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Les Pardaillan – Livre III – La Fausta

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Les Pardaillan – Livre III – La Fausta
Название: Les Pardaillan – Livre III – La Fausta
Автор: Z?vaco Michel
Дата добавления: 16 январь 2020
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Les Pardaillan – Livre III – La Fausta - читать бесплатно онлайн , автор Z?vaco Michel

Nous sommes en 1573. Jean de Kervilliers, devenu monseigneur l'?v?que prince Farn?se, fait arr?ter L?onore, sa ma?tresse, fille du baron de Montaigues, supplici? pendant la Saint Barth?l?my. Alors que le bourreau lui passe la corde au coup, elle accouche d'une petite fille. Graci?e par le Pr?v?t, elle est emmen?e sans connaissance vers la prison. Devant les yeux du prince Farn?se tortur? par la situation, le voil? p?re et cependant homme d'?glise, la petite Violette est emport?e par ma?tre Claude, le bourreau…

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À ces mots, Pardaillan se lança sur un sentier qui courait autour de Paris et traversait les hameaux du Roule et de Monceaux pour aboutir au village de Montmartre.

– Violetta! murmura le jeune homme, que n’ai-je en effet un trône à t’offrir…

Et palpitant, ébloui de ce qu’il entrevoyait dès lors, Charles d’Angoulême se jeta à la suite de son compagnon au moment où le gros de cavaliers qui était sorti de Paris montait les pentes de Chaillot. Celui qui marchait en tête de ces poursuivants était un homme de trente-huit ans, magnifique de costume et de taille, beau de visage, hautain de geste, sombre de physionomie, le front balafré par l’entaille d’une ancienne blessure, on ne sait quoi de majestueux, de rude et de violent dans l’attitude. C’était Henri de Lorraine, duc de Guise.

– Messieurs, dit-il en s’arrêtant, le roi est déjà loin. Il nous faut renoncer à l’espoir de le ramener à ses sujets…

– Dites un mot, fit un gentilhomme près de lui, à voix basse, donnez-moi dix bons chevaux, et je le ramène vif… ou mort!

– Maurevert, es-tu fou! dit le duc sur le même ton. Laissons faire! Laissons fuir! Allons, Messieurs, ajouta-t-il tout haut, nous avons fait ce que nous avons pu… Holà, quelle est cette figure d’enfer?

À ce moment, en effet, débouchait sur la hauteur, par un chemin de traverse, une longue et lourde voiture à demi détraquée, grinçante, geignante, déteinte par la pluie et le soleil, une façon de roulotte poussiéreuse traînée par un squelette de cheval…

Et près de la bête poussive marchait d’un pas de spectre une bohémienne masquée de rouge, portant avec une étrange noblesse son costume bariolé, enveloppée dans un manteau sur lequel retombaient ses cheveux d’un blond magnifique, une coulée d’or en lave. Avec son port de reine, sa démarche raidie, son masque rouge, son allure automatique, fantomale, sans un geste, c’était une apparition à donner le frisson.

– Qui es-tu? demanda le duc de Guise en poussant vers elle son cheval; sors-tu de chez Satan, ou bien retournes-tu à lui?

La bohémienne s’arrêta. Mais elle ne dit pas un mot.

– Par le ciel! s’écria le duc, je crois que cette gitane se moque…

Il n’acheva pas: à cette seconde, de l’intérieur de cette chose innommable qu’était la voiture s’échappait une mélodie: une voix d’une incomparable pureté chantait doucement. Et elle s’accompagnait d’une guitare dont les sonorités assourdies faisaient vibrer de profondes émotions.

Le duc de Guise, soudain pâli, frémissant, écoutait à demi penché, sous le charme:

– Oh! cette voix! C’est la sienne! C’est elle!… Sorcière, qui chante là? Parle! Es-tu donc sourde, ou muette?

Un homme, à cet instant, s’élança de la voiture et se courba en une pose de respect exorbitant et ironique.

– Le bohémien Belgodère! murmura Henri de Guise, dont le front s’empourpra.

Et cherchant à cacher la violente émotion qui l’étreignait:

– Dis-moi, bohème: quelle est cette femme masquée, plus silencieuse que la nuit, plus mystérieuse que la tombe?…

– Excusez-la, monseigneur! C’est Saïzuma, une pauvre folle que j’ai recueillie un jour qu’elle sortait de prison… Sa folie c’est d’avoir le visage toujours couvert, afin, dit-elle, qu’on ne puisse voir sa honte… Elle vous dira pourtant la bonne aventure.

