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Cyteen, vol. 1

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Cyteen, vol. 1
Название: Cyteen, vol. 1
Автор: Cherryh C. J.
Дата добавления: 16 январь 2020
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Cyteen, vol. 1 - читать бесплатно онлайн , автор Cherryh C. J.
Ariane Emory, politicienne habile, impose ses volont?s au Conseil des Neuf qui gouverne l'Union des mondes de l'Espace profond.     Ariane Emory, administratrice autoritaire, dirige d'une main de fer les laboratoires de Reseune, sp?cialis?s dans la production d'?tres humains  : les azis, travailleurs et soldats ?lev?s, conditionn?s et poss?d?s par leurs cr?ateurs.     Ariane Emory, scientifique de g?nie, n'h?site pas ? se livrer ? des manipulations — g?n?tiques et autres. Femme corrompue, elle ne recule devant rien — pas m?me le chantage et le viol — pour parvenir ? ses fins...     Mais certaines de ses exp?riences restent inachev?es. Pour les mener ? bien, Ariane Emory doit poursuivre son impossible qu?te. Acqu?rir l'immortalit?, l'apanage des dieux...

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— Nelly, tu dois aller te présenter à la sécurité, déclara-t-il.

— Pourquoi ? voulut savoir Ari.

Elle avait peur à nouveau. Elle ne pouvait établir un rapport entre les gardes et l’azie. C’était comme tout le reste, ces derniers temps. Plus rien ne lui paraissait logique.

— Tout de suite, ordonna oncle Denys à Nelly.

— Oui, ser.

Et l’énorme oncle Denys s’agenouilla pour prendre les mains de la fillette, pendant que l’azie s’éloignait.

— Ari, nous avons eu un grave problème que seule ta maman pouvait régler. Elle a dû partir.

— Où ça ?

— Très loin d’ici. Je ne sais même pas si elle reviendra. Tu vas t’installer chez moi, avec Nelly. Elle restera avec toi, dès qu’elle aura reçu une bande pour la réconforter.

— Maman va revenir !

— J’en doute, Ari. Elle a de lourdes responsabilités, un travail à accomplir. Elle doit allerc Eh bien, aussi loin qu’un vaisseau peut l’emmener. Elle savait que tu en aurais de la peine, et comme elle ne voulait pas t’inquiéter à l’avance elle m’a chargé de te faire ses adieux à sa place. Elle a dit que tu devrais vivre avec moi.

— Non !

Maman ne lui aurait jamais fait ses adieux. Toute cette histoire lui semblait louche. Elle dégagea ses mains de celles d’oncle Denys et partit à toutes jambes dans les couloirs, en direction de leur appartement. Denys ne put la rattraper. Nul n’en fut capable. Elle courut jusqu’à sa porte, son foyer, et tira sa carte de la pince de sa blouse pour la glisser dans la fente.

Le battant s’ouvrit.

— Maman ! Ollie !

Elle traversa en trombe le vestibule et visita toutes les pièces, tout en sachant que maman et Ollie ne se seraient pas cachés.

Mais ils ne l’auraient pas non plus abandonnée. Il venait de leur arriver malheur. Il s’était passé une chose épouvantable qu’oncle Denys ne voulait pas lui apprendre.

Les affaires de maman et d’Ollie n’étaient plus dans les tiroirs de la commode, il n’y avait plus aucun vêtement dans la penderie.

Ses jouets avaient eux aussi disparu. Même Poo-Poo et l’étoile qu’on lui avait donnée chez Valery.

Elle respirait avec peine. L’air paraissait se raréfier. Elle entendit la porte se rouvrir et courut dans le séjour.

— Maman ! Ollie !

Mais elle se retrouva en face d’une très grande femme, qui portait l’uniforme noir des services de sécurité. Elle venait d’entrer, alors que la porte avait été fermée.

— Concierge ! cria Ari en tentant de se montrer courageuse et de se conduire comme une adulte. Appelle maman à son bureau.

L’appareil resta silencieux.

— Je suis Ari. Appelle le bureau de maman.

— Le concierge a été débranché, lui expliqua l’inconnue.

Elle ne mentait pas. Il ne l’avait pas saluée, à son entrée. Plus rien n’était normal.

— Où est ma maman ?

— Le D r Strassen est partie. Votre tuteur est le D r Nye. Veuillez vous calmer, jeune sera. Il ne va pas tarder à arriver.

— Je ne veux pas le voir !

Mais la porte se rouvrit, sur un oncle Denys essoufflé et livide. Dans l’appartement de maman.

— Tout va bien, Ari. S’il te plaît.

— Dehors ! lui hurla-t-elle. Dehors, dehors, dehors !

— Ari. Ari, je suis désolé. Écoute-moi.

— Non, c’est pas vrai ! Je veux ma maman ! Je veux Ollie ! Où sont-ils ?

Denys s’approcha et essaya de la saisir. Elle courut se réfugier dans la cuisine. Il y avait des couteaux, là-bas. Mais la femme de la sécurité plongea derrière le divan.

Elle s’empara d’elle et la souleva. Ari lui donnait des coups de pied et hurlait.

