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La guepe rouge (Красная оса)

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La guepe rouge (Красная оса)
Название: La guepe rouge (Красная оса)
Дата добавления: 15 январь 2020
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La guepe rouge (Красная оса) - читать бесплатно онлайн , автор Аллен Марсель

продолжение серии книг про Фантомаса

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Le directeur ajouta :

— Que personne ne s’éloigne avant notre retour.

M. Malherbe, ces mots dits, ordonna au mécanicien :

— Marchez vite, mon ami, à la Sûreté d’abord.

À ce moment, Fantômas respira profondément, puis gouailla à part soi :

— Il m’est profondément indifférent que personne ne sorte désormais, et je me moque fort des précautions de Juve.

Où donc était le bandit ?

L’automobile accéléra sa marche, elle traversait le trottoir, tournait sur la chaussée, atteignant enfin sa pleine vitesse. Or, la voiture avait à peine avancé d’une centaine de mètres, elle croisait tout juste une autre automobile rangée le long du trottoir, arrêtée là, où elle stationnait d’ailleurs chaque jour depuis près d’une quinzaine, que deux détonations retentissaient. À ce moment deux balles de revolver perçaient le toit de la voiture où se trouvaient Juve et le directeur de la Santé ; les deux hommes, par miracle, n’étaient pas atteints, mais, leur premier émoi passé, ils bondirent aux portières. Hélas ! il était trop tard.

Juve et M. Malherbe avaient tout juste le temps de comprendre ce qui venait de se passer.

Du toit de leur propre automobile, de l’intérieur de la boîte de pneus de rechange, un homme couché au milieu, roulé en boule, échappant naturellement à tous les regards, venait de bondir.

Bien que la voiture fût lancée à toute vitesse, il trouvait moyen, faisant preuve d’une habileté d’acrobate, de sauter sur le sol et de conserver son équilibre.

— Fantômas, Fantômas ! hurla Juve.

Et c’était bien lui, en effet, qui s’échappait définitivement, après avoir réussi la plus extraordinaire des évasions. Fantômas, en effet, avait merveilleusement dupé Juve.

À sa sortie hors du mur, il s’était parfaitement rendu compte qu’il était pris, dans la remise, comme dans une véritable souricière. S’y dissimuler était impossible. Mais Fantômas savait triompher de tous les obstacles.

En regardant autour de lui, il songea à la pile de pneus dressée sur le toit de la limousine.

« Ceci peut me faire une cachette, pensait-il, une cachette d’autant meilleure que, si l’on ne m’y découvre pas, la voiture même de M. Malherbe se chargera de me conduire hors de la Santé. » Et c’était tout simplement pour donner le change, pour éviter que Juve ne pût penser à fouiller la remise que Fantômas avait pris la précaution de dévisser la serrure pour faire croire qu’il était déjà loin.

Juve s’était pris à cet infernal stratagème. Ainsi que l’avait désiré Fantômas, il avait supposé que le bandit n’était plus dans la remise et il payait maintenant la faute qu’il avait commise en ne fouillant point le petit local où, cependant, il avait trouvé des traces du bandit.

À la portière de l’automobile, Juve hurlait :

— Fantômas, Fantômas !

Mais que pouvaient bien ses cris ?

Le bandit, en deux bonds, avait rejoint l’automobile stationnant le long du trottoir.

La voiture appartenait assurément à des complices, elle l’attendait à n’en pas douter. À peine Fantômas avait-il sauté sur la banquette que la voiture démarrait.

Bien avant que Juve et M. Malherbe aient eu le temps de prévenir leur conducteur, bien avant que leur propre automobile ait pu s’arrêter, virer, partir pour donner la chasse, la voiture de Fantômas avait démarré à toute allure, brusquement tourné dans une petite ruelle, tourné encore un peu plus loin.

Où était-elle ? Qu’était-elle devenue ? Nul n’aurait pu le dire.

14 – ON EN PARLERA

Ce matin-là, une activité inhabituelle régnait dans la boutique de Sunds. C’était, d’ailleurs, le désordre le plus complet. De tous les côtés, il y avait de grosses caisses de bois s’échafaudant les unes sur les autres, à demi éventrées et vomissant d’énormes bottes de paille dont les brindilles s’étalaient sur le sol et le plancher.

Un peu partout, il y avait des objets de toute nature, de toutes tailles, soit posés sur des chaises, soit amoncelés sur des étagères, ou même simplement poussés dans les coins. On avait l’impression qu’il s’agissait là d’une liquidation générale ou alors d’un déménagement.

