il nous serait d’ailleurs utile, en tant qu’élément de comparaison. Et comme double couverture, pour ainsi dire. Je ne veux pas de lui à Reseune, car sa présence pourrait fausser l’expérience. C’est presque comparable à un jeu de piste, voyez-vous. Cela nécessite des contrôles intensifsc Ari y était accoutumée, mais son double devra tout ignorer de ces travaux. Il est impératif que les deux sujets du projet Rubin se trouvent à Lointaine.
— Vous semblez laisser entendre que vous le ferezc avec ou sans notre appui.
— Je cherche un tel soutien. Je veux sauver Warrick et je souhaite coopérer avec les militaires. Nous avons besoin de la sécurité et de la couverture qu’ils peuvent nous fournirc jusqu’au moment où la nouvelle Ari pourra paraître au grand jour. La paternité du projet reviendra alors à Reseunec une expérience civile.Je présume que vous en voyez tous les avantages, n’est-ce pas ?
— Seigneur !
Gorodin vida sa tasse et la tendit à l’azi.
— Abban, dit Nye.
L’azi vint servir l’amiral, qui mettait cette pause à profit pour effectuer quelques calculs.
— Quel est le rapport avec Warrick ?
— Nous avons besoin de lui, de ses travaux.
— Cet homme ? Pour lareconstituer ? Pour préparer ses bandes ?
— Ce serait pour le moins imprudent. Je pense à Reseune. Souvenez-vousc nous devons faire des projets à long terme, sur vingt ou même cinquante ans. Jordan est encore jeune. Pour l’instant, il ne fait que démontrer de quoi il est capable. Ses recherches sont complémentaires de celles d’Ari. Je vais être franc avec vous : les notes laissées par cette femme sont fragmentaires. Lorsqu’on a affaire à des génies, il n’est pas facile de suivre la logique de leur raisonnement. Certaines déductionslui paraissaient si évidentes qu’elle n’a pas jugé utile de les porter par écrit. Nous ne pouvons garantir que nous réussirons, compte tenu de la nature de ce programme. Mais nous savons que nos chances de succès sont plus grandes avec Ari – que nous connaissions bien – qu’avec un obscur chimiste que la plupart d’entre nous n’ont jamais rencontré. Elle a en outre codé un grand nombre de choses et ses bonds d’un stade au suivant, dans un domaine dont elle était l’unique spécialiste, font de l’ensemble de ses notes un véritable casse-tête. Il est indispensable de connaître tous les faits marquants de la vie d’Ari. Si des épisodes de son existence restent dans l’ombre, parce que nous ne pouvons consulter certains de ses proches, nos chances de voir ce projet aboutir diminueront. Nul ne parviendra à interpréter les informations contenues dans ses notes. La matrice sera perdue, les références sociales deviendront irrécupérables. Mais ce n’est pour l’instant pas le cas et je crois que nous pouvons réussir. Je le sais.
— À quoi servira cette expériencec en plus de reconstituer Emory ? Combien d’individus disposent d’autant d’enregistrements sur leur compte ? À quels domaines de telles recherches peuvent-elles s’appliquer ? Ce n’est pas ce qui nous rendra Bok.
— Retrouver Emory sera déjà très important. Elle reprendra ses travaux au stade où elle les a laissésc mais à vingt ans. Plus tôt, peut-être. Nous ne savons pas. Nous le découvrirons. Comprenez-moi bien : cela nous permettra de savoirquelles données sont indispensables pour assurer la réussite de tels projets. Nous pourrons alors tenter l’expérience sur d’autres sujets. Bok, par exemple. Mais nous devrons être très prudents. Parce que toutesles précautions sont nécessaires, toutes les influences sont irremplaçables. Faire revenir Ari parmi nous constitue la première phase. S’il peut y avoir un approfondissement de ses travaux sur la formation de la personnalitéc elle en est la clé. Nous avons une chance, avec elle. Nous la connaissons si bien qu’il sera possible de combler les lacunes des informations dont nous disposons et d’y apporter des corrections éventuelles. Par rapport, nous ne savons presque rien sur Rubin. Dans son cas, nous débuterons déjà avec un handicap. En fait, dupliquer Rubin est un luxe et recréer Ari Emory est une nécessité. Nous pouvons essayer seuls, mais notre tâche serait facilitée sic nous pouvions bénéficier du soutien du bureau de la Défense.
