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La Paysanne Pervertie ou Les Dangers De La Ville

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La Paysanne Pervertie ou Les Dangers De La Ville
Название: La Paysanne Pervertie ou Les Dangers De La Ville
Дата добавления: 16 январь 2020
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La Paysanne Pervertie ou Les Dangers De La Ville - читать бесплатно онлайн , автор de la Bretonne Nicolas-Edme Retif

Ce roman ?pistolaire nous conte l'histoire classique d'une jeune fille, provinciale d'origine modeste, qui monte ? Paris. Apr?s avoir profit?, sans en abuser, de la bont? d'une amie de la famille, la facilit? et la vie dans la grande ville incitent notre h?ro?ne ? se faire «entretenir» par un marquis. La ma?tresse sera en bons termes avec la marquise puisque son propre fr?re en est l'amant. Mais ces amours ne durent gu?re et la d?ch?ance sera grande?

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Ne voyant plus l’ami , j’ai laissé revenir les connaissances ordinaires que j’avais écartées. Mais un bonheur rare, qui m’est arrivé! j’ai revu mon page! Il est colonel, et charmant. Je l’ai aperçu par la fenêtre. Et vite j’ai envoyé Marie après lui pour lui dire qu’une jeune dame de ses amies lui voulait parler. Il est venu sur-le-champ. J’étais en gaze, comme le jour de la première réception de notre dépréjugeur , assise sur mon sofa le plus voluptueux. En me voyant, il m’a reconnue dès la porte. Il a fait un cri de joie, et s’est élancé jusqu’à moi. Je lui ai tendu la main en souriant. «Quoi! C’est vous!… c’est vous, ma divinité! c’est vous que j’ai le bonheur de revoir, et de votre aveu!… Mais, comment êtes-vous ici? – je suis chez moi. – Fille, femme? – Tous deux. – J’entends: vous êtes à quelque Midas? – Point du tout! je suis à moi-même: mais M. le marquis de***, ami de mon frère, vient souvent ici; je jouis d’une certaine fortune, que j’ai acquise par des moyens légitimes; j’ai vu le monde, et je ne suis plus si prude qu’autrefois. – Parle vrai; tu es entretenue?» J’ai souri; car je ne voulais pas le faire languir. Il m’a traitée en officier; je me suis conduite en femme qui sait le monde, et le boudoir a été visité. J’y ai pris la même posture, et, à ma grande surprise, pour le coup, mon pied a encore payé les torts qu’il n’avait pas! J’ai été réellement inquiète.

Mais le page ne me donnait pas de relâche: il me jurait qu’il était le plus heureux des hommes, et que je le mettais hors de lui; il a fallu écouter tout ce qu’il avait à me dire, et il n’a pas eu sitôt fini. Enfin, je l’ai renvoyé, sous prétexte que mon frère allait rentrer. «Est-ce bien ton frère? – Tu ne me feras pas cette question, lorsque tu me connaîtras mieux: tu juges de ma facilité, par celle qu’une ancienne inclination m’a fait avoir pour toi; va, je ne veux pas te répondre aujourd’hui sur ta question impertinente.» Il est sorti, un peu incertain si je lui disais la vérité.

Bien heureusement, je t’assure! Aussitôt est entré le vieux Italien, qui m’a fait les plus belles promesses. Mais néant à sa requête. Cependant, comme c’est un homme décoré, je le traite avec politesse; d’ailleurs, cela donne un ton à ma maison, et le marquis n’étant pas jaloux de ce vieux satyre, je me plais à le voir quelquefois soupirer. Je l’ai reçu dans mon boudoir, et nous avons parlé. Je l’ai fait placer de façon qu’il tournât le dos à la cachette: j’y ai porté le pied, qu’on a touché encore, mais sans me faire mal. Je n’ai plus douté que ce ne fût Edmond.

Dès que j’ai été libre, je suis revenue seule, et je l’ai découvert. Sans me plaindre, je l’ai embrassé, je l’ai fait asseoir à côté de moi. «Pourquoi m’épies-tu? Ne veux-tu pas mon bonheur? – Oui, je le veux: mais… – Laisse-moi donc le faire à ma fantaisie; si tu me gênes, même en me donnant des plaisirs, tu les empoisonnes.» Il n’a rien répondu; il a soupiré. Enfin, il m’a serrée contre son cœur très fortement et il m’a dit: «Fais donc ce que tu veux; mais ménage le marquis; je l’exige. – Je le ferai. Et toi, comment es-tu avec la marquise? – Raccommodés, depuis la bassesse que tu m’as fait faire… Mais en vérité, elle ne te vaut pas…» Il m’a baisé la main, tout, troublé. Il m’est venu du monde que j’ai été recevoir, c’était le financier: Edmond n’était pas sorti, j’ai amené tout uniment mon Montdor dans mon boudoir, comptant que mon frère resterait pour m’y tenir compagnie. Point du tout! en entrant, je n’ai vu personne. Comme l’endroit où j’amenais Montdor est la marque de la dernière faveur, dès qu’il s’y est vu, il s’est jeté à mes genoux, en me remerciant de mes bontés, et en m’assurant qu’il saurait en marquer la plus vive reconnaissance. J’ai demandé de quelles bontés? «Mais, mignonne, ne vois-je pas… Tu doutes peut-être?» Il a ouvert un portefeuille garni en diamants, et en a tiré pour cinquante mille livres d’effets au porteur: «Voilà des arrhes de ma reconnaissance, dont tu ne parais douter, belle reine daigne les recevoir.» Je les ai regardés, en lui disant «Mais ce n’est pas de votre reconnaissance que je doute, monsieur! je songe seulement, de quelles bontés vous me remerciez? – je suis dans le temple, le sacrifice s’accomplira; voilà mon ex-voto.» J’ai ri de l’expression; mais l’ex-voto m’a tentée. Cinquante mille livres! J’ai pris le portefeuille, en lui disant.»Vous êtes une de mes premières connaissances, il faut bien avoir quelque indulgence pour vous!» En même temps j’ai jeté le portefeuille sur ma jaseuse, – de façon qu’il tombât à terre. Montdor s’est mis en devoir de me prouver qu’il m’adorait: j’éludais adroitement; je faisais comme ces enfants qui jouent à la baie; je l’ai tantalisé ; les femmes le sont si souvent, qu’elles peuvent bien prendre leur revenge ! Pendant ce petit jeu, mon pied a cherché la cachette; Edmond m’a fait connaître qu’il y était. J’ai alors poussé le portefeuille insensiblement de son côté, jusqu’à ce qu’il l’ait eu pris. Dès que je me suis aperçue qu’il s’en était saisi, je n’ai pas cru qu’il me fût permis de leurrer davantage un honnête homme qui payait si cher. J’ai souffert que Tantale portât les lèvres aux mets qui le fuyaient auparavant. Il s’est comporté en véritable affamé je souffrais pour le pauvre Edmond…

