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Le Fauteuil Hante

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Le Fauteuil Hante
Название: Le Fauteuil Hante
Автор: Leroux Gaston
Дата добавления: 16 январь 2020
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Le Fauteuil Hante - читать бесплатно онлайн , автор Leroux Gaston

L'Acad?mie fran?aise est le th??tre de drames r?p?t?s. Un ? un les candidats ? la succession de Mgr d'Abbeville s'?croulent, morts, en pronon?ant leur discours de r?ception. Les Immortels ne le sont plus! Ils restent trente-neuf. Un refoul? de l'Acad?mie aurait-il le pouvoir de jeter un mauvais sort? Monsieur le Secr?taire perp?tuel, Hippolyte Patard, et Monsieur Gaspard Lalouette, marchand d'antiquit?s, m?nent leur enqu?te en tremblant de peur… et en nous faisant bien rire. Le quaranti?me fauteuil sera quand m?me occup?…

Dans Le Fauteuil hant?, Gaston Leroux, le p?re de Rouletabille, se moque de l'illustre Acad?mie et, apr?s bien des aventures, nous r?v?le un myst?re incroyable!

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Le grand Loustalot s'exaltait de plus en plus en agitant le parapluie que M. Hippolyte Patard essayait en vain de saisir à la volée.

– Ah! ah!… vous trouvez que je suis distrait… mais le serai-je jamais autant que vous qui oubliez le parapluie le plus aimé du monde?… Le parapluie de M. le secrétaire perpétuel!… Ah! je l'ai soigné en vérité… comme s'il avait été mon parapluie à moi!…

Et le savant lança le parapluie à toute volée à travers la pièce. L'objet fit plusieurs tours sur lui-même et alla se briser contre la figure impassible d'Armand Duplessis, cardinal de Richelieu.

Devant ce sacrilège, M. Patard avait commencé un cri.

Mais la figure de Loustalot était devenue si effrayante que ce cri n'avait pu s'achever… Il resta à l'état de puissance-ou d'impuissance-dans la gorge de M. le secrétaire perpétuel.

Ah! la fulgurante figure de démon! M. Loustalot barrait toujours le passage de la porte et agitait les bras comme un vrai Méphisto de théâtre qui veut faire croire qu'il a des ailes.

Pour un vrai savant, c'était inouï, et tout le monde l'eût cru toqué.

M. Patard et M. Lalouette pensèrent que c'était le diable.

Comme il avançait toujours, ils reculèrent encore.

– Allons! Allons!… Tas de voleurs! leur cria-t-il avec un éclat qui les annihila de plus en plus… Tas de voleurs de mon secret! Il a fallu que vous descendiez dans la cave, hein? pendant que je n'étais pas là… comme des gens mal élevés ou comme des tas de voleurs! Et il aurait pu vous en cuire, vous savez!… Et les chiens auraient pu vous manger comme des alouettes ou vous tuer comme des mouches! Ainsi parle Dédé. Vous l'avez vu, Dédé? Tas de voleurs!… Enlevez donc vos lunettes, tas d'imbéciles!

Loustalot écumait. Il s'essuyait la bouche et aussi son front en sueur à grands coups de ses mains comme s'il se donnait des claques!

– Mais retirez donc vos lunettes! (Les autres, bien entendu, ne les retiraient pas.) vous avez dû aussi vous mettre du coton dans les oreilles!… Tout le bataclan!…

Toute la folie de Dédé!… Et qu'il me fait mes inventions pour un morceau de pain!… Et le secret de Toth, n'est-ce pas?…

Et la lumière qui tue? et le cher petit perce-oreille!… Toute la folie, toute la folie de Dédé!… Qu'est-ce qu'il a bien pu ne pas vous dire?… Le pauvre cher fou!… le pauvre cher fou!… le pauvre cher fou!

Et Loustalot se laissant tomber sur une chaise sanglota d'une façon si désespérée que «les deux autres» en eurent comme un choc au cœur. Et cet immense misérable qui, il y a une seconde à peine, leur paraissait le plus grand criminel de la terre, leur parut, tout à coup, infiniment pitoyable. Oh! ils étaient bien étonnés de le voir pleurer ainsi, mais ils ne s'approchèrent de lui qu'avec prudence et en gardant leurs lunettes. Loustalot, râlant, gémissait:

– Le pauvre cher fou!… le pauvre enfant… mon enfant!… Messieurs… mon fils!… Comprenez-vous maintenant?… mon fils qui est fou!… fou dangereux, très dangereusement fou… Les autorités ne m'ont permis de le conserver chez moi que comme un prisonnier…-Un jour, on a retiré de ses mains une petite fille qu'il avait presque étranglée afin de reprendre dans sa gorge ce qu'elle avait pour chanter aussi bien que cela!… Ah! Il ne faut pas le dire… C'est mon fils unique!… On me le prendrait!… On me l'enfermerait!… On me le volerait!… vous n'avez qu'à parler pour qu'on me vole mon fils!… tas de voleurs d'enfants!

