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Les Possedes

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Les Possedes
Название: Les Possedes
Дата добавления: 16 январь 2020
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Les Possedes - читать бесплатно онлайн , автор Dosto?evski Fedor Mikha?lovitch

«Est-il possible de croire? S?rieusement et effectivement? Tout est l?.» Stavroguine envo?te tous ceux qui l'approchent, hommes ou femmes. Il ne trouve de limite ? son immense orgueil que dans l'existence de Dieu. Il la nie et tombe dans l'absurdit? de la libert? pour un homme seul et sans raison d'?tre. Tous les personnages de ce grand roman sont poss?d?s par un d?mon, le socialisme ath?e, le nihilisme r?volutionnaire ou la superstition religieuse. Ignorant les limites de notre condition, ces id?ologies sont incapables de rendre compte de l'homme et de la soci?t? et appellent un terrorisme destructeur. Sombre trag?die d'amour et de mort, «Les Poss?d?s» sont l'incarnation g?niale des doutes et des angoisses de Dosto?evski sur l'avenir de l'homme et de la Russie. D?s 1870, il avait pressenti les dangers du totalitarisme au XXe si?cle.

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– Vous êtes cause que depuis deux nuits je n’ai pas dormi. – Voilà déjà deux jours que le manuscrit est retrouvé; si je ne vous l’ai pas rendu tout de suite, c’est parce que je tenais à le lire d’un bout à l’autre, et, comme je n’ai pas le temps pendant la journée, j’ai dû y consacrer mes nuits. Eh bien, je suis mécontent de ce roman: l’idée ne me plaît pas. Peu importe après tout, je n’ai jamais été un critique; d’ailleurs, quoique mécontent, batuchka, je n’ai pas pu m’arracher à cette lecture! Les chapitres IV et V, c’est… c’est… le diable sait quoi! Et que d’humour vous avez fourré là-dedans! j’ai bien ri. Comme vous savez pourtant provoquer l’hilarité sans que cela paraisse! Dans les chapitres IX et X il n’est question que d’amour, ce n’est pas mon affaire, mais cela produit tout de même de l’effet. Pour ce qui est de la fin, oh! je vous battrais volontiers. Voyons, quelle est votre conclusion? Toujours l’éternelle balançoire, la glorification du bonheur domestique: vos personnages se marient, ont beaucoup d’enfants et font bien leurs affaires! Vous enchantez le lecteur, car moi-même, je le répète, je n’ai pas pu m’arracher à votre roman, mais vous n’en êtes que plus coupable. Le public est bête, les hommes intelligents devraient l’éclairer, et vous au contraire… Allons, assez, adieu. Une autre fois ne vous fâchez pas; j’étais venu pour vous dire deux petits mots urgents; mais vous êtes si mal disposé…

André Antonovitch, pendant ce temps, avait serré son manuscrit dans une bibliothèque en bois de chêne et fait signe à Blum de se retirer. L’employé obéit d’un air de chagrin.

– Je ne suis pas mal disposé, seulement… j’ai toujours des ennuis, grommela le gouverneur.

Quoiqu’il eût prononcé ces mots en fronçant les sourcils, sa colère avait disparu; il s’assit près de la table.

– Asseyez-vous, continua-t-il, – et dites-moi vos deux mots. Je ne vous avais pas vu depuis longtemps, Pierre Stépanovitch; seulement, à l’avenir, n’entrez plus brusquement comme cela… on est quelquefois occupé…

– C’est une habitude que j’ai…

– Je le sais et je crois que vous n’y mettez aucune mauvaise intention, mais parfois on a des soucis… Asseyez-vous donc.

Pierre Stépanovitch s’assit à la turque sur le divan.

III

– Ainsi vous avez des soucis; est-il possible que ce soit à cause de ces niaiseries? dit-il en montrant la proclamation. – Je vous apporterai de ces petites feuilles autant que vous en voudrez, j’ai fait connaissance avec elles dans le gouvernement de Kh…

– Pendant que vous étiez là?

– Naturellement, ce n’était pas en mon absence. Elle a aussi une vignette, une hache est dessinée au haut de la page. Permettez (il prit la proclamation); en effet, la hache y est bien, c’est exactement la même.

– Oui, il y a une hache. Vous voyez la hache.

– Eh bien, c’est là ce qui vous fait peur?

