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La Reine Margot Tome I

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La Reine Margot Tome I
Название: La Reine Margot Tome I
Автор: Dumas Alexandre
Дата добавления: 16 январь 2020
Количество просмотров: 261
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La Reine Margot Tome I читать книгу онлайн

La Reine Margot Tome I - читать бесплатно онлайн , автор Dumas Alexandre

Sur fond de guerres sanglantes, de Saint Barth?l?my ainsi que de la lutte entre Catherine de M?dicis et Henri de Navarre, la premi?re ?pouse de ce dernier, Marguerite de Valois, appel?e la reine Margot, entretient des intrigues amoureuses notoires et violentes… Roman historique qui reste avant tout un roman, ce livre nous fait sentir l'atmosph?re de cette ?poque et appr?hender l'histoire de notre pays!

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– Et vous, où allez-vous?

– Oh! moi, je vais à une affaire particulière.

– Dites donc, n’y allez pas sans moi, dit une voix qui fit tressaillir Maurevel; vous connaissez les bons endroits et je veux en être.

– Ah! c’est notre Piémontais, dit Maurevel.

– C’est M. de Coconnas, dit La Hurière. Je croyais que vous me suiviez.

– Peste! vous détalez trop vite pour cela; et puis, je me suis un peu détourné de la ligne droite pour aller jeter à la rivière un affreux enfant qui criait: «À bas les papistes, vive l’amiral!» Malheureusement, je crois que le drôle savait nager. Ces misérables parpaillots, si on veut les noyer, il faudra les jeter à l’eau comme les chats, avant qu’ils voient clair.

– Ah çà! vous dites que vous venez du Louvre? Votre huguenot s’y était donc réfugié? demanda Maurevel.

– Oh! mon Dieu, oui!

– Je lui ai envoyé un coup de pistolet au moment où il ramassait son épée dans la cour de l’amiral; mais je ne sais comment cela s’est fait, je l’ai manqué.

– Oh! moi, dit Coconnas, je ne l’ai pas manqué; je lui ai donné de mon épée dans le dos, que la lame en était humide à cinq pouces de la pointe. D’ailleurs, je l’ai vu tomber dans les bras de Marguerite, jolie femme, mordi! Cependant, j’avoue que je ne serais pas fâché d’être tout à fait sûr qu’il est mort. Ce gaillard-là m’avait l’air d’être d’un caractère fort rancunier, et il serait capable de m’en vouloir toute sa vie. Mais ne disiez-vous pas que vous alliez quelque part?

– Vous tenez donc à venir avec moi?

– Je tiens à ne pas rester en place, mordi! Je n’en ai encore tué que trois ou quatre, et, quand je me refroidis, mon épaule me fait mal. En route! en route!

– Capitaine! dit Maurevel au chef de la troupe, donnez-moi trois hommes et allez expédier votre ministre avec le reste.

Trois Suisses se détachèrent et vinrent se joindre à Maurevel. Les deux troupes cependant marchèrent côte à côte jusqu’à la hauteur de la rue Tirechappe; là, les chevau-légers et les Suisses prirent la rue de la Tonnellerie, tandis que Maurevel, Coconnas, La Hurière et ses trois hommes suivaient la rue de la Ferronnerie, prenaient la rue Trousse-Vache et gagnaient la rue Sainte-Avoye.

– Mais où diable nous conduisez-vous? dit Coconnas, que cette longue marche sans résultat commençait à ennuyer.

– Je vous conduis à une expédition brillante et utile à la fois. Après l’amiral, après Téligny, après les princes huguenots, je ne pouvais rien vous offrir de mieux. Prenez donc patience. C’est rue du Chaume que nous avons affaire, et dans un instant nous allons y être.

– Dites-moi, demanda Coconnas, la rue du Chaume n’est-elle pas proche du Temple?

– Oui, pourquoi?

