Le Dernier Jour Dun Condamn?
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? la prison de Bic?tre, un condamn? ? mort note heure par heure les ?v?nements d'une journ?e dont il apprend qu'elle sera la derni?re. Il rappelle les circonstances de la sentence, puis de son emprisonnement et la raison qui le fait ?crire, jusqu'au moment o? il lui sera physiquement impossible de continuer. D?crivant sa cellule, d?taillant la progression de la journ?e, ?voquant d'horribles souvenirs comme le ferrement des for?ats, la complainte argotique d'une jeune fille, des r?ves, il en arrive au transfert ? la Conciergerie……
Hugo ne donne pas son nom, ne dit presque rien sur son pass?, ni pourquoi cet homme est emprisonn?. Peu importe! Ce texte est un plaidoyer contre la peine de mort, contre toutes les peines de mort, il n'a pour objet que cette mort qui appara?t dans toute son horreur inou?e et impensable, dans son inhumanit? intrins?que. Ce condamn? «anonyme», n'est personne, et donc tout le monde, et nous vivons sa peur et son Enfer.
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XXVIII
Je l’ai cependant entrevue une fois.
Je passais sur la place de Grève, en voiture, un jour, vers onze heures du matin. Tout à coup la voiture s’arrêta.
Il y avait foule sur la place. Je mis la tête à la portière. Une populace encombrait la Grève et le quai, et des femmes, des hommes, des enfants étaient debout sur le parapet. Au-dessus des têtes, on voyait une espèce d’estrade en bois rouge que trois hommes échafaudaient.
Un condamné devait être exécuté le jour même, et l’on bâtissait la machine.
Je détournai la tête avant d’avoir vu. À côté de la voiture, il y avait une femme qui disait à un enfant:
– Tiens, regarde! le couteau coule mal, ils vont graisser la rainure avec un bout de chandelle.
C’est probablement là qu’ils en sont aujourd’hui. Onze heures viennent de sonner. Ils graissent sans doute la rainure.
Ah! cette fois, malheureux, je ne détournerai pas la tête.