Le Danois déménageait-il ?

Non, mais c’était tout comme, car il mettait sens dessus dessous son intérieur comme s’il avait eu l’intention de le modifier de fond en comble. À ce moment-là, il pouvait être neuf heures du matin, Sunds était tout seul dans son atelier. Quelques instants auparavant, il avait envoyé son jeune camarade Daniel lui acheter une boîte de clous au bazar le plus proche. Et ce jeune homme mystérieux et nonchalant, comme à son ordinaire, tardait évidemment à revenir au gré de Sunds, car celui-ci s’impatientait, grommelait entre ses dents :

— Assommant, insupportable, ce petit Daniel. Jamais là quand on a besoin de lui.

Sunds, d’ailleurs, sincèrement, reconnaissait :

— Il est vrai que, pour ce que je le paie, je ne puis pas exiger grand-chose.

Sunds, en effet, ne donnait à Daniel que son amitié.

De temps à autre, il l’invitait à déjeuner ou à dîner et lui permettait de coucher dans la soupente voisine de l’atelier. En échange, le jeune garçon lui faisait ses courses, l’aidait de temps à autre dans les besognes difficiles. Mais, malgré l’existence intime que menaient l’artiste et son nouveau compagnon, ils étaient toutefois très éloignés l’un de l’autre, et si Sunds, parfois, avait tenté quelques questions indiscrètes sur l’existence antérieure de Daniel, celui-ci, ou ne lui avait pas répondu, ou l’avait rabroué de la belle façon, lui disant que chacun était libre de vivre à sa guise et que lui, particulièrement, très indépendant de sa nature, prétendait ne rendre de comptes à personne.

Sunds, d’ailleurs, n’avait pas insisté.

Ce matin-là, toutefois, le pacifique Danois était fort énervé. À deux ou trois reprises il jura :

— Quel animal ! Il lui en faut, un temps !

La porte s’ouvrit et Sunds poussa un soupir de soulagement :

— Ah sapristi ! ce n’est pas trop tôt, te voilà donc, gamin ?

Mais une voix, qui n’était pas celle de Daniel répliquait :

— Gamin ? je crois que l’on me flatte ici.

Sunds se retourna et partit d’un grand éclat de rire.

L’individu qui venait de pénétrer chez lui était aussi l’un de ses familiers, mais un bonhomme qui n’avait plus rien du charme et de la grâce appartenant à la jeunesse. C’était le père Bouzille, comme on appelait dans le quartier l’ancien chemineau.

Sunds parut enchanté de le voir.

— Tu tombes bien, dit-il, tu vas me donner un coup de main.

— Ça colle.

— À ce propos, poursuivit Sunds, auquel la dernière phrase du chemineau rappelait quelque chose, à propos de colle, j’ai deux mots à te dire. Qu’as-tu fait, l’autre jour, de la colle de pâte que je t’avais confiée pour réparer les papiers du mur ?

— Il n’en reste plus du tout.

— C’est pas possible, fit l’artiste, j’en avais acheté près de deux kilogrammes.

Bouzille se contentait de répéter :

— Il n’en reste plus.

Mais le peintre insistait :

— Je te dis que ça n’est pas possible, tu as juste collé quelques centimètres de papier, je voudrais savoir ce qu’est devenue ma marchandise. Allons, assez plaisanté, Bouzille, rends-la-moi !

Le chemineau, brusquement, éclata de rire :

— Vous la rendre, mais ce n’est pas possible. J’aime autant vous l’avouer, voilà longtemps qu’elle est digérée.

— Digérée ! s’exclama l’artiste, qu’est-ce que cela signifie ?

— Eh bien, ça signifie que je me suis tapé la tête avec. Vous savez, avec un peu de sucre en poudre, c’est pas plus mauvais qu’autre chose.

Sunds était tellement abasourdi par l’aveu du bonhomme qui lui servait parfois de modèle qu’il ne trouva rien à répondre.

Au surplus, le temps passait et il fallait faire vite. Sunds avait de nombreux emballages à terminer et ceux-ci ne pouvaient pas attendre. Il s’agissait pour le Danois de faire conduire le soir même, en plein bois de Boulogne, une série d’objets vrais ou faux qui lui appartenaient ou étaient confiés à sa garde et qu’il fallait faire figurer à l’Exposition de l’Art en plein air organisée au château de Bagatelle. Cette exposition ouvrait le lendemain, et Sunds désormais désigna à Bouzille une grande caisse à claire-voie presque entièrement montée, et lui annonça :

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