La guepe rouge (Красная оса)
La guepe rouge (Красная оса) читать книгу онлайн
продолжение серии книг про Фантомаса
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— Tu vas t’occuper de finir cette caisse. Qu’elle soit solide. Je te la recommande. C’est là-dedans qu’on va mettre le tableau de Rembrandt qui appartient à M. Faramont. Je suis chargé par le bâtonnier de le transporter à Bagatelle, et naturellement nous devrons en prendre le plus grand soin.
— Comptez sur moi, déclara Bouzille, qui, dans le désordre de la pièce cherchait, mais en vain, un marteau.
Sunds, tout en procédant à d’autres emballages, se frottait les mains à l’idée que ses affaires allaient de mieux en mieux.
Il entrevoyait malgré tout la fin de ses préparatifs. Encore quelques heures de travail et l’on serait prêt.
Sunds n’avait plus d’ennui depuis la fâcheuse aventure dont le bâtonnier, son client, avait été victime à Ville-d’Avray et dont la responsabilité avait failli rejaillir sur lui. Le Danois était sorti blanc comme neige de cette affaire dont la police recherchait toujours les coupables.
Il était fort indifférent à Sunds qu’on les trouvât ou non. Ce qui lui importait et lui plaisait, c’est qu’il était très bien avec le bâtonnier et avec M me Faramont, laquelle était de plus en plus certaine que la mystérieuse agression contre son mari était bien l’œuvre de Fantômas.
Bouzille qui s’était éloigné accourut précipitamment.
— Dites donc, fit-il d’un air important, il y a là quelqu’un qui veut vous parler, un homme très chic habillé de bleu.
— M’en fous ! cria Sunds. Je n’ai pas le temps.
Bouzille qui serrait une pièce de cinq francs qu’on venait de lui donner, insista :
— Vous avez tort, c’est un homme qui a l’air très chic, peut-être est-ce un client riche qui vient vous faire une commande.
— Eh bien, fais-le entrer dans mon salon.
— Le salon ? qu’est-ce que c’est ?
— C’est la petite taule carrée et sans fenêtre qui se trouve au bout de l’atelier. Tu sais bien ? Qui a une table à jouer, un divan et un vieux poêle !
— Ah très bien, fit Bouzille, fallait le dire que le salon c’était le trou noir aux débarras.
Bouzille s’éclipsa un instant, alla conduire le visiteur à l’endroit indiqué et Sunds, prévenu qu’on l’attendait là où il l’avait commandé, se dirigea à son tour vers le local somptueusement baptisé « salon ».
Le Danois se trouva en présence d’un homme vraiment fort bien mis. Il était vêtu d’un complet sombre, de coupe irréprochable, une grosse chaîne de montre en or s’étalait sur son gilet, il portait une forte moustache noire et son regard était dissimulé derrière des verres bleus.
— À qui ai-je l’honneur de parler ?
— Vous ne me connaissez pas, répondit le personnage d’une voix nette et catégorique. Un peu plus tard, pourtant, je vais vous dire qui je suis. D’ailleurs, auparavant, nous serons d’accord et vous m’aurez obéi.
— Ah ?
Daniel, cependant, venait de rentrer avec le paquet de clous qu’il était allé acheter. Il arrivait à peu près dix minutes après le moment où Sunds avait pénétré dans son salon pour y rejoindre l’inconnu.
Le jeune garçon eut un sursaut d’étonnement en apercevant à un moment donné Bouzille qui, traversant l’atelier, gagnait la courette extérieure et allait indiscrètement se placer près de la porte du salon avec l’intention bien nette, semblait-il, de regarder par le trou de la serrure ou d’y coller son oreille. Bouzille était curieux comme une commère, c’était là son moindre défaut.
L’ancien chemineau, toutefois, avant de mettre à exécution son projet indiscret, regarda derrière lui. Apercevant Daniel qui l’observait, il lui fit un signe de la main. Le jeune garçon s’approcha. Comme il arrivait auprès de Bouzille, celui-ci, qui avait déjà entendu quelque chose de la conversation de Sunds et de son visiteur, fit de grands gestes pour lui signifier d’approcher avec précaution, mais rapidement aussi, afin d’entendre également.
Daniel hésita un instant, puis, écouta sans prêter grande attention. Mais à peine avait-il entendu quelques mots qu’il pâlit, et, sans plus se préoccuper de Bouzille, colla son oreille à la porte.
