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Le Chevalier De Maison-Rouge

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Le Chevalier De Maison-Rouge
Название: Le Chevalier De Maison-Rouge
Автор: Dumas Alexandre
Дата добавления: 16 январь 2020
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Le Chevalier De Maison-Rouge - читать бесплатно онлайн , автор Dumas Alexandre

Un des livres consacr?s par Dumas ? la R?volution Fran?aise. L'action se passe en 1793. Le jacobin Maurice Lindey, officier dans la garde civique, sauve des investigations d'une patrouille une jeune et belle inconnue, qui garde l'anonymat. Prisonni?re au Temple, o? r?gne le cordonnier Simon, ge?lier du dauphin, Marie-Antoinette re?oit un billet lui annon?ant que le chevalier de Maison-Rouge pr?pare son enl?vement…

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Puis, avec un soupir de lassitude, il alla s’installer à la table voisine de celle où soupait notre patriote.

La maîtresse du cabaret, par suite de la déférence qu’elle portait au nouvel arrivant, se leva et alla commander elle-même les objets demandés.

Les deux hommes se tournaient le dos; l’un regardait dans la rue, l’autre vers le fond de la chambre. Pas un mot ne s’échangea entre les deux hommes tant que la maîtresse du cabaret n’eut pas complètement disparu.

Lorsque la porte se fut refermée derrière elle, et qu’à la lueur d’une seule chandelle suspendue à un bout de fil de fer, dans des proportions assez savantes pour que le luminaire fût divisible entre les deux convives, quand enfin l’homme au bonnet à poil se fut aperçu, grâce à la glace placée en face de lui, que la chambre était parfaitement déserte:

– Bonsoir, dit-il à son compagnon sans se retourner.

– Bonsoir, monsieur, dit le nouveau venu.

– Eh bien, demanda le patriote avec la même indifférence affectée, où en sommes-nous?

– Eh bien, c’est fini.

– Qu’est-ce qui est fini?

– Comme nous en sommes convenus, j’ai eu des raisons avec le père Richard pour le service, j’ai prétexté ma faiblesse d’ouïe, mes éblouissements, et je me suis trouvé mal en plein greffe.

– Très bien; après?

– Après, le père Richard a appelé sa femme, et sa femme m’a frotté les tempes avec du vinaigre, ce qui m’a fait revenir.

– Bon! ensuite?

– Ensuite, comme il était convenu entre nous, j’ai dit que le manque d’air me produisait ces éblouissements, attendu que j’étais sanguin, et que le service de la Conciergerie, où il se trouve en ce moment quatre cents prisonniers, me tuait.

– Qu’ont-ils dit?

– La mère Richard m’a plaint.

– Et le père Richard?

– Il m’a mis à la porte.

– Mais ce n’est point assez qu’il t’ait mis à la porte.

– Attendez donc; alors la mère Richard, qui est une bonne femme, lui a reproché de n’avoir pas de cœur, attendu que j’étais père de famille.

– Et il a dit à cela?

– Il a dit qu’elle avait raison, mais que la première condition inhérente à l’état de guichetier était de demeurer dans la prison à laquelle il était attaché; que la République ne plaisantait pas, et qu’elle coupait le cou à ceux qui avaient des éblouissements dans l’exercice de leurs fonctions.

– Diable! fit le patriote.

– Et il n’avait pas tort, le père Richard; depuis que l’Autrichienne est là, c’est un enfer de surveillance; on y dévisage son père.

Le patriote donna son assiette à lécher au chien, qui fut mordu par le chat.

– Achevez, dit-il sans se retourner.

– Enfin, monsieur, je me suis mis à gémir, c’est-à-dire que je me sentais très mal; j’ai demandé l’infirmerie, et j’ai assuré que mes enfants mourraient de faim si ma paye m’était supprimée.

– Et le père Richard?

– Le père Richard m’a répondu que, quand on était guichetier, on ne faisait pas d’enfants.

– Mais vous avez la mère Richard pour vous, je suppose?

– Heureusement! elle a fait une scène à son mari, lui reprochant d’avoir un mauvais cœur, et le père Richard a fini par me dire: «Eh bien, citoyen Gracchus, entends-toi avec quelqu’un de tes amis qui te donnera quelque chose sur tes gages; présente-le-moi comme remplaçant et je promets de le faire accepter.» Sur quoi, je suis sorti en disant: «C’est bon, père Richard, je vais chercher.»

– Et tu as trouvé, mon brave?

En ce moment, la maîtresse de l’établissement rentra, apportant au citoyen Gracchus sa soupe et sa chopine.

Ce n’était l’affaire ni de Gracchus ni du patriote, qui avaient sans doute quelques communications à se faire.

– Citoyenne, dit le guichetier, j’ai reçu une petite gratification du père Richard, de sorte que je me permettrai aujourd’hui la côtelette de porc aux cornichons et la bouteille de vin de Bourgogne; envoie ta servante me chercher l’une chez le charcutier, et va me chercher l’autre à la cave.

L’hôtesse donna aussitôt ses ordres. La servante sortit par la porte de la rue, et elle sortit, elle, par la porte de la cave.

– Bien, dit le patriote, tu es un garçon intelligent.

– Si intelligent, que je ne me cache pas, malgré vos belles promesses, de quoi il retourne pour nous deux. Vous vous doutez de quoi il retourne?

– Oui, parfaitement.

– C’est notre cou à tous deux que nous jouons.

– Ne t’inquiète pas du mien.

– Ce n’est pas le vôtre non plus, monsieur, qui me cause, je l’avoue, la plus vive inquiétude.

– C’est le tien?

– Oui.

– Mais si je l’estime le double de ce qu’il vaut…

– Eh! monsieur, c’est une chose très précieuse que le cou.

– Pas le tien.

– Comment! pas le mien?

– En ce moment, du moins.

– Que voulez-vous dire?

– Je veux dire que ton cou ne vaut pas une obole, attendu que si, par exemple, j’étais un agent du comité de Salut public, tu serais guillotiné demain.

Le guichetier se retourna d’un mouvement si brusque, que le chien aboya contre lui.

Il était pâle comme la mort.

– Ne te tourne pas et ne pâlis pas, dit le patriote; achève tranquillement ta soupe au contraire: je ne suis pas un agent provocateur, l’ami. Fais-moi entrer à la Conciergerie, installe-moi à ta place, donne-moi les clefs, et demain je te compte cinquante mille livres en or.

– C’est bien vrai au moins?

– Oh! tu as une fameuse caution, tu as ma tête.

Le guichetier médita quelques secondes.

– Allons, dit le patriote, qui le voyait dans sa glace, allons, ne fais pas de mauvaises réflexions; si tu me dénonces, comme tu n’auras fait que ton devoir, la République ne te donnera pas un sou: si tu me sers, comme au contraire tu auras manqué à ce même devoir, et qu’il est injuste dans ce monde de faire quelque chose pour rien, je te donnerai les cinquante mille livres.

– Oh! je comprends bien, dit le guichetier, j’ai tout bénéfice à faire ce que vous demandez; mais je crains les suites…

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