– Inutile! Qui es-tu toi-même? D’où viens-tu? Où vas-tu?…

Le bohémien se campa, se drapa:

– D’où je viens, monseigneur? Du bout du monde! Où je vais? À Paris, centre du monde! Qui je suis? Belgodère premier et dernier du nom, bateleur jongleur, avaleur de sabres et bon à tout métier. Vous faut-il le spectacle? Je vous montrerai…

– Il suffit, bohème!… Dis-moi, n’étais-tu pas à Orléans il y a trois mois?

– J’y étais, monseigneur! dit Belgodère qui dissimula un sourire. J’y étais avec toute ma troupe, y compris la merveille des merveilles, la chanteuse Violetta, qui charme jusqu’aux rochers, comme le sieur Orpheus [1] , jusqu’aux bêtes sauvages, que dis-je! jusqu’aux princes! Monseigneur va la voir! Violetta! Violetta mia! Arrive, par l’enfer! Ah! la voilà!…

Une jeune fille de quinze ans apparut toute tremblante sur le devant de la voiture:

– Me voici, maître… me voici!…

Un murmure d’admiration parcourut les cinquante cavaliers rangés autour de Henri de Guise. Le duc demeura ébloui.

«Oui, c’est elle! fit-il en lui-même. J’éprouve le même trouble que lorsque je la vis pour la première fois. Par les saints! Qu’ai-je donc à m’émouvoir ainsi!… Cette fille de bohème sera à moi, si je veux!»

Ah! C’est que cette fille de bohème était vraiment une merveille, comme disait Belgodère. Elle était une magie de grâce, avec ses cheveux d’or – étrangement semblables à ceux de la bohémienne Saïzuma – épandus sur ses épaules demi-nues, ses yeux d’un bleu intense où semblait se refléter la pureté des aubes d’été, cette fierté timide qui la faisait comparer à une fleur sauvage.

Voyant ces étrangers qui fixaient sur elle des yeux étincelants, elle baissa la tête. Alors son regard rencontra celui du duc de Guise, et un geste de terreur lui échappa. Elle se recula, s’effaça derrière les rideaux de cuir et courut à une femme qui, étendue sur un matelas, la tête près d’une petite fenêtre ouverte au ras du plancher, livide comme une mourante, respirait péniblement.

– Mère! Mère! murmura Violetta, l’homme d’Orléans! Il est là! Oh! j’ai peur! Le malheur rôde autour de moi!

Et ce mot de mère semblait inexact, de cette fille exquise à cette femme aux traits communs quoique pleins de bonté, à peine affinée par la phtisie.

– Pauvre enfant! râla-t-elle… bientôt… je n’y serai plus… pour te protéger… Puisse le ciel avoir pitié de toi… et te faire rencontrer… un sauveur…

– Un sauveur, mère? Hélas! Hélas!

– Espère. Violetta… ce jeune homme… qui n’osa jamais t’adresser la parole… je crois avoir lu dans son âme… il t’aime!…

Violetta poussa un cri, se couvrit le visage des deux mains…

– Violetta! Violetta! hurlait le bohémien. Attends! je vais te chercher…

– Laisse cette enfant tranquille, ordonna le duc de Guise en se baissant vers Belgodère. Et réponds-moi. Tu vas à Paris?

– Oui, monseigneur, et dès demain, jour du grand marché aux fleurs, je serai en place de Grève… avec Violetta.

– C’est bien, ramasse!

Le bohémien happa au vol la bourse pleine d’or que le duc laissa tomber. Henri de Guise se pencha davantage:

– Cette bourse contient dix ducats [2] d’or. Dix bourses pareilles, tu entends, si tu exécutes fidèlement tout ce que quelqu’un viendra demain te dire de ma part.

Belgodère s’inclina jusqu’à terre. Quand il se releva, il vit le duc qui s’étant mis à la tête de ses cavaliers, reprenait au grand trot le chemin de Paris… Alors, il se redressa de toute sa hauteur, jeta un coup d’œil oblique sur la voiture où avait disparu Violetta, et gronda:

– Je tiens ma vengeance!

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