À l’intérieur de la pièce l’inconnu déclarait d’une voix nette et catégorique :
— Je veux qu’il en soit ainsi, et il me faut ce tableau !
On entendit Sunds répondre :
— Mais c’est difficile, très difficile, pour ne pas dire impossible.
L’artiste ajoutait d’une voix inquiète :
— D’ailleurs, c’est très grave ! Vous me demandez en somme de me déshonorer, de me perdre ?
— Imbécile ! reprit la voix de l’inconnu. Ce n’est pas se perdre que gagner une fortune.
L’homme continuait :
— D’ailleurs, si tu ne veux pas, tu en seras puni.
— Que me ferez-vous ?
— C’est bien simple. J’ai toutes les preuves voulues pour te faire pincer dans l’affaire de Ville-d’Avray. Sais-tu bien que rien n’est plus facile que de te compromettre dans cette histoire ?
Le Danois protesta :
Mais je suis innocent de l’attentat. Je n’ai rien médité contre le bâtonnier.
— Aucune importance. La police qui n’a pas encore trouvé de coupable et qui sans doute ne le trouvera pas, selon son habitude, sera fort contente qu’on lui en apporte un, bien à point, compromis de la façon la plus irréfutable. Et je te prie de croire que je m’entends à merveille pour faire condamner les gens, surtout lorsqu’ils ne le méritent pas.
— Mon Dieu, je suis perdu.
— Tu es sauvé au contraire, imbécile, car tu vas être riche ! Songe donc que c’est la fortune que je t’apporte. Et tu aurais l’audace d’hésiter ? Non, vraiment, on n’est pas stupide à ce point. D’ailleurs, je ne t’offre pas le choix : je veux que tu agisses. Et tu agiras.
Il semblait que, peu à peu, Sunds fût subjugué par l’ascendant évidemment communicatif de son interlocuteur. Après un court silence il interrogea :
— Mettons que je vous obéisse, reste à savoir comment on pourra procéder.
— Ça, c’est ton affaire. Tu as toute la journée pour réfléchir, débrouille-toi comme tu l’entendras.
La conversation continua sur un ton plus bas. Daniel et Bouzille n’entendirent plus rien.
Le jeune homme et le chemineau, cependant, pressentant que l’entretien allait finir, quittèrent leur poste d’observation.
Ils s’écartèrent l’un de l’autre. Daniel rentra dans l’atelier, Bouzille s’enfuit sous le hangar, à l’autre extrémité de la cour, et, ayant enfin découvert un marteau, il se mit à taper furieusement sur une caisse qu’il s’agissait de refermer.
Bouzille, cependant, avait perdu toute sa gaieté première. Il songeait :
« Je mettrais ma tête à couper que c’est la voix de Fantômas que j’ai entendue.
Depuis longtemps le visiteur mystérieux s’était retiré et si Bouzille était soucieux, si le jeune Daniel était troublé, Érick Sunds ne paraissait guère plus tranquille.
Le négociant en antiquités disparut pendant quelques instants pour s’en aller déjeuner, puis il revint, sombre, et acheva ses préparatifs.
Il devait s’en aller à deux heures chez le bâtonnier, pour y prendre le fameux tableau.
Il dit à Bouzille :
— Tu me retrouveras à Bagatelle, vers quatre heures. J’ai besoin de toi pour m’aider à mes installations.
Puis, pendant une heure encore, Sunds resta dans son atelier, en tête à tête avec le petit Daniel, auquel il ne dit pas une seule parole.
Le jeune homme, d’ailleurs, se gardait bien d’interroger le Danois.
Au moment de partir, celui-ci, toutefois, changea complètement d’attitude, son visage s’éclaira, il appela :
— Daniel, mon petit, va donc me chercher ma boîte à couleurs.
Et tandis que le jeune homme s’éclipsait, Sunds murmurait :
— Je crois bien que j’ai trouvé la combinaison. C’est risqué, sans doute, mais si ça passe, c’est magnifique.
***
Rue d’Amsterdam, chez le bâtonnier, le dîner s’achevait.
— Allons dans mon cabinet, dit M e Faramont à Keyrolles, venu partager avec lui le repas du soir.
Et lorsque les deux hommes furent en tête à tête, le bâtonnier dit à son beau-frère :