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Les Possedes

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Les Possedes
Название: Les Possedes
Дата добавления: 16 январь 2020
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Les Possedes - читать бесплатно онлайн , автор Dosto?evski Fedor Mikha?lovitch

«Est-il possible de croire? S?rieusement et effectivement? Tout est l?.» Stavroguine envo?te tous ceux qui l'approchent, hommes ou femmes. Il ne trouve de limite ? son immense orgueil que dans l'existence de Dieu. Il la nie et tombe dans l'absurdit? de la libert? pour un homme seul et sans raison d'?tre. Tous les personnages de ce grand roman sont poss?d?s par un d?mon, le socialisme ath?e, le nihilisme r?volutionnaire ou la superstition religieuse. Ignorant les limites de notre condition, ces id?ologies sont incapables de rendre compte de l'homme et de la soci?t? et appellent un terrorisme destructeur. Sombre trag?die d'amour et de mort, «Les Poss?d?s» sont l'incarnation g?niale des doutes et des angoisses de Dosto?evski sur l'avenir de l'homme et de la Russie. D?s 1870, il avait pressenti les dangers du totalitarisme au XXe si?cle.

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D’ordinaire, il ne le prenait pas seul et en offrait aux visiteurs, non à tous, il est vrai, mais à ceux qui lui paraissaient dignes d’un tel honneur. Ces choix avaient toujours beaucoup d’imprévu. Tantôt, négligeant les hauts dignitaires et les gens riches, il régalait un moujik ou quelque vieille bonne femme; tantôt, au contraire, c’était à un gros marchand qu’il donnait la préférence sur les pauvres diables. Il s’en fallait aussi que tous fussent servis de la même façon: pour les uns on sucrait le thé, à d’autres on donnait un morceau de sucre à sucer, d’autres enfin n’avaient de sucre sous aucune forme. Dans la circonstance présente, les favorisés furent le religieux étranger et le vieux pèlerin. Le premier eut un verre de thé sucré, le second n’eut pas de sucre du tout. Le gros moine du couvent de Saint-Euthyme, qui jusqu’à ce jour-là n’avait jamais été oublié, dut cette fois se contenter de voir boire les autres.

– Sémen Iakovlévitch, dites-moi quelque chose; je désirais depuis longtemps faire votre connaissance, dit avec un sourire et un clignement d’yeux la dame élégante qui avait déclaré qu’il ne fallait pas être difficile en fait de distractions. L’iourodivii ne la regarda même pas. Le propriétaire, agenouillé poussa un profond et bruyant soupir.

– Donnez-lui du thé sucré! dit soudain Sémen Iakovlévitch en montrant le riche marchand.

Celui-ci s’approcha et vint se placer à côté du propriétaire.

– Encore du sucre à lui! ordonna le bienheureux après qu’on eût versé le verre de thé. – On obéit. – Encore, encore à lui! – On remit du sucre à trois reprises. Le marchand but son sirop sans murmurer.

– Seigneur! chuchota l’assistance en se signant. Le propriétaire poussa un second soupir, non moins profond que le premier.

– Batuchka! Sémen Iakovlévitch! cria tout à coup d’une voix dolente mais en même temps très aigre la dame pauvre, que les nôtres avaient écartée du treillage. – Depuis une grande heure, mon bon ami, j’attends un mot de toi. Parle-moi, donne un conseil à l’orpheline.

– Interroge-là, dit Sémen Iakovlévitch au rat d’église. Celui-ci s’avança vers elle.

– Avez-vous fait ce que Sémen Iakovlévitch vous a ordonné la dernière fois? demanda-t-il à la veuve d’un ton bas et mesuré.

– Que faire avec eux, Sémen Iakovlévitch? glapit la vieille dame; – ce sont des anthropophages; ils portent plainte contre moi devant le tribunal de l’arrondissement; ils me menacent du sénat: voilà comme ils traitent leur mère!…

– Donne-lui! dit l’iourodivii en montrant un pain de sucre.

Le jeune garçon s’élança aussitôt vers l’objet indiqué, le prit et l’apporta à la veuve.

– Oh! batuchka, tu es trop bon! Que ferai-je de tout cela? reprit-elle.

