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Les Tribulations DUn Chinois En Chine

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Les Tribulations DUn Chinois En Chine
Название: Les Tribulations DUn Chinois En Chine
Автор: Verne Jules
Дата добавления: 16 январь 2020
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Les Tribulations DUn Chinois En Chine - читать бесплатно онлайн , автор Verne Jules

Le richissime Chinois Kin-Fo vient de se trouver soudainement ruin?. La vie, qui lui paraissait jusqu'alors insipide, lui devient insupportable. Il contracte une assurance vie de 200 000 dollars en faveur de sa fianc?e L?-ou et du philosophe Wang, son mentor et ami ? qui il demande de le tuer dans un d?lai de deux mois, tout en lui remettant une lettre qui l'innocentera de ce meurtre. Avant le d?lai imparti, Kin-Fo recouvre sa fortune, doubl?e. Il n'est plus question pour lui de renoncer ? la vie. Mais Wang a disparu avec la lettre et il n'est pas homme ? rompre une promesse! Voil? donc Kin-Fo condamn? ? mort, par ses propres soins! Une seule ressource: retrouver Wang. Et Kin-Fo de se lancer dans le plus haletant des p?riples au pays du C?leste Empire. R?cit alerte ? l'intrigue parfaitement bien men?e, Les tribulations d'un Chinois en Chine est un des joyaux des " Voyages extraordinaires " du grand Jules Verne.

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En un instant, il arrivait à la chambre du philosophe et en ouvrait brusquement la porte.

Wang n'était plus là. Wang n'avait pas couché dans l'habitation, et, lorsque, aux cris de Kin-Fo, ses gens eurent fouillé tout le yamen, il fut évident que Wang avait disparu sans laisser de traces.

X DANS LEQUEL CRAIG ET FRY SONT OFFICIELLEMENT PRÉSENTÉS AU NOUVEAU CLIENT DE LA «CENTENAIRE»

«Oui, monsieur Bidulph, un simple coup de Bourse, un coup à l'américaine!» dit Kin-Fo à l'agent principal de la compagnie d'assurances.

L'honorable William J. Bidulph sourit en connaisseur.

«Bien joué, en effet, car tout le monde y a été pris, dit-il.

– Même mon correspondant! répondit Kin-Fo. Fausse cessation de paiements, monsieur, fausse faillite, fausse nouvelle! Huit jours après, on payait à guichets ouverts.

L'affaire était faite. Les actions, dépréciées de quatre-vingts pour cent, avaient été rachetées au plus bas par la Centrale Banque, et, lorsqu'on vint demander au directeur ce que donnerait la faillite: – «Cent soixante-quinze pour cent!» répondit-il d'un air aimable. Voilà ce que m'a écrit mon correspondant dans cette lettre arrivée ce matin même, au moment où, me croyant absolument ruiné…

– Vous alliez attenter à votre vie? s'écria William J. Bidulph.

– Non, répondit Kin-Fo, au moment où j'allais être probablement assassiné.

– Assassiné!

– Avec mon autorisation écrite, assassinat convenu, juré, qui vous eût coûté…

– Deux cent mille dollars, répondit William J. Bidulph, puisque tous les cas de mort étaient assurés. Ah! nous vous aurions bien regretté, cher monsieur…

– Pour le montant de la somme?…

– Et les intérêts!»

William J. Bidulph prit la main de son client et la secoua cordialement, à l'américaine.

«Mais je ne comprends pas… ajouta-t-il.

– Vous allez comprendre», répondit Kin-Fo.

Et il fit connaître la nature des engagements pris envers lui par un homme en qui il devait avoir toute confiance. Il cita même les termes de la lettre que cet homme avait en poche, lettre qui le déchargeait de toute poursuite et lui garantissait toute impunité. Mais, chose très grave, la promesse faite serait accomplie, la parole donnée serait tenue, nul doute à cet égard.

«Cet homme est un ami? demanda l'agent principal.

– Un ami, répondit Kin-Fo.

– Et alors, par amitié?…

– Par amitié et, qui sait? peut-être aussi par calcul! Je lui ai fait assurer cinquante mille dollars sur ma tête.

– Cinquante mille dollars! s'écria William J. Bidulph. C'est donc le sieur Wang?