– Ah! c’est qu’il y a là un vieux créancier de notre famille, un certain Lambert Mercandon, auquel mon père m’a recommandé de rendre cent nobles à la rose que j’ai là à cet effet dans ma poche.

– Eh bien, dit Maurevel, voilà une belle occasion de vous acquitter envers lui.

– Comment cela?

– C’est aujourd’hui le jour où l’on règle ses vieux comptes. Votre Mercandon est-il huguenot?

– Oh! oh! fit Coconnas, je comprends, il doit l’être.

– Chut! nous sommes arrivés.

– Quel est ce grand hôtel avec son pavillon sur la rue?

– L’hôtel de Guise.

– En vérité, dit Coconnas, je ne pouvais pas manquer de venir ici, puisque j’arrive à Paris sous le patronage du grand Henri. Mais, mordi! tout est bien tranquille dans ce quartier-ci, mon cher, c’est tout au plus si l’on entend le bruit des arquebusades: on se croirait en province; tout le monde dort, ou que le diable m’emporte!

En effet, l’hôtel de Guise lui-même semblait aussi tranquille que dans les temps ordinaires. Toutes les fenêtres en étaient fermées, et une seule lumière brillait derrière la jalousie de la fenêtre principale du pavillon qui avait, lorsqu’il était entré dans la rue, attiré l’attention de Coconnas. Un peu au-delà de l’hôtel de Guise, c’est-à-dire au coin de la rue du Petit-Chantier et de celle des Quatre-Fils, Maurevel s’arrêta.

– Voici le logis de celui que nous cherchons, dit-il.

– De celui que vous cherchez, c’est-à-dire…, fit La Hurière.

– Puisque vous m’accompagnez, nous le cherchons.

– Comment! cette maison qui semble dormir d’un si bon sommeil…

– Justement! Vous, La Hurière, vous allez utiliser l’honnête figure que le ciel vous a donnée par erreur, en frappant à cette maison. Passez votre arquebuse à M. de Coconnas, il y a une heure que je vois qu’il la lorgne. Si vous êtes introduit, vous demanderez à parler au seigneur de Mouy.

– Ah! ah! fit Coconnas, je comprends: vous avez aussi un créancier dans le quartier du Temple, à ce qu’il paraît.

– Justement, continua Maurevel. Vous monterez donc en jouant le huguenot, vous avertirez de Mouy de tout ce qui se passe; il est brave, il descendra…

– Et une fois descendu? demanda La Hurière.

– Une fois descendu, je le prierai d’aligner son épée avec la mienne.

– Sur mon âme, c’est d’un brave gentilhomme, dit Coconnas, et je compte faire exactement la même chose avec Lambert Mercandon; et s’il est trop vieux pour accepter, ce sera avec quelqu’un de ses fils ou de ses neveux.

La Hurière alla sans répliquer frapper à la porte; ses coups, retentissant dans le silence de la nuit, firent ouvrir les portes de l’hôtel de Guise et sortir quelques têtes par ses ouvertures: on vit alors que l’hôtel était calme à la manière des citadelles, c’est-à-dire parce qu’il était plein de soldats.

Ces têtes rentrèrent presque aussitôt, devinant sans doute de quoi il était question.

– Il loge donc là, votre M. de Mouy? dit Coconnas montrant la maison où La Hurière continuait de frapper.

– Non, c’est le logis de sa maîtresse.

– Mordi! quelle galanterie vous lui faites! lui fournir l’occasion de tirer l’épée sous les yeux de sa belle! Alors nous serons les juges du camp. Cependant j’aimerais assez à me battre moi-même. Mon épaule me brûle.

– Et votre figure, demanda Maurevel, elle est aussi fort endommagée. Coconnas poussa une espèce de rugissement.

– Mordi! dit-il, j’espère qu’il est mort, ou sans cela je retournerais au Louvre pour l’achever. La Hurière frappait toujours.

Bientôt une fenêtre du premier étage s’ouvrit, et un homme parut sur le balcon en bonnet de nuit, en caleçon et sans armes.

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