– Il ne s’agit pas de la hache… du reste, je n’ai pas peur, mais cette affaire… c’est une affaire telle, il y a ici des circonstances…

– Lesquelles? Parce que cela a été apporté à la fabrique? Hé, hé. Mais, vous savez, bientôt les ouvriers de cette fabrique rédigeront eux-mêmes des proclamations.

– Comment cela? demanda sévèrement Von Lembke.

– C’est ainsi. Ayez l’œil sur eux. Vous êtes un homme trop mou, André Antonovitch; vous écrivez des romans. Or, ici, il faudrait procéder à l’ancienne manière.

– Comment, à l’ancienne manière? Que me conseillez-vous? On a nettoyé la fabrique, j’ai donné des ordres, et ils ont été exécutés.

– Mais les ouvriers s’agitent. Vous devriez les faire fustiger tous, ce serait une affaire finie.

– Ils s’agitent? C’est une absurdité; j’ai donné des ordres, et l’on a désinfecté la fabrique.

– Eh! André Antonovitch, vous êtes un homme mou!

– D’abord je suis loin d’être aussi mou que vous le dites, et ensuite… répliqua Von Lembke froissé. Il ne se prêtait à cette conversation qu’avec répugnance et seulement dans l’espoir que le jeune homme lui dirait quelque chose de nouveau.

– A-ah! encore une vieille connaissance! interrompit Pierre Stépanovitch en dirigeant ses regards vers un autre document placé sous un presse-papier; c’était une petite feuille qui ressemblait aussi à une proclamation et qui avait été évidemment imprimée à l’étranger, mais elle était en vers; – celle-là, je la sais par cœur: Une personnalité éclairée! Voyons un peu; en effet, c’est la Personnalité éclairée. J’étais encore à l’étranger quand j’ai fait la connaissance de cette personnalité. Où l’avez-vous dénichée?

– Vous dites que vous l’avez vue à l’étranger? demanda vivement Von Lembke.

– Oui, il y a de cela quatre mois, peut-être même cinq.

– Que de choses vous avez vues à l’étranger! observa avec un regard sondeur André Antonovitch.

Sans l’écouter, le jeune homme déplia le papier et lut tout haut la poésie suivante:

UNE PERSONNALITÉ ÉCLAIRÉE.

Issu d’une obscure origine,

Au milieu du peuple il grandit;

Sur lui le tyran et le barine

Firent peser leur joug maudit.

Mais, bravant toutes les menaces

D’un gouvernement détesté,

Cet homme fut parmi les masses

L’apôtre de la liberté.

Dès le début de sa carrière,

Pour se dérober au bourreau,

Il dut sur la terre étrangère

Aller planter son fier drapeau.

Et le peuple rempli de haines

Depuis Smolensk jusqu’à Tachkent,

Attendait pour briser ses chaînes

Le retour de l’étudiant.

La multitude impatiente

N’attendait de lui qu’un appel

Pour engager la lutte ardente,

Renverser le trône et l’autel,

Puis, en tout lieu, village ou ville,

Abolir la propriété,

Le mariage et la famille,

Ces fléaux de l’humanité!

– Sans doute on a pris cela chez l’officier, hein? demanda Pierre Stépanovitch.

– Vous connaissez aussi cet officier?

– Certainement. J’ai banqueté avec lui pendant deux jours. Il faut qu’il soit devenu fou.

– Il n’est peut-être pas fou.

– Comment ne le serait-il pas, puisqu’il s’est mis à mordre?

– Mais, permettez, si vous avez vu ces vers à l’étranger et qu’ensuite on les trouve ici chez cet officier…

– Eh bien? C’est ingénieux! Il me semble, André Antonovitch, que vous me faites subir un interrogatoire? Écoutez, commença soudain Pierre Stépanovitch avec une gravité extraordinaire. – Ce que j’ai vu à l’étranger, je l’ai fait connaître à quelqu’un lorsque je suis rentré en Russie, et mes explications ont été jugées satisfaisantes, autrement votre ville n’aurait pas en ce moment le bonheur de me posséder. Je considère que mon passé est liquidé et que je n’ai de compte à rendre à personne. Je l’ai liquidé non en me faisant dénonciateur, mais en agissant comme ma situation me forçait d’agir. Ceux qui ont écrit à Julie Mikhaïlovna connaissent la chose, et ils m’ont représenté à elle comme un honnête homme… Allons, au diable tout cela! J’étais venu pour vous entretenir d’une affaire sérieuse, et vous avez bien fait de renvoyer votre ramoneur. L’affaire a de l’importance pour moi, André Antonovitch; j’ai une prière instante à vous adresser.

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