Et il pleura!… Il pleura!…

M. Hippolyte Patard et M. Lalouette le regardaient, immobiles, foudroyés par cette révélation. Ce qu'ils venaient d'entendre et la sincérité de ce désespoir leur expliquaient le singulier et douloureux mystère de l'homme à travers les barreaux.

Mais les trois morts?…

M. Patard posa une main timide sur l'épaule du grand Loustalot dont les larmes ne tarissaient pas…

– Nous ne dirons rien! déclara M. le secrétaire perpétuel, mais avant nous, il y a eu trois hommes qui, eux aussi, avaient promis de ne rien dire… et qui sont morts.

Loustalot se leva, étendit les bras comme s'il voulait étreindre toute la douleur du monde.

– Ils sont morts! les malheureux!… Croyez-vous donc que je n'en aie pas été plus épouvanté que vous?… Le destin semblait se faire mon complice!… Ils sont morts parce qu'ils ne se portaient pas bien! Qu'est-ce que vous voulez que j'y fasse?

Et il alla à Lalouette.

– Mais vous, monsieur… vous! dites-moi!… vous avez une bonne santé?

Avant que M. Lalouette n'ait pu répondre, la salle était envahie par ses collègues impatients qui venaient chercher M. le secrétaire perpétuel et son héros.

La cour les salles, les couloirs de l'Institut étaient pleins du plus ardent tumulte.

Malgré le coton qu'il avait enfoncé dans ses oreilles, M. Lalouette ne perdit rien de tous ces bruits de gloire. En somme, après la confidence dernière de Loustalot, il pouvait passer à l'Immortalité, en toute paix et sans remords. Il se laissa porter jusqu'à l'entrée de la salle des séances publiques.

Là, il fut arrêté un instant par l'encombrement et se trouva nez à nez avec Loustalot lui-même. Il estima, avant d'aller plus avant, devoir prendre une suprême précaution, et, penché à l'oreille du savant, il lui dit:

– Vous m'avez demandé si j'ai une bonne santé?… Merci, elle est excellente… je crois fermement à tout ce que vous nous avez raconté, mais en tout cas, je vous souhaite que je ne meure point, car j'ai pris mes précautions… j'ai écrit moi même un récit de tout ce que nous avons vu et entendu chez vous, récit qui sera divulgué aussitôt après ma mort.

Loustalot considéra curieusement M. Gaspard Lalouette, puis il répondit avec simplicité:

– Ça n'est pas vrai, puisque vous ne savez pas lire!…

XIX. Le triomphe de Gaspard Lalouette

M. Gaspard Lalouette ne pouvait plus décemment reculer.

Déjà on l'avait aperçu dans la salle. Des bravos assourdissants saluèrent son entrée. La vue de Mme Lalouette, au premier rang, rendit au récipiendaire un peu de son courage, mais, en vérité, M. Loustalot venait de lui porter un coup terrible. Il en chancelait encore. Comment cet homme savait-il que lui, Lalouette, ne savait pas lire? Le secret en avait été cependant précieusement gardé. Ce n'était point Patard qui pouvait avoir parlé! Et Eliphas avait montré trop de joie de voir à l'Académie un monsieur qui ne savait pas lire pour compromettre sa vengeance par une indiscrétion. Eulalie était le tombeau des secrets. Alors? Comment? Comment? Il croyait «tenir» Loustalot et c'était Loustalot qui, au dernier moment, lui prouvait son impuissance.

Mais Loustalot, après tout, n'avait peut-être point mis dans sa réplique d'intention mauvaise. N'était-il point un malheureux désespéré père et un lustre savant à plaindre? Évidemment. Alors, qu'est-ce que M. Lalouette avait à craindre?

– Surtout avec des lunettes bleues et du coton dans les oreilles!

Lalouette se redressa devant les hommages qui l'accueillaient, qui suivaient chacun de ses pas. Il voulut paraître fier comme un général romain au triomphe et aussi comme Artaban. Et il y réussit. Cela, surtout, grâce à ses lunettes bleues qui cachaient un reste d'inquiétude dans le regard.

Il vit, à côté de lui, très tranquille et très triste, le grand Loustalot qui semblait à mille lieues de la réunion. Il fut, du coup, rassuré, ma foi, tout à fait. Et, la parole lui ayant été donnée, il commença son discours, très posément, en tournant, le coude arrondi, les pages, comme s'il lisait, bien entendu. Toute sa bonne mémoire était là… si bonne… si bonne… qu'il débitait son «compliment» en songeant à autre chose.

Il songeait: mais enfin, comment le grand Loustalot sait-il que je ne sais pas lire?

Et tout à coup, se frappant brusquement le front, il s'écria, au milieu de son discours:

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