Le Joyau des sept etoiles
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– Certainement! Quiconque a la tête sur les épaules verrait au premier coup d'œil que ces objets ont de la valeur.
Le visage du détective s'éclaira.
– Alors, il y a une chance. Si votre porte était verrouillée et votre fenêtre fermée, ces objets n'ont pas été volés par une femme de chambre ou un garçon d'étage venant à passer par là. Celui qui a fait le coup, quel qu'il soit, est venu spécialement; et il ne va pas se séparer de son butin sans en tirer le prix qu'il vaut. C'est un cas où il faudrait aviser les prêteurs sur gages. Il y a quelque chose de bon, en tout cas, c'est qu'il n'est pas nécessaire de le crier sur les toits. Nous n'avons pas besoin d'aviser Scotland Yard sauf si vous le souhaitez; nous pouvons mener l'affaire en privé. Si vous désirez que la chose ne se sache pas, comme vous me l'avez dit tout d'abord, c'est notre chance.
Après un temps, Mr. Corbeck dit avec calme:
– Je suppose que vous ne pourriez pas risquer une suggestion sur la façon dont le vol a été fait?
Le policier eut un sourire exprimant le savoir et l'expérience.
– D'une manière très simple, je n'en doute pas, monsieur. C'est ainsi que tournent à la longue tous ces crimes mystérieux. Le criminel connaît son métier et toutes ses finesses; et il est toujours à l'affût des occasions. De plus, il sait par expérience ce que ces occasions risquent d'être, et comment elles se présentent habituellement. L'autre personne se contente de faire attention; elle ne connaît pas tous les trucs, toutes les embûches qui peuvent lui être tendues et par inadvertance ou autrement il tombe dans le piège. Quand nous saurons tout sur cette affaire, vous serez surpris de ne pas avoir vu dès le début la méthode employée!
Cette déclaration parut ennuyer quelque peu Mr. Corbeck; quand il répondit, il y avait dans son ton une nette chaleur:
– Écoutez-moi, mon bon ami, il n'y a rien de simple dans cette affaire – sauf le fait que ces objets ont été dérobés. La fenêtre était fermée; le foyer était fermé par des briques. Il n'y a qu'une porte à cette chambre, elle était fermée à clef et verrouillée. Il n'y a pas d'imposte; j'ai entendu souvent parler de vols dans les hôtels à travers une imposte. Je n'ai jamais quitté ma chambre pendant la nuit. Avant de me coucher, j'ai vérifié la présence des objets; et j'ai été de nouveau les voir à mon réveil. Si à partir de ces données vous pouvez monter une affaire de vol pur et simple, vous êtes un homme intelligent. C'est tout ce que je dis; assez intelligent pour vous élancer et me rapporter mes objets!
Miss Trelawny, dans une attitude d'apaisement, lui posa la main sur le bras et dit avec calme:
– Ne vous affolez pas sans nécessité. Je suis sûre que ces objets reviendront.
Le sergent Daw se tourna vers elle si rapidement que je ne pus m'empêcher de me rappeler les soupçons qu'il avait déjà conçus à son sujet, tandis qu'il disait:
– Puis-je vous demander, mademoiselle, sur quoi vous fondez cette opinion?
J'avais peur d'entendre sa réponse, proférée devant des oreilles déjà éveillées à la méfiance; mais elle me causa tout de même une nouvelle douleur ou un nouveau choc:
– Je ne peux pas vous le dire pour le moment. Mais j'en suis sûre.
Le détective l'examina pendant quelques secondes sans rien dire, puis me lança un regard rapide.
Ensuite il eut encore un entretien avec Mr. Corbeck pour connaître ses déplacements, des détails concernant l'hôtel et sa chambre, le moyen d'identifier les objets volés. Il partit alors pour commencer son enquête. Mr. Corbeck avait insisté sur la nécessité de garder le secret, de peur que le voleur, sentant venir le danger, ne détruise les lampes. Mr. Corbeck promit en partant de s'occuper de différentes questions et de ses affaires personnelles, de revenir tôt dans la soirée, et de rester dans la maison.
