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Monsieur Lecoq

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Monsieur Lecoq
Название: Monsieur Lecoq
Автор: Gaboriau ?mile
Дата добавления: 16 январь 2020
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Monsieur Lecoq - читать бесплатно онлайн , автор Gaboriau ?mile

Le pr?curseur, fran?ais, de Sherlock Holmes…

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– Va!… pensait-elle, appelle ton amant, appelle!… Il arrivera trop tard.

Et Marie-Anne répétant encore ce nom:

– Souffre!… poursuivait Mme Blanche, toi qui as inspiré à Martial l’odieux courage de m’abandonner, moi, sa femme, moi la marquise de Sairmeuse, comme un laquais ivre n’oserait pas abandonner la dernière des créatures perdues… Meurs; et mon mari me reviendra repentant.

Non, elle n’avait pas pitié. Si elle était oppressée à ne pouvoir respirer, cela venait simplement de l’instinctive horreur qu’inspire la souffrance d’autrui, impression toute physique, qu’on décore du beau nom de sensibilité, et qui n’est qu’une manifestation du plus grossier égoïsme.

Et cependant Marie-Anne allait s’affaiblissant à vue d’œil.

Les spasmes devenaient moins fréquents, les périodes de rémission de plus en plus longues; les nausées faisaient encore haleter ses flancs, mais elle ne vomissait plus, et après chaque crise l’anéantissement augmentait, pareil à une syncope.

Bientôt elle n’eut même plus la force de se plaindre, ses yeux s’éteignirent, et après un grand effort qui amena à ses lèvres une bave sanglante, sa tête se renversa en arrière et elle ne bougea plus.

– Serait-ce fini! murmura Mme Blanche.

Elle se releva, mais ses jambes tremblaient et la soutenaient à peine; elle fut obligée de s’accoter contre la cloison.

Le cœur était resté ferme, implacable; la chair défaillait.

C’est que jamais son imagination n’avait pu concevoir un spectacle tel que celui qu’elle venait de voir.

Elle savait que le poison donne la mort; elle ne soupçonnait pas ce qu’est l’agonie du poison.

Maintenant elle ne songeait plus à augmenter les angoisses de Marie-Anne, en lui jetant son nom comme une suprême vengeance… Elle ne songeait qu’à se retirer sans être aperçue de sa victime.

Fuir, s’éloigner bien vite, quitter cette maison, dont les planchers lui brûlaient les pieds, elle ne voulait que cela.

Toutes ses idées vacillaient, une sensation étrange, mystérieuse, inexplicable l’envahissait; ce n’était pas encore l’effroi, c’était la stupeur qui suit le crime, l’hébètement du meurtre…

Cependant elle se contraignit à attendre quelques minutes, et enfin, voyant que Marie-Anne demeurait toujours immobile, les paupières closes, elle se hasarda à ouvrir doucement la porte du cabinet et elle s’avança dans la chambre.

Elle n’y avait pas fait trois pas que Marie-Anne tout à coup, brusquement, comme si elle eût été galvanisée par une commotion électrique, se dressa tout d’une pièce, les bras en croix pour barrer le passage.

Le mouvement fut si terrible, que Mme Blanche recula jusqu’à une des fenêtres.

– La marquise de Sairmeuse!… balbutia Marie-Anne, Blanche… ici.

Et s’expliquant ses souffrances par la présence de cette jeune femme qui avait été son amie, elle s’écria:

– Empoisonneuse!…

Mais Mme Blanche avait un de ces caractères de fer que les événements brisent et ne font pas ployer.

Pour rien au monde, puisqu’elle était découverte, elle n’eût consenti à nier.

Elle s’avança résolument, et d’une voix ferme:

– Eh bien, oui!… dit-elle; c’est moi qui prends ma revanche.

Et tutoyant, comme autrefois, son ancienne amie:

– Penses-tu donc que je n’ai pas souffert le soir où tu as envoyé ton frère m’arracher mon mari, que je n’ai plus revu!…

– Votre mari!… moi… Je ne vous comprends pas.

– Oserais-tu donc soutenir que tu n’es pas la maîtresse de Martial…

– Le marquis de Sairmeuse!… je l’ai revu hier pour la première fois, depuis l’évasion du baron d’Escorval…

L’effort qu’elle avait fait pour se dresser, pour se tenir debout, pour parler, l’avait épuisée; elle retomba sur le fauteuil.

Mais Mme Blanche devait être impitoyable.

– Vraiment!… fit-elle, tu n’as pas revu Martial… Dis-moi donc alors qui t’a donné ces beaux meubles, ces tentures de soie, ces tapis, tout ce luxe qui t’entoure?…

– Chanlouineau.

Mme Blanche haussa les épaules.

– Soit, fit-elle avec un sourire ironique; mais est-ce aussi Chanlouineau que tu attends ce soir?… Est-ce pour Chanlouineau que tu as mis chauffer ces pantoufles brodées et que tu dressais la table?… Est-ce Chanlouineau qui t’a envoyé des vêtements par un paysan nommé Poignot?… Tu vois bien que je sais tout…

Et comme sa victime se taisait:

– Qui donc attends-tu? insista-t-elle; voyons, réponds!…

– Je ne puis…

– Tu vois donc bien, malheureuse, que c’est ton amant, mon mari, Martial!…

Marie-Anne réfléchissait autant que le lui permettaient ses souffrances intolérables et le trouble de son intelligence.

Pouvait-elle dire quels hôtes elle attendait?…

Nommer le baron d’Escorval à Mme Blanche, n’était-ce pas le perdre, le livrer!… On espérait sa grâce, un sauf-conduit, la révision de son jugement; il n’en était pas moins sous le coup d’une condamnation à mort, exécutoire dans les vingt-quatre heures…

– Ainsi, c’est bien décidé, insista Mme Blanche, tu refuses de me dire qui doit venir ici, dans une heure, à minuit!…

– Je refuse.

Mais une idée était venue à Marie-Anne.

Bien que le moindre mouvement lui causât une douleur aiguë, elle eut assez d’énergie pour dégrafer sa robe, et déchirant son corset, elle en retira un papier plié menu.

– Je ne suis pas la maîtresse du marquis de Sairmeuse, prononça-t-elle d’une voix défaillante, je suis la femme de Maurice d’Escorval; en voici la preuve, lisez…

Mme Blanche n’eut pas plus tôt lu que ses traits subitement se décomposèrent; elle devint pâle autant que sa victime, sa vue se troublait, les oreilles lui tintaient, elle se sentait trempée d’une sueur froide.

Ce papier, c’était le certificat du mariage religieux de Maurice et de Marie-Anne, signé par le curé de Vigano, par le vieux médecin et par le caporal Bavois, daté et scellé du sceau de la paroisse…

La preuve était indiscutable.

Une lueur foudroyante se fit dans l’esprit de Mme Blanche.

Elle avait commis un crime inutile, elle venait d’assassiner une innocente…

Le premier bon mouvement de sa vie fit battre son cœur plus vite, elle ne calcula rien, elle oublia à quels périls elle s’exposait, et d’une voix vibrante:

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