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La Paysanne Pervertie ou Les Dangers De La Ville

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La Paysanne Pervertie ou Les Dangers De La Ville
Название: La Paysanne Pervertie ou Les Dangers De La Ville
Дата добавления: 16 январь 2020
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La Paysanne Pervertie ou Les Dangers De La Ville - читать бесплатно онлайн , автор de la Bretonne Nicolas-Edme Retif

Ce roman ?pistolaire nous conte l'histoire classique d'une jeune fille, provinciale d'origine modeste, qui monte ? Paris. Apr?s avoir profit?, sans en abuser, de la bont? d'une amie de la famille, la facilit? et la vie dans la grande ville incitent notre h?ro?ne ? se faire «entretenir» par un marquis. La ma?tresse sera en bons termes avec la marquise puisque son propre fr?re en est l'amant. Mais ces amours ne durent gu?re et la d?ch?ance sera grande?

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Lettre 149. Ursule, à Fanchon.

[Enfin, elle récrit à ma femme! mais digne de lui écrire; elle est changée! je vous en remercie, ô mon Dieu!].

15 mars.

Ne cherche pas la signature, chère sœur; c’est Ursule qui t’écrit… après six ans de silence!… Ai-je encore un père et une mère? des frères? des sœurs?… S’il m’en reste, dis-leur que je respire, accablée de honte et de douleur, dis-leur que j’ai mérité mes maux; mais ajoute que je me repens, et qu’humblement prosternée aux pieds des autels, j’offre au Dieu vivant les sanglots d’un cœur brisé… hélas! il ne fut longtemps que le foyer impur d’où s’échappaient les exhalaisons du crime et de la débauche!… Dis-leur que le crime et la débauche m’ont punie avec un excès de peine et de tourment, capable de faire frémir: mais que la paix rentre peu à peu dans mon cœur, depuis que je sens que j’ai été assez punie. Dis-leur que je n’ai pas encore osé former un vœu pour eux au Ciel, de peur que la source ne fût pas assez purifiée; mais que dès qu’elle le sera, je me tiendrai prête à m’immoler au Seigneur en holocauste, fût-ce sur un bûcher, pour obtenir de sa paternelle bonté qu’il verse dans leurs cœurs la joie que j’en ai bannie; que je fus plus coupable que Madeleine, que Pélagie, que Marie d’Égypte; mais que mes peines ont passé les leurs, et que, comme elles, je ne veux plus vivre que pénitente et gémissante, pour effacer, à force de larmes, les taches que le vice à imprimées sur moi. Dis-leur que leur malheureuse fille et sœur est au rang des plus viles créatures; qu’elle s’est couverte de leur habit; qu’elle se mêle avec elles, pour les servir, les exhorter, les consoler, se mettre au-dessous d’elles, par la confession publique de ses fautes, devant celles des sœurs de cette maison de honte, à qui, par une indulgence aveugle, on avait rendu, à son sujet, un bon témoignage non mérité; eh! puisse-t-elle en être humiliée autant que le méritent ses ordures! puisse-t-elle être ainsi de quelque utilité à ses compagnes de séjour, de désordre et d’infamie!… Dis-leur que leur fille et leur sœur est à l’hôpital …, juste demeure pour elle, quoique les lois ne l’y aient pas condamnée. Dis-leur que j’attendrai toute ma vie la réponse foudroyante que je mérite de leur part, et que je la lirai prosternée dans la poussière, la montrant à Dieu même, en lui disant: «Punissez-moi seule, ô mon Dieu! ils m’ont bien élevée; ils ne sont pas mes complices! *** **.

Je n’ai plus de nom dont je sois digne que LA PÉCHERESSE.

P.-S. Edmond vient me voir quelquefois.

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