Pendant toute cette journée, Miss Trelawny fut de meilleure humeur et parut plus forte qu'elle n'avait jamais été, en dépit du nouveau choc et des ennuis représentés par le vol, appelé à causer par la suite un tel dépit à son père.
Nous avons consacré la plus grande partie de la journée à passer en revue les trésors de Mr. Trelawny. D'après ce que j'entendis dire par Mr. Corbeck, je commençai à me faire quelque idée de l'étendue de son entreprise dans le domaine de la recherche égyptologue. Et, grâce à ces éclaircissements, tout ce qui m'entourait commençait à présenter un intérêt nouveau. Plus j'allais, plus mon intérêt s'accroissait; tous les doutes qui pouvaient subsister en moi s'étaient changés en émerveillement et en admiration. La maison semblait être un véritable magasin de merveilles d'art antique. En dehors des curiosités, grandes et petites, qui se trouvaient dans la chambre de Mr. Trelawny – depuis les grands sarcophages jusqu'aux scarabées de toutes sortes qui se trouvaient dans les cabinets – le grand vestibule, les paliers de l'escalier, le bureau et même le boudoir, étaient pleins d'antiquités qui auraient fait venir l'eau à la bouche d'un collectionneur.
Miss Trelawny m'accompagna dès le début et regarda tout avec un intérêt croissant. Après avoir examiné quelques cabinets pleins d'amulettes exquises, elle me dit avec une parfaite naïveté:
– Vous le croirez difficilement, mais jusqu'à ces derniers temps je n'avais pour ainsi dire jamais regardé ces objets. Ce n'est que depuis que mon père est malade qu'il m'a semblé éprouver une certaine curiosité pour eux. Mais à présent, cet intérêt ne cesse de croître. Je me demande si ce n'est pas le sang de collectionneur circulant dans mes veines qui commence ainsi à se manifester. S'il en est ainsi, la chose curieuse c'est que je n'avais jamais jusqu'à présent ressenti cette attirance. Bien entendu je connais la plupart des grosses pièces, et je les ai plus ou moins examinées; mais, réellement, d'une certaine façon, je les avais toujours considérées comme des choses établies, comme si elles s'étaient toujours trouvées là. J'ai fait souvent la même remarque avec les tableaux de famille, dont on trouve la présence toute naturelle. Si vous me permettez de les examiner avec vous, ce sera délicieux!
C'était une joie de l'entendre parler ainsi; et sa dernière suggestion m'enthousiasma. Nous avons fait ensemble le tour des différentes pièces et des couloirs, en examinant, en admirant les magnifiques curiosités. Il y avait une telle accumulation déroutante, une telle vérité d'objets que nous ne pouvions accorder à la plupart qu'un rapide coup d'œil; mais à mesure que nous avancions dans notre visite, nous nous décidâmes de les examiner un par un, de plus près, jour après jour. Dans le vestibule se trouvait une sorte de grande charpente d'acier ornementé qui, d'après Margaret, était employée par son père pour soulever les lourds couvercles de pierre des sarcophages. Cet appareil n'était pas lourd et pouvait être déplacé assez facilement. Grâce à lui, son père pouvait soulever les couvercles à sa guise et examiner les longues suites d'hiéroglyphes qui se trouvaient gravés sur certains. Bien que se déclarant ignorante, Margaret connaissait beaucoup de choses à leur sujet; pendant l'année qu'elle venait de passer avec son père, elle avait bénéficié d'une leçon quotidienne. Elle était remarquablement intelligente et avait l'esprit très ouvert, ainsi qu'une prodigieuse mémoire si bien que ses connaissances, accumulées par fragments, avaient pris des proportions qu'auraient enviées bien des savants.