— Sur le plan financier ?
Nye secoua la tête.
— Une couverture. La possibilité de garder Warrick. Le pouvoir de ne pas divulguer la nature de nos travaux. La protection de nos recherches – et du sujet d’expérience – de la curiosité des Affaires Intérieures.
— Ah ! fit le militaire en prenant une inspiration profonde. Mais l’argentc tout revient toujours à l’argent.
— Nous pourrons financer nos recherches, si vous prenez en charge le projet Rubin. Mais le besoin de protéger nos sujets est absolu. La réussite ou l’échec en dépendent.
Gorodin se carra dans son fauteuil et mâchonna sa lèvre inférieure. Il se souvint des enregistreurs.
— En avez-vous parlé à Lu ?
— Pas encore.
— Nul n’est donc au courant, hors de Reseune ?
— Non. Et je n’ai pas l’intention de révéler cette information. Il s’est déjà produit une fuitec je me réfère à cet azi. Nous avons réussi à étouffer l’affaire. Cela ne se reproduira pas.
Gorodin y réfléchitc Des scientifiques pourraient procéder à leurs expériences sous une couverture militaire. Une brèche dans la Défense, et Dieu sait quoi d’autre. Trop de civils.
Mais par ailleurs Reseune souhaitait coopérer avec l’armée pour un projet que Gorodin considérait comme un moyen de faire pencher l’équilibre des forces en présence en faveur de l’Unionc
Expérimenter la théorie d’Ariane Emory sur un jeune chimiste inconnu lui paraissait bien moins risqué. Ce désir de ressusciter les morts lui inspiraitc
c et puis zut, après tout ! Il fallait essayer de remporter le gros lot. Risquer le tout pour le tout.
C’était une aubaine, pour la Défense.
— Les difficultés ne sont pas insurmontables, déclara l’amiral. Nous allons réquisitionner l’installation de Lointaine et nous invoquerons le secret militaire : Nous couvrirons tout ce que vous souhaitez dissimuler.
— Pas de problème, fit Nye. Dès l’instant où ce sera top secret.
— C’est chose faite.
— Nous nous chargeons du projet Rubin. Nous construisons l’installation de Lointaine, nous poursuivons les recherches dans le plus grand secret, et vous couvrez les travaux que nous effectuons à Cyteen.
— Deux pour le prix d’un seul ?
Gorodin prit conscience que cette expression était pour le moins déplacée, le jour des funérailles d’Emory. Mais, bon sang, c’était sarésurrection qu’ils négociaient. Pas l’identité, avait dit Warrick. Les capacités. C’était presque la même chose.
Il suspectait Giraud Nye de vouloir assurer le contrôle de Reseune sur la totalité du projet. Ce projet qui porterait sur un embryon flottant dans une cuve utérine puis sur une enfant élevée à Reseune. Vingt ans.
Il les ajouta à son âge. Il avait cent vingt-six ans, en temps au sol. Il en aurait alors cent quarante-six, et Nyec Cet homme n’était plus très jeune, lui non plus.
Il en prenait conscience pour la première foisc de ce que Warrick avait voulu dire en parlant des problèmes temporels inhérents à leurs travaux. L’amiral était habitué à la dilatation du tempsc selon le sens que lui donnaient les spatiaux. Il savait que cent quarante-six ans pèseraient moins lourd sur ses épaules que sur celles d’un homme qui n’avait pas perdu des mois d’existence en quelques jours de déplacements ultraluminiques. Mais à Reseune de telles entreprises duraient toute une vie.
— Nous ne voudrions rien négliger, déclara Nye. Disposer d’un sujet sur lequel nous pourrions faire une étude comparative serait d’une importance capitale en cas d’imprévu, et nous avons dépassé le stade des essais et des théories. Nous trouverons les réponses dont nous aurons besoin. Ce n’est pas un luxe.