– Encore! encore! ordonna Sémen Iakovlévitch.

Un nouveau pain de sucre fut offert à la veuve.

– Encore! encore! répéta le bienheureux.

On apporta un troisième et, enfin, un quatrième pain de sucre; la visiteuse en avait de tous les côtés. Le moine de notre couvent soupira: tout cela aurait pu aller au monastère comme les autres fois.

– C’est beaucoup trop pour moi; qu’ai-je besoin d’en avoir autant? observa la veuve, confuse. – Mais est-ce que ce n’est pas une prophétie, batuchka?

– Si, c’est une prophétie, dit quelqu’un dans la foule.

– Qu’on lui en donne encore une livre, encore! poursuivit Sémen Iakovlévitch.

Il restait encore sur la table un pain de sucre entier; mais le bienheureux avait dit de donner une livre, et l’on donna une livre.

– Seigneur! Seigneur! soupiraient les gens du peuple en faisant le signe de la croix, c’est une évidente prophétie.

– Adoucissez d’abord votre cœur par la bonté et la miséricorde, et ensuite venez vous plaindre de vos enfants, l’os de vos os, voilà probablement ce que signifie cet emblème remarqua à voix basse, mais d’un air très satisfait de lui-même le gros moine, à qui on avait oublié d’offrir du thé et dont l’amour-propre blessé cherchait une consolation.

– Mais quoi, batuchka! reprit soudain la veuve en colère, – quand le feu a pris chez les Verkhichine, ils m’ont passé un nœud coulant autour du corps pour me traîner dans les flammes. Ils ont fourré un chat mort dans mon coffre. C'est-à-dire qu’ils sont capables de toutes les vilenies…

– Qu’on la mette à la porte! cria Sémen Iakovlévitch en agitant les bras.

Le rat d’église et le jeune gars s’élancèrent de l’autre côté du grillage. Le premier prit la veuve par le bras; elle ne fit pas de résistance, et se laissa conduire vers la porte en se retournant pour considérer les pains de sucre que le jeune domestique portait derrière elle.

– Reprends-lui en un! ordonna l’iourodivii à l’artelchtchik resté près de lui. Le laquais courut sur les pas de ceux qui venaient de sortir, et, quelque temps après, les trois domestiques revinrent, rapportant un des pains de sucre qui avaient été donnés à la veuve; les trois autres demeurèrent en sa possession.

– Sémen Iakovlévitch, pourquoi donc ne m’avez-vous rien répondu? il y a si longtemps que vous m’intéressez, dit celle de nos dames qui avait déjà pris la parole.

Le bienheureux ne l’écouta point, et s’adressa au moine de notre monastère:

– Interroge-le! ordonna-t-il en lui montrant le propriétaire agenouillé.

Le moine s’approcha gravement du propriétaire.

– Quelle faute avez-vous commise? Ne vous avait-on pas ordonné quelque chose?

– De ne pas me battre, de m’abstenir de voies de fait, répondit d’une voix enrouée l’interpellé.

– Avez-vous obéi à cet ordre? reprit le moine.

– Je ne puis pas; c’est plus fort que moi.

Sémen Iakovlévitch agita les bras.

– Chasse-le, chasse-le! Mets-le à la porte avec un balai!

Sans attendre que les faits suivissent les paroles, le propriétaire s’empressa de détaler.

– Il a laissé une pièce d’or à l’endroit où il était, dit le moine en ramassant sur le parquet une demi-impériale.

– Voilà à qui il faut la donner, fit Sémen Iakovlévitch; et il indiqua du geste le riche marchand, qui n’osa pas refuser ce don.

– L’eau va toujours à la rivière, ne put s’empêcher d’observer le moine.

– À celui-ci du thé sucré, ordonna brusquement Sémen Iakovlévitch en montrant Maurice Nikolaïévitch.

Un domestique remplit un verre et l’offrit par erreur à un élégant qui avait un binocle sur le nez.

– Au grand, au grand! reprit le bienheureux.

Maurice Nikolaïévitch prit le verre, salua, et se mit à boire. Tous les nôtres partirent d’un éclat de rire, je ne sais pourquoi.

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