-->

Belle Catherine

На нашем литературном портале можно бесплатно читать книгу Belle Catherine, Бенцони Жюльетта-- . Жанр: Исторические любовные романы. Онлайн библиотека дает возможность прочитать весь текст и даже без регистрации и СМС подтверждения на нашем литературном портале bazaknig.info.
Belle Catherine
Название: Belle Catherine
Дата добавления: 15 январь 2020
Количество просмотров: 149
Читать онлайн

Belle Catherine читать книгу онлайн

Belle Catherine - читать бесплатно онлайн , автор Бенцони Жюльетта

Внимание! Книга может содержать контент только для совершеннолетних. Для несовершеннолетних чтение данного контента СТРОГО ЗАПРЕЩЕНО! Если в книге присутствует наличие пропаганды ЛГБТ и другого, запрещенного контента - просьба написать на почту [email protected] для удаления материала

1 ... 21 22 23 24 25 26 27 28 29 ... 105 ВПЕРЕД
Перейти на страницу:

Malgré la colère qui s'était emparée d'elle, Catherine réfléchissait à toute vitesse et observait son adversaire. Elle l'avait vu pâlir quand elle avait prononcé le nom de La Trémoille. Elle en conclut qu'elle avait touché juste. Toute à son amour, elle s'était peu souciée de la politique et des répercussions que pouvait avoir, sur la Cour et sur le Roi, la mort de Jehanne.

Il y avait trop longtemps que Georges de La Trémoille et sa clique luttaient contre l'envoyée de Dieu. Jehanne gênait ces grands seigneurs rapaces, avides de s'engraisser à n'importe quel prix et aux dépens de n'importe quelle bourse. Ils avaient combattu sournoisement la jeune fille, n'avaient rien fait pour la délivrer et, maintenant qu'elle n'était plus, ces gens sans scrupules reprenaient tout leur pouvoir sur le faible Charles VII qui, dans les mains habiles de La Trémoille, n'était qu'un jouet. Le gros chambellan savait trop les points faibles de son maître ; avec des plaisirs et des femmes, on en faisait ce que l'on voulait...

Mais Gilles n'avait rien répondu. Et, comme ses yeux noirs guettaient la jeune femme, elle ajouta sèchement :

— En tout cas, j'aimerais savoir quel chef d'accusation La Trémoille a pu trouver contre Arnaud, la droiture, la loyauté faites homme !

— Ah ! que l'amour est donc une belle chose et que j'envie Montsalvy de vous en avoir inspiré un semblable ! Cela aveugle ! Ma chère, votre bel ami s'est mis hors la loi en s'introduisant dans Rouen sans permission de notre Roi, qui, dans sa sagesse, avait jugé bon d'abandonner la fameuse Pucelle à son sort. Tenter de la délivrer, c'était s'élever contre la volonté du Roi.

— J'ai, moi aussi, tenté de la délivrer.

— Aussi êtes-vous également hors la loi, chère Catherine, et confiée à mes soins comme Arnaud de Montsalvy est confié à La Trémoille. Vous n'avez pas le droit de quitter ce domaine... sous peine de vous retrouver très vite au fond de quelque forteresse bien noire, fit le maréchal avec un aimable sourire.

Sous le coup, Catherine chancela, mais son orgueil la maintint debout presque malgré elle, repoussant la main de Sara qui se tendait pour la soutenir. Elle parvint même à sourire avec une intraduisible expression de mépris.

A merveille ! Et moi, sotte, qui vous prenais pour un gentilhomme, qui ai cru en la parole d'un maréchal de France ! Alors que vous n'êtes rien, rien que le plat valet de La Trémoille, prêt à vendre ses amis au plus offrant. Vous oubliez seulement que d'autres savent la vérité sur Arnaud et sur moi. La Hire...

— La Hire est prisonnier dans Louviers que l'Anglais a repris. Et votre ami Xaintrailles a, lui aussi, été pris sur l'Oise.

Ne me parlez pas davantage du connétable de Richemont que le Roi a éloigné de sa personne et qui risque sa tête s'il ose reparaître à la Cour. Quant à la reine Yolande, l'envahissante belle- mère de Sa Majesté, qui se mêlait de régenter le royaume, le Roi lui a fait comprendre, après les fêtes du mariage de sa fille, que ses terres de Provence la réclamaient.

Elle doit être, à cette heure, à Tarascon... C'est loin, Tarascon !

Cette fois, Catherine demeura muette. Un vertige s'empara d'elle devant l'abîme que Gilles, avec une cruauté calculée, ouvrait sous ses pieds. Elle comprenait maintenant toute l'étendue de la machination ourdie par La Trémoille. Il avait savamment mené sa barque, circonvenu le Roi jusqu'à lui faire éloigner, exiler ses plus fidèles serviteurs, les plus sûrs soutiens du royaume contre l'Anglais : le connétable de Riche- mont et la reine Yolande, mère de sa femme. Et le triste Charles VII, oublieux des services rendus, de ses villes reconquises, du sacre de Reims, était retombé, avec joie sans doute, dans le piège de la vie facile et des plaisirs douteux.