— Doucement ! ordonna Denys. Attention. Pose-la.

L’azie la laissa redescendre. Denys vint la serrer contre son épaule dès que ses pieds eurent touché le sol.

— Pleure, Ari. C’est une réaction normale. Reprends ta respiration et pleure.

Elle hoqueta, hoqueta encore, inspira.

— Je vais t’emmener à la maison, ajouta-t-il d’une voix douce tout en caressant son visage. Est-ce que ça va mieux ? Je ne peux pas te porter, tu sais ? Tu veux que cette femme te prenne ? Elle ne te fera pas de mal. Tu préfères que j’appelle les meds ?

T’emmener à la maisoncmais ce n’était pas samaison. Il était arrivé quelque chose, à tous ceux qu’elle aimait.

Il la prit par la main et elle le suivit, docile. Elle était trop lasse pour opposer la moindre résistance. Le simple fait de marcher achevait de l’épuiser.

Oncle Denys la conduisit chez lui, la fit asseoir sur le divan, et dit à son azi – Seely – de lui apporter une boisson.

Elle but. Elle avait des difficultés à tenir le verre sans renverser son contenu, tant ses mains tremblaient.

— Nelly viendra s’installer ici, lui dit oncle Denys en s’asseyant de l’autre côté de la table. Elle sera à toi.

— Où est Ollie ? demanda-t-elle en serrant avec force le verre posé sur ses cuisses.

— Avec ta maman. Elle avait besoin de lui.

Ari inspira à pleins poumons : une bonne nouvelle, enfin. Dès l’instant où maman avait dû partir, il était bien qu’Ollie fût près d’elle.

— Phaedra est partie avec eux, ajouta Denys.

— Je me fiche de Phaedra !

— C’est Nelly que tu veux, pas vrai ? Maman te l’a laissée, pour qu’elle continue de s’occuper de toi.

Elle hocha la tête. Elle sentait une grosse boule dans sa gorge, son cœur paraissait dix fois trop gros pour sa poitrine et ses yeux étaient humides.

— Je ne sais pas grand-chose sur la façon d’élever une petite fille, et Seely non plus. Mais ta maman a fait envoyer toutes tes affaires ici. Tu auras une suite personnelle, pour toi et Nelly. Veux-tu voir ta chambre ?

Elle secoua la tête, et prit sur elle pour ne pas pleurer, ne pas se mettre en colère. Comme maman.

— Nous verrons plus tard, d’accord ? Nelly reviendra ce soir. Elle sera un peu nerveuse, parce qu’elle supporte mal les changements qui se produisent dans son existence. Promets-moi d’être bien gentille avec elle, Ari. Nelly est ton azie et tu dois veiller sur elle. Les meds voudraient la garder à l’hôpital mais elle refuse de te laisser seule. Elle rentrera chaque soir, après avoir reçu ses bandes. C’est indispensable, pour la calmer, mais elle t’aime et veut s’occuper de toi. Même si je crains que ce ne soit toi qui doives veiller sur elle. Tu me comprends ? Tu pourrais lui faire beaucoup de peine.

— Je sais, dit Ari.

Et elle en avait conscience.

— Très bien. Tu es une petite fille courageuse, plus un bébé. J’ai conscience que c’est pénible, très péniblec Merci, Seely.

L’azi venait d’apporter de l’eau et une pilulec pour elle. Seely n’était personne. Pas comme Ollie. Ni joli ni vilain. Il n’était rien du tout. Seulement un azi. Il posa un verre sur un plateau, pour le lui présenter.

— Je ne veux pas de bande ! cria-t-elle.

— Ce n’est pas un cataphorique, expliqua oncle Denys. Grâce à ceci ta tête ne te fera plus souffrir. Tu te sentiras bien mieux.

Elle ne se souvenait pas lui avoir dit qu’elle avait la migraine et maman lui répétait toujours de ne pas accepter les pilules qu’on lui proposait. Surtout celles destinées aux azis. Mais maman n’était plus là.

Comme Valery. Comme sera Schwartz. Comme tous les Disparus. Maman et Ollie venaient de tomber à leur tour dans un piège.

Je serai peut-être la prochaine à Disparaître. Et alors je me retrouverai avec eux.

— S’il vous plaît, sera, murmura Seely.

Elle prit la pilule, la posa sur sa langue et but de l’eau, pour l’avaler.

— Merci.

Il parlait d’une voix si douce qu’elle remarquait à peine sa présence. Il emporta le verre. Elle ne se rendit pas compte qu’il n’était plus là.

Mais elle voyait bien oncle Denys. Il était si gros que le fauteuil s’affaissait sous son poids. Il laissait ses bras reposer sur ses genoux et, à en juger par l’expression de son visage tout rond, il était à la fois bouleversé et ennuyé.

— Tu ne seras pas obligée de retourner à la garderie. Tu resteras ici aussi longtemps que tu le voudras. Pour l’instant, tu ne peux pas croire que ça va aller mieux, mais tu verras. Tu te sentiras déjà moins angoissée, dès demain. Ta maman continuera de te manquer, mais ce ne sera pas aussi pénible. Ça va s’atténuer, de jour en jour.

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