Cyteen, vol. 1
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— Je sais que vous êtes autorisé à partager nos secrets, que vous connaissez bien toutes ces affaires, et que vous ferez le nécessaire pour empêcher les enquêteurs d’y fourrer leur nez.
— Absolument. Pas un seul mot sur ces projets, et aucun interrogatoire du personnel. Vous n’avez pas à craindre des fuites, amiral. Pas plusqu’un éventuel procès.
Le cœur de Gorodin bondit. Il eût préféré ne rien avoir entendu. Cette conversation devait être enregistrée et il lui fallait exprimer sa position sans laisser planer la moindre ambiguïté.
— Que me dites-vous là ?
— Je parle d’un règlement à l’amiable. Warrick est coupable. Il a avoué son crime. Une sordide histoire de chantage et de harcèlement sexuel dont son fils a été victime. Le tout dans un contexte très compliqué, ce qui – soit dit entre nous – pourrait être préjudiciable à ce garçon. Les désirs de Warrick sont simples : il voudrait disposer d’un laboratoire où il pourra poursuivre ses recherches. Lointaine est hors de question. Il devra rester sur Cyteen. Mais j’ai parlé à Corain.
— Déjà ?
— Il y a une heure. Je ne lui ai rien dit de confidentiel. Notre entretien ne s’est pas écarté des questions politiques. Vous savez aussi bien que moi que des éléments extrémistes sont impliqués à des degrés divers dans cette affaire, amiral, et que certains comptent éplucher les dépositions des témoins pouvantêtre psychosondés, les analyser dans leurs moindres détails. Or, on trouve par exemple dans celles de Justin Warrick des références au projet Lointaine, alors que ces informations sont top secret.
— Jordan Warrick en aurait donc parlé à son gosse ?
— S’il voulait obtenir ce transfert, c’était avant tout pour son fils. Ce dernier saitc des choses qu’il devrait ignorer. S’il s’est produit des fuites, amiral, nous les devons aux Warrick. Et je crains qu’en cas de procès la recherche des mobiles de Jordan ne révèle l’existence d’accords difficiles à justifier. Par ailleurs, nous ne ferions qu’alimenter la suspicion en censurant de trop nombreux passages de la transcription.
— Vos services de sécurité ne sont pas à la hauteur de leur réputation. Qui d’autre est au courant ?
— L’azi qui a été enlevé, sans doute. Il appartient à Justin.
— Seigneur !
— Je doute que les sbires de Rocher aient pu le faire parler. C’est un Alpha et il est concepteur de bandesc je me réfère à cet azi. Il a dû leur donner du fil à retordre. Hormis s’il ignorait que ces informations étaient confidentielles. C’est pourquoi nous nous sommes adressés à Lu, lorsque nous avons eu besoin d’un coup de main pour le libérer. Nous devions le prendre vivant pour pouvoir l’interroger, au cas où certains de ses ravisseurs auraient réussi à nous échapper. Heureusement, la chance nous a souri et aucun extrémiste n’a pu s’enfuir. Nous l’espérons, tout au moins. Mais nous n’avons pas exagéré en disant à Lu que cet azi représentait un danger pour la sécurité. En fait, nous avons tous été un peu dépassés par les événements. Ari allait m’envoyer faire un rapport à votre secrétaire quandc
— Ne pensez-vous pas que Warrick ait pu agir ainsi à cause de l’azi et de Rocher ?
— Vous parlez du meurtre ? Non, il n’a pu supporter ses provocations et l’a frappée. Lorsqu’il a pris conscience de la gravité de sa blessure, il a compris qu’il venait de compromettre son affectation à Lointaine et a décidé de l’achever en simulant un accident. Il n’a agi ni de sang-froid ni sous le coup de la colère. Il la haïssait. Ari avait des faiblesses pour les adolescents. Un génie, avec ses bons et ses mauvais côtés. Je vous avouerais que nous ferons tout notre possible pour que le public ne puisse découvrir cette facette peu flatteuse d’Ari. Quant à un complotc non. C’est de l’affabulation pure et simple. Vous pourrez interroger Warrick, si vous le souhaitez. Ou son fils. Nous avons enregistré sa déposition sous psychosonde et ses déclarations permettent de se faire une idée assez précise de ce qui s’est passé. Nous disposons de quelques vidsc très explicites. S’il n’est pas dans nos intentions de les effacer, nous ne les communiquerons pas non plus aux médias. Il s’agit en fait d’une histoire banale. Un chantage. Un père outragé. Une altercation qui s’achève sur un drame.
