Tarass Boulba

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Tarass Boulba
Название: Tarass Boulba
Дата добавления: 15 январь 2020
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Tarass Boulba - читать бесплатно онлайн , автор Гоголь Николай Васильевич

Chevauch?es h?ro?ques, combats furieux, m?l?es sanglantes, t?tes et corps fracass?s, d?membr?s, uniformes rutilants, tonnerre des canonnades, banni?res, cimiers et cris farouches d?ploy?s au vent de la steppe, rien ne manque ? cette ?pop?e russe ? la mani?re de Walter Scott. Pas m?me l'amour fatal d'un beau cosaque pour sa princesse polonaise. Mais quel rapport entretient donc ce Tarass Boulba flamboyant avec la modernit? kafka?enne des ?mes mortes ou du Manteau? Son th?me secret, d?velopp? comme dans une trag?die corn?lienne: le doute, qui sans cesse d?stabilise l'artiste dans sa qu?te d'absolu. Plusieurs fois trahi, ? commencer par son propre fils, le vieux Tarass s'obstine ? poursuivre un id?al menac?: sa religion, son peuple, la terre de ses anc?tres. Incarnant ainsi pour Gogol une sorte de fid?lit? invivable, qui ne peut se r?soudre que dans la mort.

Tarass Boulba est un Cosaque ukrainien, fier, vaillant, belliqueux – un Cosaque pour qui seules comptent sa foi orthodoxe, sa terre et la lutte imm?moriale contre les Polonais. Il accueille ses deux fils, Ostap et Andre?, qui rentrent de Kiev, ayant termin? leurs ?tudes ? l’universit?, et les conduit tr?s vite ? la "Setch", le campement militaire des Cosaques. Mais Andre?, le cadet, tombe amoureux d’une belle Polonaise et passe ? l’ennemi! Incapable de supporter cette trahison, son p?re le tue de ses mains. L’a?n?, Ostap, est fait prisonnier. D?s lors Tarass Boulba n’a plus qu’une id?e: le venger… Gogol ?crit la premi?re version de Tarass Boulba ? vingt-six ans et met toute la fougue de sa jeunesse dans cette superbe exaltation du peuple cosaque qu’il a connu dans l’enfance: avec Tarass Boulba, on chevauche au vent de la steppe, on se bat avec h?ro?sme et f?rocit?, on ripaille, on chante, bref on d?couvre la truculence de l’?pop?e ? la russe, immortalis?e au cin?ma par Yul Brunner et Harry Baur.

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– On a tout mangé, répondit la Tatare, toutes les bêtes; on ne trouverait plus un cheval, plus un chien, plus une souris dans la ville entière. Nous n'avons jamais rassemblé de provisions; l'on amenait tout de la campagne.

– Mais, en mourant d'une mort si cruelle, comment pouvez-vous penser encore à défendre la ville?

– Peut-être que le vaïvode l'aurait rendue; mais, hier matin le polkovnik, qui se trouve à Boujany, a envoyé un faucon porteur d'un billet où il disait qu'on se défendit encore, qu'il s'avançait pour faire lever le siège, et qu'il n'attendait plus que l'arrivée d'un autre polk afin d'agir ensemble; maintenant nous attendons leur secours à toute minute. Mais nous voici devant la maison.»

Andry avait déjà vu de loin une maison qui ne ressemblait pas aux autres, et qui paraissait avoir été construite par un architecte italien. Elle était en briques, et à deux étages. Les fenêtres du rez-de-chaussée s'encadraient dans des ornements de pierre très en relief; l’étage supérieur se composait de petits arceaux formant galerie; entre les piliers et aux encoignures, se voyaient des grilles en fer portant les armoiries de la famille. Un large escalier en briques peintes descendait jusqu'à la place. Sur les dernières marches étaient assis deux gardes qui soutenaient d'une main leurs hallebardes, de l'autre leurs têtes, et ressemblaient plus à des statues qu'à des êtres vivants. Ils ne firent nulle attention à ceux qui montaient l'escalier, au haut duquel Andry et son guide trouvèrent un chevalier couvert d'une riche armure, tenant en main un livre de prières. Il souleva lentement ses paupières alourdies; mais la Tatare lui dit un mot, et il les laissa retomber sur les pages de son livre. Ils entrèrent dans une salle assez spacieuse qui semblait servir aux réceptions. Elle était remplie de soldats, d'échansons, de chasseurs, de valets, de toute la domesticité que chaque seigneur polonais croyait nécessaire à son rang. Tous se tenaient assis et silencieux. On sentait la fumée d'un cierge qui venait de s'éteindre, et deux autres brûlaient encore sur d'immenses chandeliers de la grandeur d'un homme, bien que le jour éclairât depuis longtemps la large fenêtre à grillage. Andry allait s'avancer vers une grande porte en chêne, ornée d'armoiries et de ciselures; mais la Tatare l'arrêta, et lui montra une petite porte découpée dans le mur de côté. Ils entrèrent dans un corridor, puis dans une chambre qu'Andry examina avec attention. Le mince rayon du jour, qui s'introduisait par une fente des contrevents, posait une raie lumineuse sur un rideau d'étoffe rouge, sur une corniche dorée, sur un cadre de tableau. La Tatare dit à Andry de rester là; puis elle ouvrit la porte d'une autre chambre où brillait de la lumière. Il entendit le faible chuchotement d'une voix qui le fit tressaillir. Au moment où la porte s'était ouverte, il avait aperçu la svelte figure d'une jeune femme. La Tatare revint bientôt, et lui dit d'entrer. Il passa le seuil, et la porte se reforma derrière lui. Deux cierges étaient allumés dans la chambre, ainsi qu'une lampe devant une sainte image, sous laquelle, suivant l'usage catholique, se trouvait un prie-Dieu. Mais ce n'était point là ce que cherchaient ses regards. Il tourna la tête d'un autre côté, et vit une femme qui semblait s'être arrêtée au milieu d'un mouvement rapide. Elle s'élançait vers lui, mais se tenait immobile. Lui-même resta cloué sur sa place. Ce n'était pas la personne qu'il croyait revoir, celle qu'il avait connue. Elle était devenue bien plus belle. Naguère, il y avait en elle quelque chose d'incomplet, d'inachevé: maintenant, elle ressemblait à la création d'un artiste qui vient de lui donner la dernière main; naguère c'était une jeune fille espiègle, maintenant c'était une femme accomplie, et dans toute la splendeur de sa beauté. Ses yeux levés n'exprimaient plus une simple ébauche du sentiment, mais le sentiment complet. N'ayant pas eu le temps de sécher, ses larmes répandaient sur son regard un vernis brillant. Son cou, ses épaules et sa gorge avaient atteint les vraies limites de la beauté développée. Une partie de ses épaisses tresses de cheveux étaient retenues sur la tête par un peigne; les autres tombaient en longues ondulations sur ses épaules et ses bras. Non seulement sa grande pâleur n'altérait pas sa beauté, mais elle lui donnait au contraire un charme irrésistible. Andry ressentait comme une terreur religieuse; il continuait à se tenir immobile. Elle aussi restait frappée à l'aspect du jeune Cosaque qui se montrait avec les avantages de sa mâle jeunesse. La fermeté brillait dans ses yeux couverts d'un sourcil de velours; la santé et la fraîcheur sur ses joues hâlées. Sa moustache noire luisait comme la soie.