— Ainsi donc, fit-elle douloureusement, le sang versé ne sert à rien ! Le vrai roi de France, c'est La Trémoille, et il ne vous répugne pas de le servir, vous qui avez rang de prince ?

— La Trémoille est mon cousin, belle dame, et un pacte, dûment signé, me lie à lui pour le meilleur et pour le pire.

Mais le pire n'est pas à craindre.

— Alors, remettez-moi entre ses mains, comme vous avez fait d'Arnaud. Nous étions unis à Rouen, vous devez nous unir également dans le châtiment puisque vous estimez que nous en méritons un. Conduisez-moi à Sully...

Brusquement, Gilles de Rais se mit à rire, avec tant de violence et de férocité que la jeune femme, tremblante, pensa que les loups, s'il leur arrivait de rire, devaient ainsi faire.

— Je sers mon cousin, mais je protège également mon avantage, ma chère. Peut-être vous ferai-je... plus tard, conduire à Sully, mais seulement lorsque j'aurai obtenu de vous ce que je veux.

— Que voulez-vous ?

— Deux choses inestimables pour un homme de ma sorte qui a la passion des objets de pure beauté : vous d'abord... et ensuite certain diamant noir dont la possession vous a rendue presque aussi célèbre que vos admirables cheveux...

Voilà donc la raison de ces menées tortueuses ? Voilà ce que voulait Gilles de Rais ? La fureur, la haine et le dégoût envahirent d'un seul coup l'âme de Catherine, la sauvant du chagrin et des larmes. Elle lui éclata de rire au nez.

— Vous êtes fou ! Je ne saurais, monsieur le maréchal, vous remettre l'un ni l'autre de ces deux objets. Le diamant n'est plus entre mes mains et ma personne ne m'appartient plus : j'attends un enfant...

Le désappointement se peignit sur le visage de Rais. Il fit trois pas vers Catherine, la prit par le poignet et F écarta légèrement pour considérer sa silhouette, sa taille déjà légèrement épaissie.

— C'est ma foi vrai ! dit-il d'une voix qui tremblait.

Mais, au prix d'un effort sur lui-même, il parvint à se ressaisir et, de nouveau, il sourit.

— Eh bien... mais je saurai attendre, aussi bien la femme que le diamant ! Je sais que vous n'avez plus ce bijou sans pareil, mais je sais aussi qu'il est toujours vôtre. Et, dès qu'il vous sera possible de toucher certain messager... ce moine qui a le pouvoir d'entrer si aisément chez nos ennemis et, notamment, dans la bonne ville de Rouen, n'est-ce pas ?

Allons, il savait tout ! Catherine était dans sa main, sans plus de force qu'un oiseau sorti de l'œuf. Mais sa propre situation l'angoissait moins que celle d'Arnaud, livré sans défense à son pire ennemi. Qu'allait faire de lui La Trémoille, au fond de son château cerné par la Loire ? Vidée de son courage, elle se laissa tomber sur son siège, luttant contre l'évanouissement qui venait. Elle avait envie de mourir, tout de suite, de cesser une bonne fois de se battre contre des montagnes. Quand elle atteignait un sommet, pensant que, sur l'autre versant, la route serait plus facile, elle s'apercevait qu'une autre montagne, plus haute et plus rude, était derrière la première. Il y en aurait sans doute, comme cela, jusqu'à la fin des temps, jusqu'au bout de ses forces...

— À quoi bon ? fit-elle pour elle-même sans se rendre compte qu'elle parlait tout haut. Tout est inutile ! À cette heure, sans doute, Arnaud a cessé de vivre...

— S'il n'y avait eu que ce cher La Trémoille, répondit Gilles avec désinvolture, ce serait, en effet, chose faite. Mais notre Arnaud a tant de séduction !... et ma belle cousine Catherine a toujours montré pour lui la plus grande faiblesse.

Soyez sans inquiétude, ma chère, la dame La Trémoille veille sur lui avec autant... et peut-être plus de sollicitude que vous ne sauriez le faire vous-même ! Vous savez bien qu'elle a toujours eu un faible pour Montsalvy !

Cette dernière cruauté et tout ce qu'elle sous-entendait vinrent enfin à bout de la résistance de Catherine. Avec un cri de douleur, elle s'effondra dans les bras de Sara et se mit à sangloter, blessée au plus profond. Et le spectacle de sa souffrance eut raison de la réserve de Sara.

— Allez-vous-en, Monseigneur ! fit-elle rudement. Vous avez fait assez de mal comme cela !

1 ... 21 22 23 24 25 26 27 28 29 ... 105 ВПЕРЕД
Перейти на страницу:
Комментариев (0)
название