— Merde.
Obtenez le départ de mon fils,leur avait dit Warrick. Il y avait accordé plus d’importance qu’à son propre transfert.
— Merde.
— Nous voulons honorer nos engagements. J’envisage d’attribuer à Jordan Warrick un labo où il restera sous bonne garde. Il pourra ainsi continuer de travailler pour la Défense. Nous testerons ses bandes, afin que vous n’ayez pas à vous inquiéter de leur contenu. C’est la plus humaine des solutions, et elle nous permet en outre d’utiliser un talent dont nous ne pouvons nous passer.
— En avez-vous parlé à Corain ?
— Il a demandé un délai de réflexion. Je lui ai laissé entendre qu’il n’a rien à perdre en nous apportant son soutien. À qui bénéficierait un procès, Rocher et ses acolytes exceptés ? Et nos pertes sont déjà très lourdes. Nous n’avons pas renoncé à ces projets, voyez-vousc
— L’installation de Lointaine.
— Nous comptons poursuivre les travaux. Il est même possible quec les militaires puissent en utiliser une plus grande partie que prévu.
— Mais vous allez annuler le projet Rubin.
— Non. Nous n’y renoncerons pas.
— Sans le D r Emory ?
Gorodin prit une inspiration profonde.
— Vous pensez pouvoir réussir sans elle.
Nye resta un instant silencieux.
— Ressers-nous, dit-il à son azi.
Le serviteur grisonnant vint remplir les deux tasses.
Nye but une gorgée de café, l’air pensif. Puis :
— Désirez-vous que je vous fournisse des détails techniques ?
— Je laisse cela aux scientifiques. Ce qui m’intéresse, ce sont les applications pratiques. Et stratégiques. Pouvez-vous poursuivre ces recherches à partir des notes d’Emory ?
— Qui choisiriez-vous de dupliquer ? Un chimiste censéavoir un brillant avenir devant lui ou Emory elle-même ?
Gorodin déglutit une gorgée de café.
— Vous êtes sérieux ?
— Je dois vous exposer quelques-unes de nos nécessités. Il est indispensable de disposer d’une documentation abondante sur le sujetc dans le domaine biochimique. De nombreux individus possèdent les qualités requises et ont un dossier qui contient de telles informations. Ari et Rubin, entre autres : ce dernier à cause de ses problèmes médicaux, Ari parce que ses parents étaient âgés de plus d’un siècle lorsqu’ils ont décidé de la concevoir. Elle est donc née dans nos labos selon un processus que nousavons dirigé et enregistré. Son père était mort, à sa naissance, et sa mère est décédée quand elle avait sept ans. Elle a ensuite été élevée par son oncle Geoffrey, auquel elle a succédé comme directrice de Reseune à l’âge de soixante-deux ans. Elle a fait l’objet d’études intensives. Il y a eu tout d’abord sa mère, Olga Carnath, puis son oncle Geoffrey. Nous avons sur elle une documentation égale à celle dont nous disposons sur Rubin, pour ne pas dire plus importante. Et, surtoutc Ari souhaitait que cette expérience fût un jour tentée sur elle. Elle a laissé de nombreuses instructions à l’intention dec son futur double.
— Seigneur !
— Pourquoi pas ? À présent qu’elle est décédée, et à condition que ses théories soient valables, nous avons le choix entre dupliquer un chimiste qui – est-il utile de le préciser – n’a pour nous qu’un intérêt tout relatif, ou Aric dont l’esprit – je n’hésiterai pas à le dire – est d’un niveau équivalent à ceux de Bok et de Strehler et dont les recherches ont été capitales pour notre sécurité nationale. Et nous pouvonsle faire.
— Vous êtes sérieux ?
— Absolument. Nous n’avons aucune raison d’abandonner ce projet, mais des gens comme Warrick sont essentiels à sa réussite. Vous comprenezc plus nous serons entourés d’individus qui ont connu Ari et influencé sa vie, plus les chances de succès seront grandes.