– Lui-même.

– Un philosophe! jamais il ne consentira…»

Kin-Fo allait répondre: «Ce philosophe est un ancien Taï-ping. Pendant la moitié de sa vie, il a commis plus de meurtres qu'il n'en faudrait pour ruiner la Centenaire, si tous ceux qu'il a frappés avaient été ses clients! Depuis dix-huit ans, il a su mettre un frein à ses instincts farouches; mais, aujourd'hui que l'occasion lui est offerte, qu'il me croit ruiné, décidé à mourir, qu'il sait, d'autre part, devoir gagner à ma mort une petite fortune, il n'hésitera pas…» Mais Kin-Fo ne dit rien de tout cela. C'eût été compromettre Wang, que William J. Bidulph n'aurait peut-être pas hésité à dénoncer au gouverneur de la province comme un ancien Taï-ping. Cela sauvait Kin-Fo, sans doute, mais c'était perdre le philosophe.

«Eh bien, dit alors l'agent de la compagnie d'assurances, il y a une chose très simple à faire!

– Laquelle?

– Il faut prévenir le sieur Wang que tout est rompu et lui reprendre cette lettre compromettante qui…

– C'est plus aisé à dire qu'à faire, répliqua Kin-Fo. Wang a disparu depuis hier, et nul ne sait où il est allé.

– Hump!» fit l'agent principal, dont cette interjection dénotait l'état perplexe.

Il regardait attentivement son client.

«Et maintenant, cher monsieur, vous n'avez -plus aucune envie de mourir? lui demanda-t-il.

– Ma foi, non, répondit Kin-Fo. Le coup de la Centrale Banque Californienne a presque doublé ma fortune, et je vais tout bonnement me marier! Mais je ne le ferai qu'après avoir retrouvé Wang, ou lorsque le délai convenu sera bel et bien expiré.

– Et il expire?…

– Le 25 juin de la présente année. Pendant ce laps de temps, la Centenaire court des risques considérables. C'est donc à elle de prendre ses mesures en conséquence.

– Et à retrouver le philosophe», répondit l'honorable William J. Bidulph.

L'agent se promena pendant quelques instants, les mains derrière le dos; puis: «Eh bien, dit-il, nous le retrouverons, cet ami à tout faire, fût-il caché dans les entrailles du globe! Mais, jusque-là, monsieur, nous vous défendrons contre toute tentative d'assassinat, comme nous vous défendions déjà contre toute tentative de suicide!

– Que voulez-vous dire? demanda Kin-Fo.

– Que, depuis le 30 avril dernier, jour où vous avez signé votre police d'assurance, deux de mes agents ont suivi vos pas, observé vos démarches, épié vos actions!

– Je n'ai point remarqué…

– Oh! ce sont des gens discrets! Je vous demande la permission de vous les présenter, maintenant qu'ils n'auront plus à cacher leurs agissements, si ce n'est vis-à-vis du sieur Wang.

– Volontiers, répondit Kin-Fo.

– Craig-Fry doivent être là, puisque vous êtes ici!»

Et William J. Bidulph de crier: «Craig-Fry?»

Craig et Fry étaient, en effet, derrière la porte du cabinet particulier. Ils avaient «filé» le client de la Centenaire jusqu'à son entrée dans les bureaux, et ils l'attendaient à la sortie.

«Craig-Fry, dit alors l'agent principal, pendant toute la durée de sa police d'assurance, vous n'aurez plus à défendre notre précieux client contre lui-même, mais contre un de ses propres amis, le philosophe Wang, qui s'est engagé à l'assassiner!»

Et les deux inséparables furent mis au courant de la situation. Ils la comprirent, ils l'acceptèrent. Le riche Kin-Fo leur appartenait. Il n'aurait pas de serviteurs plus fidèles.

Maintenant, quel parti prendre?

Il y en avait deux, ainsi que le fit observer l'agent principal; ou se garder très soigneusement dans la maison de Shang-Haï, de telle façon que Wang n'y pût rentrer sans être signalé à Fry-Craig, ou faire toute diligence pour savoir où se trouvait ledit Wang, et lui reprendre la lettre, qui devait être tenue pour nulle et de nul effet.

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