– Je n'ai pas la force de te rendre grâce, généreux chevalier, dit-elle d'une voix tremblante. Dieu seul peut te récompenser…

Elle baissa les yeux, que couvrirent des blanches paupières, garnies de longs cils sombres. Toute sa tête se pencha, et une légère rougeur colora le bas de son visage. Andry ne savait que lui répondre. Il aurait bien voulu lui exprimer tout ce que ressentait son âme, et l'exprimer avec autant de feu qu'il le sentait, mais il ne put y parvenir. Sa bouche semblait fermée par une puissance inconnue; le son manquait à sa voix. Il reconnut que ce n'était pas à lui, élevé au séminaire, et menant depuis une vie guerrière et nomade, qu'il appartenait de répondre, et il s'indigna contre sa nature de Cosaque.

À ce moment, la Tatare entra dans la chambre. Elle avait eu déjà le temps de couper en morceaux le pain qu'avait apporté Andry, et elle le présenta à sa maîtresse sur un plateau d'or. La jeune femme la regarda, puis regarda le pain, puis arrêta enfin ses yeux sur Andry. Ce regard, ému et reconnaissant, où se lisait l'impuissance de s'exprimer avec la langue, fut mieux compris d'Andry que ne l'eussent été de longs discours. Son âme se sentit légère; il lui sembla qu'on l'avait déliée. Il allait parler, quand tout à coup la jeune femme se tourna vers sa suivante, et lui dit avec inquiétude:

– Et ma mère? lui as-tu porté du pain?

– Elle dort.

– Et à mon père?

– Je lui en ai porté. Il a dit qu'il viendrait lui même remercier le chevalier.

Rassurée, elle prit le pain et le porta à ses lèvres. Andry la regardait avec une joie inexprimable rompre ce pain et le manger avidement, quand tout à coup il se rappela ce fou furieux qu'il avait vu mourir pour avoir dévoré un morceau de pain. Il pâlit et, la saisissant par le bras:

– Assez, lui dit-il, ne mange pas davantage. Il y a si longtemps que tu n'as pris de nourriture que le pain te ferait mal.

Elle laissa aussitôt retomber son bras, et, déposant le pain sur le plateau, elle regarda Andry comme eût fait un enfant docile.

– Ô ma reine! s'écria Andry avec transport, ordonne ce que tu voudras. Demande-moi la chose la plus impossible qu'il y ait au monde; je courrai t’obéir. Dis-moi de faire ce que ne ferait nul homme, je le ferai; je me perdrai pour toi. Ce me serait si doux, je le jure par la Sainte Croix, que je ne saurais te dire combien ce me serait doux. J'ai trois villages; la moitié des troupeaux de chevaux de mon père m'appartient; tout ce que ma mère lui a donné en dot, et tout ce qu'elle lui cache, tout cela est à moi. Personne de nos Cosaques n'a des armes pareilles aux miennes. Pour la seule poignée de mon sabre, on me donne un grand troupeau de chevaux et trois mille moutons! Eh bien! j'abandonnerai tout cela, je le brûlerai, j'en jetterai la cendre au vent, si tu me dis une seule parole, si tu fais un seul mouvement de ton sourcil noir! Peut-être tout ce que je dis n'est que folies et sottises; je sais bien qu'il ne m'appartient pas, à moi qui ai passé ma vie dans la setch, de parler comme on parle là où se trouvent les rois, les princes, et les plus nobles parmi les chevaliers. Je vois bien que tu es une autre créature de Dieu que nous autres, et que les autres femmes et filles des seigneurs restent loin derrière toi.

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