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Catherine Il suffit dun Amour Tome 2

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Catherine Il suffit dun Amour Tome 2
Название: Catherine Il suffit dun Amour Tome 2
Дата добавления: 15 январь 2020
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Catherine Il suffit dun Amour Tome 2 - читать бесплатно онлайн , автор Бенцони Жюльетта

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Sara fut obligée de se secouer pour échapper à l'envoûtement maléfique de la scène. Elle comprenait que Pâquerette, doutant sans doute de ses propres sortilèges, était venue demander, contre l'ennemie qu'elle s'était découverte, le secours de quelqu'un de plus fort qu'elle.

Ses invocations terminées, le vieillard revint à Pâquerette, la releva et marqua son visage, en croix, avec le sang de la poule noire. Se penchant davantage, il l'embrassa sur la bouche puis, tirant de sa robe un sachet qui devait contenir une poudre, il le lui tendit en murmurant quelque chose à son oreille, avant de se détourner d'elle en désignant la sortie du doigt.

Le geste alerta Sara. Pâquerette allait partir. Il fallait fuir avant d'être découverte ! A toutes jambes, courant presque, sans prendre garde aux angles vifs où elle se heurtait dans sa précipitation, Sara regagna la sortie.

L'air vif du dehors lui fit du bien. Elle eut l'impression de remonter des enfers. Son instinct de fille des champs et des bois lui fit retrouver le sentier avec la sûreté d'un chien de chasse sur la trace du gibier, talonnée qu'elle était par le désir d'être rentrée bien avant Pâquerette. Elle atteignit enfin la lisière du bois, puis la maison. Aucun bruit ne s'y faisait entendre. Catherine dormait toujours paisiblement. Sara arracha ses vêtements plutôt qu'elle ne les ôta, se glissa sous les couvertures. Le froid de ce corps qui arrivait contre elle réveilla légèrement Catherine. Elle murmura quelques mots indistincts, se tourna de l'autre côté et se rendormit. Quelques secondes plus tard, Pâquerette rentrait à son tour. Bien réveillée, cette fois, les yeux grands ouverts dans le noir, Sara entendit craquer l'échelle au moyen de laquelle la sorcière grimpait dans sa soupente. Un moment plus tard, il n'y eut plus aucun bruit dans la maisonnette. Mais Sara ne parvint pas à se rendormir. Ce qu'elle avait vu l'avait confirmée dans l'idée que Pâquerette, jalouse de Catherine, ferait tout au monde pour lui nuire. Elle ne croyait guère aux enchantements de ces sorciers de campagne et ne s'inquiétait pas des effets qu'ils pouvaient avoir sur Catherine. Il suffirait de veiller au grain ! Mais le sachet remis par le vieillard l'inquiétait. Elle craignait que ce ne fût un poison.

Elle fut, sur ce point, assez vite rassurée. Quand le jour commença à grisailler à la fenêtre de la petite maison, Sara vit redescendre Pâquerette. Sans s'occuper des deux dormeuses, la jeune fille prit une écuelle, y versa de la farine blanche et se mit à pétrir des galettes qu'elle fit cuire au feu dans une grande poêle noire à longue queue. Entre ses paupières mi-closes, Sara qui l'observait avait fort bien remarqué qu'en pétrissant la pâte, la jeune sorcière y avait ajouté le contenu du sachet qu'elle portait dans son corsage. Quand les galettes furent prêtes, Pâquerette coupa de larges tranches d'un jambon pendu dans l'âtre, empaqueta le tout dans un linge blanc et glissa ce colis dans la sacoche que Landry, tout à l'heure, pendrait à l'arçon de sa selle. Sous ses couvertures, Sara sourit ironiquement : la poudre était destinée à l'en-cas que le jeune homme devait emporter pour se restaurer en route. Elle ne pouvait donc être qu'un philtre d'amour. Les regards un peu trop tendres que le chevaucheur avait adressés, la veille, à son amie d'enfance avaient dû persuader son inquiétante maîtresse qu'il en avait le plus grand besoin!

Deux heures plus tard, Landry, avec un étrange ravitaillement, embrassait les trois femmes et sautait en selle sur un joyeux « au revoir».

La boue que la neige fondue avait formée avec la terre du chemin vola sous les sabots de son cheval. Catherine, un peu mélancolique, le vit diminuer sur le sentier, passer au pied de la butte où le château érigeait sa masse menaçante et noire, puis disparaître derrière la colline. Il emportait son espoir, et, tout à coup, Catherine retrouva au fond de son cœur un désir profond de revoir Philippe. Il était le seul être auprès de qui la vie fût facile et douce...