Quand il a été parti, c’était l’heure du dîner. J’ai présenté la main à mon frère, en lui disant: «Je t’assure que si tu n’avais pas accepté ce présent, que je te faisais, le financier n’aurait rien obtenu!» Il a rougi, et a jeté le présent avec indignation sur mon ottomane. Je l’ai été prendre. «Il faut le garder, si tu ne veux pas que je sois au désespoir d’avoir favorisé un singe, qui ne m’inspire que de la répugnance.» Il l’a enfin repris, et l’a serré, non sans de grands soupirs… Jamais je n’ai éprouvé, une joie plus vive et plus pure! si cela m’était arrivé vertueuse, je ne pourrais me lasser d’exalter les douceurs que procure la vertu mais c’est le vice, et je sens que cela me le rend beaucoup moins laid. Le marquis est entré pour lors, et nous nous sommes mis à table. J’ai été le reste de la journée d’une gaieté bruyante, et si folle, que mon frère et le marquis m’ont demandé la raison? J’ai dit tout bas à Edmond: «je n’en ai pas d’autre que le plaisir que tu m’as fait.» Il a été touché de ces sentiments; il m’a baisé la main, en disant au marquis: «C’est un excellent cœur! quel dommage que la tête soit si folle!» Et comme le marquis sait qu’Edmond est absolument dans ses intérêts, il s’est tranquillisé… Il a quelquefois eu beaucoup moins de sujets d’inquiétude, que rien ne pouvait le calmer!… Mais les voilà, ces bonshommes! Trompons-les bien! car, fussions-nous des Lucrèces, ils n’en seraient pas plus heureux; c’est une pure duperie que de leur être fidèles; ils n’y gagnent rien, et nous y perdons.

Je serais la plus ingrate des femmes, si je ne rendais pas la gloire à qui elle appartient: mon bonheur actuel est l’ouvrage de l’ami ; sans lui, entre nous, que serais-je? supposons la femme du marquis? je serais bornée, contrainte; sans doute réduite à garder mon appartement dans une triste solitude, à voir une maîtresse inspirer tous les sentiments qu’on me jure, et jouir de tous les plaisirs qu’on me prodigue: car il ne faut pas croire, que devenue femme du marquis, j’aurais eu la liberté dont il laisse jouir son égale, une femme qui a des parents qui prendraient sa défense, et une forte dot, qu’on pourrait lui faire restituer, j’aurais le sort de toutes les grisettes qui épousent des marquis, si ces derniers ne sont pas des benêts, comme un certain comte: je serais méprisée, réduite à la compagnie de mes femmes; je n’aurais pas même, si ce n’est en cachette, la société de mes laquais. Oui, l’ami est un génie; lui seul, véritablement au-dessus des préjugés, a su me rendre réellement heureuse, et je crois que mon frère le serait également, s’il s’était entièrement abandonné à ses conseils; si, comme moi, il lui avait livré son corps et son âme. En effet, quelle mort elle fut jamais dans une situation plus agréable! Tout me rit autour de moi: j’ai le plaisir, comme certaines princesses, de choisir les plus beaux hommes, et de leur jeter le mouchoir, qui est toujours ramassé avec des transports de reconnaissance. Aucune étiquette ne me gêne; on sait que je fais ce que je puis, dans ma situation. mes gens eux mêmes, qui savent tout, ne me méprisent pas. Je suis fille, maîtresse de moi, et c’est mon état que de faire des heureux… Je n’ai. pas eu le bonheur d’avoir un père comme celui de Ninon, l’ami m’en a servi; je lui dois plus qu’à mon père charnel… Tu vois que cela coule de source, et que je ne saurais m’arrêter, quand il s’agit de marquer ma reconnaissance pour l’ami.

À présent, ma chère Laure, auras-tu cette lettre? Il faut que je me consulte… Oui, je vois que j’ai encore laissé un petit repli dans mon cœur à la discrétion. Remercie-moi! Il faut être aussi bonne que je la suis, et aussi tendre amie envers toi, pour te donner… que sait-on? des verges pour me fouetter un jour. Rends-moi la pareille, si tu es généreuse; ou…

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