Tragedies
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«Une sorte d'?pouvante emplit Eschyle d'un bout ? l'autre ; une m?duse profonde s'y dessine vaguement derri?re les figures qui se meuvent dans la lumi?re. Eschyle est magnifique et formidable, comme si l'on voyait un froncement de sourcil au-dessus du soleil» (Victor Hugo).
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Hélas, malheureux! comment ai-je été accablé de cette calamité lamentable et inattendue! oh! que la fortune afflige amèrement la race des Perses! Ah! malheureux! que faire? La vigueur de mes genoux fléchit devant ces vieillards! Ô Zeus, que ne suis-je mort avec mes guerriers morts!
Hélas, hélas! ô roi, voici qu'un dieu a moissonné cette brave armée, gloire des hommes, honneur de la Perse! La terre pleure cette jeunesse tuée par Xerxès, lui qui a empli le Hadès de Perses! Que de guerriers sont morts, archers redoutables, fleurs de la patrie! Toute une race innombrable de guerriers a péri!
Hélas, hélas! ma brave armée!
Toute l'Asia, ô roi de cette terre, tombe misérablement sur ses genoux!
Strophe I.
Moi, hélas, hélas! funeste, lamentable pour ma race, je suis né pour la ruine de la terre de la patrie!
Je saluerai ton retour par des cris funèbres, par l'hymne lugubre du chanteur Mariandynien, par les gémissements et les larmes!
Antistrophe I.
Poussez des cris discordants, lugubres, lamentables! un dieu s'est tourné contre moi!
Certes, je pousserai des cris lamentables, je pleurerai amèrement les terribles calamités du peuple, souffertes sur la mer, et la jeunesse du royaume gémissant! Je crierai, je pleurerai, je gémirai!
Strophe II.
Arès nous a ravi la victoire; il a fait triompher la flotte des Iaônes, il a fauché la sombre mer et le fatal rivage! Hélas, hélas! criez, redemandez-moi tout!
Où as-tu laissé la multitude de tes amis, ceux qui se tenaient debout à ton côté: Pharandakès, Souzas, Pélagôn, Dotamas et Agdabatas, Psammis, Sousiskanès qui partit d'Ekbatân?
Antistrophe II.
Je les ai laissés morts, précipités de leur nef Tyrienne sur les rivages de Salamis, sur les âpres côtes.
Hélas, hélas! où sont Pharnoukhos et le brave Ariomardos, et le prince Seualkès, et le noble Lilaios, Memphis, Tharybis, Masistrès, Artembarès et Hystaikhmas? Dis-moi où ils sont.
Strophe III.
Hélas, hélas! En face de l'antique et odieuse Athèna, tous, les malheureux! ont été jetés palpitants contre terre.
Et lui, cet œil fidèle qui comptait pour toi les innombrables Perses, le fils de Batanôkhos, fils de Sésamès, fils de Mygabatès, Alpistès? Et Parthos, et le grand Oibarès, où les as-tu laissés? Oh! les ennemis! Que les maux que tu racontes ont été funestes aux braves Perses!
Antistrophe III.
Tu excites mon amer regret de mes braves amis, tu les renouvelles en rappelant ces malheurs terribles. Mon cœur pousse des cris du fond de ma poitrine!
Et le Myriontarque Xanthès, chef des Mardes, et le brave Ankharès, et Diaixis, et Arsakès, chefs des cavaliers, et Kèdadatès, et Lythymnès, et Tolmos, insatiable de combats? Ils ont été ensevelis, mais sans chars abrités par des tentes et sans cortége!
Strophe IV.
Ils sont morts ceux qui étaient les chefs de l'armée!
Ils sont morts sans être honorés, hélas! malheur! ô malheur! ô daimones, vous nous avez accablés d'un mal inattendu et terrible, fait pour les regards d'Atè!
Antistrophe IV.
Nous avons été frappés d'un coup tel que nous n'en recevrons de notre vie!
Nous avons été frappés, cela est certain! Calamité inattendue, inouïe! Nous nous sommes heurtés pour notre malheur à la flotte des Iaônes! Cette guerre a été funeste à la race des Perses!
Strophe V.
Certes! Et j'ai été vaincu avec une telle armée!
Quoi! le grand royaume des Perses est-il donc détruit?
Ne vois-tu pas ce qui me reste de ma puissance?
Je vois, je vois!
Ce carquois…
C'est ce que tu as sauvé, dis-tu?
Oui! cette gaîne de mes flèches.
C'est peu sur tant de pertes!
Nous n'avons plus de défenseurs!
La race des Iaônes est ardente au combat.
Antistrophe V.
Elle est très vaillante. J'ai subi une défaite inattendue.