La neige fit place à une pluie diluvienne qui transforma la terre en cloaque, les chemins en bourbiers et la lumière en une grisaille humide ; un incessant, un déprimant rideau tendu devant les petites fenêtres. Le ciel suait l'ennui et le désespoir et les trois femmes, enfermées dans les limites restreintes de la maisonnette, maintenues à l'intérieur par ce temps affreux, supportaient mal cette claustration. Landry s'était à peine éloigné que la pluie s'abattait sur le pays comme si elle voulait retrancher Catherine et ses compagnes du reste des vivants. Au bout de quelques jours, ce fut intolérable.

Sara était nerveuse, Pâquerette taciturne et Catherine inquiète sans trop savoir pourquoi. Chaque fois qu'elle jetait les yeux par la fenêtre, son regard se heurtait au château installé au milieu de son horizon, silencieux, hostile, gardant le secret de ses deux corps. Aucun mouvement ne s'y était fait depuis la nuit de la fuite. Sara, discrètement, avait surveillé, guettant le retour de Garin. Mais le Grand Argentier ne s'était pas montré. Rien n'avait bougé au château.

Catherine avait repris des forces. Son état la fatiguait toujours, mais les nausées avaient cessé avec la fin du troisième mois d'attente. Elle se portait mieux qu'elle ne l'avait fait depuis longtemps et tuait le temps comme elle pouvait en s'occupant aux soins du ménage. Elle trouvait une sorte de plaisir à pétrir la pâte pour le pain, filer le chanvre ou la laine, ou bien s'initier à la fabrication des fromages de chèvre, humbles tâches dont elle avait perdu l'habitude dans l'hôtel de la rue de la Parcheminerie.

Les habitants de Mâlain ne se montraient guère. Personne ne vint chez Pâquerette dans les quatre premiers jours qui suivirent le départ de Landry.

Les maisons basses du village tassaient leurs murs faits de blocs de granit sous le chaume pisseux ou la lauze luisante de leurs toits. On devinait, à l'intérieur, les paysans frileusement tapis, guettant le ciel derrière les petits carreaux de gros verre ou de parchemin huilé des fenêtres.

Le cinquième jour, pourtant, un homme franchit le seuil de Pâquerette, tandis que la jeune fille, profitant d'une éclaircie, était allée en forêt ramasser du bois mort. Sara, occupée à faire une lessive à la cendre, reconnut avec une certaine inquiétude le grand vieillard qu'elle avait vu dans la grotte de la forêt. Instinctivement, elle s'interposa entre l'arrivant et Catherine qui, assise sur la pierre de l'âtre, filait une quenouille de chanvre.

— Que voulez-vous, brave homme ? demanda la tzigane.

— Je suis un ami de Pâquerette. Elle n'est pas là?

Sara étendit le bras en direction du bois.

— Elle est dans la forêt à ramasser du bois. Mais vous pouvez l'attendre...

Un peu d'énervement se trahissait dans la voix de la tzingara en constatant que les yeux clairs, d'un bleu délavé du sorcier, s'attachaient à Catherine avec insistance. Le vieillard haussa les épaules sous sa houppelande de grosse toile brune doublée de peau de mouton.

— Non, je reviendrai. Mais...

Il allait sortir, se ravisa au moment d'ouvrir la porte :

— ... Vous pouvez lui dire que Gervais est venu et que j'ai fait faire la commission dont elle m'avait chargé.

— Quelle commission ? demanda hardiment Sara dont la méfiance s'était éveillée.

L'homme eut un geste évasif.

— Rien d'important ! Elle comprendra. Le bonsoir à toutes deux...

— Le bonsoir !

Lorsque Pâquerette rentra, Sara imperturbable lui transmit les paroles du visiteur. Elle constata que, malgré son empire sur elle-même, la fille rougissait. Les soupçons qu'elle traînait avec elle depuis la réunion des sorciers se confirmèrent. Elle se souvenait du geste du bonhomme, enfouissant sous sa longue robe noire une partie des cheveux blonds que Pâquerette lui avait remis. Dans quel but ce geste ? Un acte secret de sorcellerie, une nouvelle incantation ? Sara n'y croyait guère. Gervais, comme d'ailleurs Pâquerette elle-même, devaient se fier, en fait de maléfice, à l'immonde galette placée dans la bouche de l'idole. Les cheveux, très certainement, avaient une autre destination. Mais laquelle ? Irritée de ne pas trouver de réponse plausible à cette question, Sara ne ferma pas l'œil de la nuit. Vers le matin, pourtant, elle s'endormit d'un lourd sommeil qui la fit plonger au fond d'un puits insondable où ne parvenaient ni les bruits ni la lumière. Cette perte de connaissance ne dura pas longtemps, mais assez tout de même pour qu'il fît grand jour quand elle ouvrit les yeux. Catherine, déjà levée, épluchait les choux pour la soupe. Pâquerette était invisible.

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